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30 idées de sujets pour le Grand Oral (avec plan) pour spés SES x LLCER

2 min
13 juin 2025

Rédigé par Charles Broussin

Sommaire

Grand Oral SES-LLCER : 30 sujets avec plans, conseils et témoignages pour réussir

Comprendre le Grand Oral du Bac : épreuve, objectifs et déroulé

Articuler les spécialités SES et LLCER : trouver un sujet transversal

30 idées de sujets de Grand Oral SES-LLCER (avec plans détaillés)

Sujets pour la spécialité LLCER Anglais

Sujets pour la spécialité LLCER Espagnol

Sujets pour la spécialité LLCER Allemand

Sujets pour la spécialité LLCER Italien

Conseils pour bien préparer et présenter le Grand Oral SES-LLCER

Témoignages d’élèves (France et étranger)

Conclusion : un tremplin vers l’avenir

Grand Oral SES-LLCER : 30 sujets avec plans, conseils et témoignages pour réussir

Le Grand Oral du Bac est une épreuve finale capitale de Terminale (coeff. 10 en voie généralel) qui peut susciter autant d’appréhensions que d’enthousiasme.

Si votre enfant a choisi la combinaison de spécialités SES (Sciences Économiques et Sociales) et LLCER (Langues, Littératures et Cultures Étrangères et Régionales), vous vous demandez sûrement comment l’aider à trouver un sujet pertinent et à s’y préparer sereinement.

Dans cet article, nous vous proposons 30 idées de sujets de Grand Oral( réparties par langues en LLCER) chacune accompagnée d’un plan structuré (introduction, parties, ouverture). Vous découvrirez également comment fonctionne le Grand Oral, comment articuler les deux spécialités SES et LLCER, ainsi que de nombreux conseils de préparation et de présentation à destination des parents et des lycéens. Pour illustrer le tout, des témoignages d’élèves apporteront un éclairage concret.

Comprendre le Grand Oral du Bac : épreuve, objectifs et déroulé

Le Grand Oral est une épreuve orale introduite avec la réforme du bac 2021, que chaque lycéen de Terminale générale ou technologique passe en fin d’année. Il s’agit de présenter à un jury un travail préparé durant l’année à partir des enseignements de spécialité suivis par l’élève.

Concrètement, votre enfant devra proposer deux questions portant sur ses spécialités (ici SES et LLCER) – ces questions sont validées et signées en amont par ses professeurs – puis en traiter une à l’oral le jour J. Les deux spécialités doivent être mobilisées à travers ces questions : il est possible, par exemple, d’avoir une question par matière ou une question transversale combinant les deux domaines. Le but est de montrer sa capacité à mobiliser ses connaissances de spécialité pour construire une réflexion.

En somme, cette épreuve vise à évaluer des compétences essentielles : la clarté de l’expression orale, la structuration de la pensée, la solidité des connaissances et la capacité à argumenter et dialoguer de façon convaincanteeducation.gouv.fr.

Le Grand Oral en bref :

  • Format : 20 minutes de préparation, puis 20 minutes d’oral au total, dont 10 minutes d’exposé continu et 10 minutes d’échange avec le jury. L’élève présente la question choisie par le jury (parmi les deux préparées), explique pourquoi il l’a choisie (motivation liée à ses intérêts ou son projet) et déroule sa réponse argumentée. Ensuite, le jury pose des questions pour approfondir ou élargir le sujet.
  • Jury : Composé le plus souvent de deux enseignants, généralement issus des spécialités de l’élève (par ex. un professeur de SES et un de langue). Ainsi, si le sujet choisi combine SES et LLCER, chaque examinateur peut l’interroger sur son domaine.
  • Langue utilisée : La présentation est en français principalement, mais lorsque l’une des spécialités est LLCER, l’élève peut choisir d’effectuer une partie de son exposé en langue étrangère (anglais, espagnol, allemand, italien…). De même, une partie de l’entretien peut se dérouler dans la langue étudiée. Exemple : un élève en LLCER anglais pourra, s’il le souhaite, présenter une courte section en anglais (une citation, un concept clé…) ou répondre en anglais à une question du jury de langue. Cela n’est pas obligatoire, mais bien fait, c’est un plus pour démontrer son aisance linguistique.
  • Évaluation : Le Grand Oral est noté sur 20 points. Le jury apprécie notamment la qualité de la prestation orale(voix, diction, contact visuel…), la structure et la pertinence du proposla maîtrise des connaissances de spécialité, et la capacité d’interaction (écoute des questions, répartie, approfondissement). L’élève doit également être capable de faire le lien avec son projet d’études futur, montrant en quoi le sujet reflète ses aspirations ou l’éclaire sur son orientation.

💡 Le saviez-vous ? Initialement, le Grand Oral comportait un temps dédié où le candidat présentait son projet d’orientation. Depuis 2023, ce temps est fusionné dans les 10 minutes d’exposé. Il est donc important d’intégrer subtilement dans l’introduction ou la conclusion de l’oral quelques mots sur l’orientation de votre enfant (ex : ce sujet a conforté son envie d’étudier l’économie internationale, les langues, etc.).

En résumé, le Grand Oral est à la fois un exercice académique et une occasion pour votre enfant de prendre confiance à l’oral, compétence qui lui servira à vie (entretiens, présentations…). En comprenant bien le fonctionnement de l’épreuve, vous pourrez déjà le rassurer et l’accompagner plus efficacement.

Articuler les spécialités SES et LLCER : trouver un sujet transversal

SES et LLCER forment un duo original, mariant sciences sociales et langues/cultures étrangères. Comment aider votre lycéen à trouver un sujet de Grand Oral qui valorise ces deux spécialités ? Voici quelques pistes.

Comprendre les atouts des deux matières : En SES, votre enfant étudie l’économie, la sociologie, les grands enjeux contemporains (croissance, inégalités, mondialisation, action publique, etc.). En LLCER, il approfondit une langue vivante (anglais, espagnol, allemand, italien…) à travers la littérature, l’histoire et la culture des pays où cette langue est parlée.

Ces deux approches se complètent à merveille : les sciences économiques et sociales apportent des méthodes d’analyse, des données chiffrées et une compréhension des phénomènes socio-économiques, tandis que LLCER offre un contexte culturel et une dimension linguistique internationale. Un bon sujet transversal permettra à votre enfant de montrer qu’il sait croiser ces regards.

Trouver une intersection thématique : Encouragez-le à réfléchir à des thèmes communs aux deux disciplines. Par exemple : l’immigration (sujet social SES) implique des questions de langue et de culture (LLCER) ; la mondialisation économique s’accompagne d’une diffusion des langues (rôle de l’anglais, de l’espagnol… dans le commerce) ; les inégalités sociales peuvent être illustrées par des œuvres littéraires étrangères étudiées en LLCER ; les questions environnementales soulèvent des débats culturels différents selon les pays ; etc. Un sujet réussi pourrait être formulé sous forme d’une problématique du type « Comment [un phénomène socio-économique] impacte-t-il [une société ou culture étrangère] ? » ou « Dans quelle mesure [un aspect culturel] influence-t-il [un comportement économique ou social] ? ».

Pensez aussi aux enjeux d’actualité internationale qui se prêtent bien à ce croisement disciplinaire : le Brexit (économie + culture britannique), la crise du COVID, le tourisme de masse, la protection des minorités linguistiques, etc.

Exploiter le programme et les passions de l’élève : Votre enfant a probablement des chapitres favoris en SES et en LLCER. Par exemple, s’il a été marqué par le thème de la mondialisation en SES et qu’il adore la culture hispanique, pourquoi ne pas traiter de la diffusion de la langue espagnole grâce à la mondialisation ? S’il s’intéresse à l’égalité hommes-femmes, un sujet sur l’évolution du rôle des femmes dans la société italienne, en s’appuyant sur des films ou romans italiens, serait très pertinent.

Rappelez-lui que le sujet doit rester ancré dans les programmes officiels de Terminale : il ne s’agit pas d’inventer un thème complètement hors cursus. Cependant, il peut tout à fait élargir ou illustrer un point du programme par le biais d’un exemple étranger vu en LLCER. Cette liberté lui permet de se démarquer et de montrer sa curiosité intellectuelle.

Sujet transversal ou deux sujets séparés ? Votre enfant a le droit de préparer deux questions distinctes pour le Grand Oral (le jury en choisira une). Il peut donc décider d’avoir un sujet “croisé” SES-LLCER et un sujet plus classique relevant d’une seule matière. Par exemple, une question purement économique sur la finance (SES) et, en parallèle, une question sur une œuvre littéraire en anglais (LLCER).

C’est une stratégie possible pour assurer ses arrières. Néanmoins, si votre enfant parvient à construire deux sujets intégrant SES et LLCER, cela montrera vraiment sa capacité à faire des liens interdisciplinaires – un plus valorisé par le jury. À vous de voir avec lui selon ses affinités : certains élèves préfèrent un sujet bien cloisonné par matière pour être à l’aise, d’autres adorent jouer les explorateurs entre les disciplines.

Astuce : Faites-lui lister ses centres d’intérêt majeurs (ex : l’environnement, la technologie, un pays en particulier, un mouvement artistique…) et voyez comment ces intérêts peuvent donner lieu à une problématique liant économie/société et culture/langue. Souvent, c’est en partant d’une passion qu’on trouve le meilleur sujet ! Un élève motivé par son thème sera plus impliqué dans ses recherches et plus convaincant à l’oral.

30 idées de sujets de Grand Oral SES-LLCER (avec plans détaillés)

Pour vous aider concrètement, voici 30 idées de sujets qui combinent SES et LLCER de façon variée et réaliste. Nous avons sélectionné des exemples couvrant plusieurs langues en LLCER : Anglais, Espagnol, Allemand, Italien(principales langues choisies en Terminale), afin que chacun puisse y puiser l’inspiration selon sa spécialité linguistique.

Chaque sujet est formulé comme une question problématique possible et est accompagné d’un plan simplifié comprenant une introduction2 à 3 parties de développement, et une ouverture. Ces plans sont bien sûr indicatifs : libre à votre enfant de les adapter, de les approfondir ou de s’en inspirer pour bâtir son propre contenu original.

NB : Ces sujets sont pensés pour illustrer l’articulation SES-LLCER. Ils devront être ajustés aux programmes précis suivis par votre enfant. N’hésitez pas à en discuter avec ses enseignants pour validation. Le but est de fournir des pistes et une structure, pas de “sujets clés en main” à réciter.*

Sujets pour la spécialité LLCER Anglais

  1. Sujet 1 (Anglais) – Brexit : « Quel impact le Brexit a-t-il eu sur l’économie du Royaume-Uni et sur la culture britannique ? »

    Introduction : Rappel du référendum de 2016 et de la sortie effective du UK de l’UE en 2020. Contexte d’un pays en plein changement, avec des conséquences à la fois économiques (échanges commerciaux, emploi) et culturelles (sentiment identitaire, lien avec l’Europe). Problématique posée : dans quelle mesure le Brexit a-t-il bouleversé non seulement l’économie britannique mais aussi la société et la culture du pays ?

    Développement :

    • Partie 1 : Conséquences économiques du Brexit – difficultés pour certains secteurs (ex. pêche, finance), retour des barrières douanières, effets sur la croissance et l’emploi. Données chiffrées à l’appui, on analyse si le Brexit a tenu ses promesses économiques ou créé de nouveaux défis (baisse des investissements étrangers, pénuries de main-d’œuvre…).

    • Partie 2 : Impacts culturels et sociaux – montée d’un nouveau discours identitaire (« Global Britain » vs nostalgie de l’Empire), fractures au sein de la population (jeunes/pro-EU vs aînés/pro-Brexit), évolution des échanges culturels avec l’Europe (programmes Erasmus, etc.). On peut évoquer l’atmosphère dans la littérature ou les médias britanniques post-Brexit, et la question de l’identité nationale.

      Ouverture : Extension sur l’avenir : comment le Royaume-Uni peut-il redéfinir sa place dans le monde globalisé ? Évoquer la question de l’Écosse (qui souhaite rester en UE) ou l’impact du Brexit sur la diffusion de l’anglais en Europe (a-t-elle diminué l’influence de la langue anglaise au profit d’autres langues européennes ?).

  2. Sujet 2 (Anglais) – Langue mondiale : « L’anglais est-il un atout ou une menace pour les autres cultures dans la mondialisation ? »

    Introduction : Constat : l’anglais est aujourd’hui la lingua franca de l’économie, de la science, d’Internet… Avec la mondialisation, son usage s’est intensifié partout. Mais ce rôle dominant suscite des débats : avantage pratique pour communiquer et faire des affaires, ou risque d’uniformisation culturelle et de disparition des langues locales. Problématique : l’anglais global facilite-t-il les échanges économiques au détriment de la diversité culturelle ?

    Développement :

    • Partie 1 : Un atout économique et professionnel indéniable – l’anglais comme passeport sur le marché du travail international, langue des multinationales, du commerce et de la recherche. Illustrer par ex. que parler anglais augmente les opportunités d’emploi dans de nombreux pays. Pour les entreprises, une langue commune réduit les coûts de traduction, simplifie les négociations.

    • Partie 2 : Un enjeu culturel sensible – hégémonie de l’anglais peut entraîner un recul de l’apprentissage d’autres langues, une domination des cultures anglophones (États-Unis, Royaume-Uni) dans les médias et le divertissement. Risque d’appauvrissement linguistique (langues minoritaires délaissées, vocabulaire local truffé d’anglicismes). On peut citer l’exemple de certains pays où la jeune génération mélange de plus en plus anglais et langue natale, ou le fait que la plupart des contenus en ligne sont en anglais.

      Ouverture : Évoquer des solutions pour préserver le multilinguisme dans un monde globalisé : politiques linguistiques (comme en France avec la francophonie, ou en Europe avec la traduction à l’UE), valorisation des identités culturelles locales tout en encourageant l’apprentissage de l’anglais. Ouverture possible : quid d’une montée d’autres langues mondiales (espagnol, mandarin) aux côtés de l’anglais dans le futur ?

  3. Sujet 3 (Anglais) – Bilinguisme et emploi : « Parler anglais est-il devenu indispensable pour réussir professionnellement ? »

    Introduction : De nombreuses offres d’emploi demandent aujourd’hui un « bon niveau d’anglais ». L’anglais a presque le statut de compétence de base dans certains secteurs (commerce, tourisme, science...). Dans un monde où les échanges sont internationaux, quelle est la vraie importance de parler couramment anglais pour la réussite socio-économique d’un individu ?

    Développement :

    • Partie 1 : Oui, l’anglais est un sésame professionnel – Citez le nombre de locuteurs dans le monde, l’anglais langue officielle de fait dans les affaires. Opportunités : accès à des postes à l’étranger, nécessité pour les filières du commerce international, de l’aéronautique, de la tech… Donnez des exemples concrets (un ingénieur français qui maîtrise l’anglais aura accès à des projets internationaux, un chercheur devra publier en anglais). Souligner aussi que maîtriser une seule langue étrangère (anglais) est un minimum, le bilinguisme ou trilinguisme est encore mieux.

    • Partie 2 : Mais l’anglais ne fait pas tout – Il reste des domaines où ce n’est pas indispensable (emplois de proximité, fonctions publiques locales…). Et surtout, la compétence technique et les soft skills priment : un candidat excellent mais peu anglophone peut réussir localement. On peut aussi évoquer qu’à force de donner tant d’importance à l’anglais, on néglige d’autres langues pourtant stratégiques (espagnol, chinois selon les régions du monde). Enfin, sans un bon niveau scolaire général, l’anglais seul ne garantit pas un emploi.

      Ouverture : La question peut être élargie à « faut-il généraliser l’enseignement bilingue dès le plus jeune âge ? » pour améliorer le niveau d’anglais de tous. Ou évoquer l’idée que la compétence linguistique va au-delà de l’anglais : dans un monde multipolaire, parler plusieurs langues (dont anglais) sera un vrai atout.

  4. Sujet 4 (Anglais) – Littérature & société : « La littérature anglaise a-t-elle fait évoluer la conscience des inégalités sociales ? »

    Introduction : De Charles Dickens décrivant la misère victorienne à George Orwell dénonçant les totalitarismes, de nombreux auteurs anglophones ont peint les injustices de leur société. En quoi ces œuvres de fiction, lues par un large public, ont-elles influencé les mentalités ou reflété des évolutions sociales réelles ? Problématique : la littérature peut-elle être un moteur de prise de conscience et de changement social, notamment sur la question des inégalités économiques et sociales ?

    Développement :

    • Partie 1 : La littérature comme miroir critique de la société – Ex. Dickens dans Oliver Twist ou Les Temps difficiles a exposé les conditions de vie atroces des ouvriers et des orphelins dans l’Angleterre du XIXᵉ. Ces romans ont ému l’opinion et alimenté les débats sur les réformes sociales (travail des enfants, écoles…). Idem, Steinbeck avec Les Raisins de la colère a marqué la conscience américaine sur la Grande Dépression. Ici, l’idée est de montrer que la littérature anglaise/anglophone a braqué les projecteurs sur les inégalités, jouant un rôle de révélateur.

    • Partie 2 : La littérature comme déclencheur de mouvements sociaux – Certains ouvrages ont directement inspiré de l’action sociale ou politique. Par ex., La Case de l’oncle Tom (roman américain) a nourri le débat abolitionniste. En Angleterre, on peut citer Les Voyages de Gulliver de Swift (satire sociale) ou plus récemment The Hate U Give d’Angie Thomas (roman jeunesse sur les violences policières) qui a résonné avec le mouvement Black Lives Matter. Toutefois, nuancer : la littérature agit en synergie avec d’autres forces (presse, activisme), difficile de mesurer son impact isolément.

      Ouverture : L’ouverture pourrait évoquer d’autres formes artistiques aujourd’hui très influentes sur la conscience sociale, comme le cinéma ou les séries anglophones (ex. la série Squid Game – certes coréenne mais diffusée en anglais – qui a relancé le débat sur les inégalités extrêmes). On peut aussi ouvrir sur la situation contemporaine : à l’ère d’Internet, la littérature classique a-t-elle toujours autant d’impact ou est-elle supplantée par les réseaux sociaux dans la prise de conscience des injustices ?

  5. Sujet 5 (Anglais) – Activisme en ligne : « Les réseaux sociaux ont-ils renforcé le militantisme social dans le monde anglophone ? »

    Introduction : Du printemps arabe aux mouvements #MeToo et BlackLivesMatter, les réseaux sociaux (souvent dominés par l’anglais sur Twitter, Facebook…) semblent jouer un rôle majeur dans la mobilisation citoyenne. Dans les pays anglophones (États-Unis, Royaume-Uni…), Twitter, YouTube ou Instagram sont devenus des tribunes pour dénoncer les injustices sociales ou promouvoir des causes économiques (ex. lutte contre les inégalités, environnement). Problématique : Internet et les réseaux sociaux ont-ils véritablement renforcé le militantisme et l’impact des mouvements sociaux, ou n’est-ce qu’un militantisme d’apparence (clicktivism) ?

    Développement :

    • Partie 1 : Amplificateur de voix – Arguments montrant que les réseaux ont permis de diffuser très largement et rapidement des messages militants en anglais, touchant une audience mondiale. Exemples : le hashtag #MeToo (né aux USA) a libéré la parole sur les violences sexuelles et mené à des changements concrets (prises de parole d’actrices, commissions dans les entreprises…) ; les vidéos virales de protestations contre le racisme (George Floyd) ont suscité des manifestations de masse. Dans les pays anglophones, le coût d’entrée pour militer a baissé (on peut pétitionner en ligne, organiser des marches via Facebook).

    • Partie 2 : Limites et dérives – Tout ce qui circule en ligne ne se traduit pas toujours par des changements réels. Parfois, l’indignation sur Twitter retombe vite (effet d’emballement sans suite législative). Par ailleurs, les réseaux créent des bulles de filtres : on prêche des convaincus. On peut aussi évoquer la désinformationet les discours de haine en ligne qui parasitent le militantisme sincère. Dans le monde anglophone, les mouvements se heurtent aussi à la polarisation politique (ex. lutte climatique aux USA entravée par les trolls climatosceptiques).

      Ouverture : On peut ouvrir sur le rôle de la jeune génération : hyper-connectée, multi-mobilisée en ligne (ex. les ados pour le climat inspirés par Greta Thunberg, largement médiatisée en anglais). Est-ce que ces engagements en ligne préfigurent de nouvelles formes d’action politique (manifestations virtuelles, crypto-mobilisations…) ? Ou bien sur la nécessité d’éduquer à l’esprit critique face aux infos sur les réseaux.

  6. Sujet 6 (Anglais) – Immigration : « En quoi l’immigration dans les pays anglophones influence-t-elle l’économie et la culture locales ? »

    Introduction : Des États-Unis au Royaume-Uni en passant par le Canada, les pays anglophones ont une longue histoire migratoire. L’immigration y soulève des enjeux économiques (main-d’œuvre, innovation, coûts sociaux) et culturels (intégration, diversité, nouvelles langues). Problématique : comment les vagues migratoires vers un pays anglophone donné (par ex. les immigrés hispaniques aux USA, les communautés indiennes au UK…) ont-elles transformé à la fois l’économie de ce pays et sa culture au quotidien ?

    Développement :

    • Partie 1 : Apport économique – L’immigration comble souvent des besoins du marché du travail (ex. la Silicon Valley aux USA compte de nombreux ingénieurs étrangers, les hôpitaux britanniques emploient beaucoup de médecins/infirmiers formés à l’étranger). Elle peut dynamiser la croissance (création d’entreprises par des immigrés) et apporter de la diversité de compétences. Cependant, évoquer aussi les débats économiques : concurrence pour les emplois peu qualifiés, pression possible sur les salaires ou les services publics – d’où la controverse politique sur l’immigration (ex. argument pro-Brexit).

    • Partie 2 : Influence culturelle – Les immigrants amènent leur langue, leurs traditions, qui enrichissent la culture du pays d’accueil. Aux États-Unis, la culture latino (langue espagnole, gastronomie, musique) est désormais une composante majeure de l’identité américaine (festivals hispaniques, succès de stars latinos, panneaux bilingues anglais/espagnol dans certains États). Au Royaume-Uni, la présence de communautés indiennes, pakistanaises… se reflète dans la cuisine (le plat national anglais le plus populaire est le curry !), la mode, la langue (intégration de mots étrangers). On peut discuter de l’intégration linguistique : l’anglais tend à rester la langue commune, mais avec des aménagements (documents officiels parfois traduits).

      Ouverture : Ouverture sur la cohésion sociale : comment concilier diversité et unité ? Peut-être comparer la situation de pays anglophones avec la France (modèle républicain d’intégration) pour élargir. Ou poser la question des générations futures : les enfants d’immigrés (anglo-hispaniques par ex.) créent des cultures hybrides, comme on le voit dans la musique (mélange de reggaeton et de pop US) – est-ce l’avenir cosmopolite de toutes les sociétés anglophones ?

  7. Sujet 7 (Anglais) – Industries culturelles : « Hollywood : un soft power culturel au service de la puissance économique américaine ? »

    Introduction : Le cinéma hollywoodien domine le box-office mondial depuis des décennies. Les films et séries américains, diffusés en anglais partout, véhiculent des images, des valeurs et rapportent d’énormes profits. Ici, on s’interroge sur la double dimension de Hollywood : c’est à la fois une industrie économique prospère (emplois, exportations, tourisme…) et un outil d’influence culturelle (soft power) pour les États-Unis. Problématique : comment l’industrie hollywoodienne concilie-t-elle ces enjeux et participe-t-elle à la puissance américaine dans le monde ?

    Développement :

    • Partie 1 : Puissance économique de Hollywood – Quelques chiffres : part de marché mondiale des films US, revenus du cinéma et maintenant des plateformes de streaming américaines. Hollywood exporte un « produit » qui s’exporte très bien : les films Marvel, Disney, etc., génèrent des milliards et font vivre une large chaîne économique (studios, acteurs, effets spéciaux, marketing). Citer l’impact en Californie (Hollywood est un pilier économique de Los Angeles) et les recettes à l’étranger (films US occupant la majorité des écrans mondiaux).

    • Partie 2 : Soft power culturel – Au-delà de l’argent, les contenus Hollywood influencent les modes de vie, l’anglais devient familier à tous via les films, et surtout ils promeuvent souvent implicitement le modèle américain (valorisation de la liberté, du héros individuel, du rêve américain). On peut donner l’exemple de la diffusion planétaire d’icônes (Superman, Star Wars) qui font rayonner la culture US. Souligner que le gouvernement américain a historiquement encouragé cette industrie car elle sert sa diplomatie d’influence. Cependant, noter que Hollywood s’adapte aussi aux marchés (ex. coopérations avec la Chine, censure de certains contenus pour plaire aux marchés étrangers) – donc l’aspect purement “propagande US” se nuance pour des raisons commerciales.

      Ouverture : Mentionner d’autres pôles émergents d’industries culturelles en langue anglaise ou non : par exemple Bollywood en Inde (pas en anglais mais large diffusion), les séries britanniques à succès mondial (The CrownDownton Abbey), ou l’essor de Netflix/Amazon qui globalisent la production. Cela ouvre la question : l’influence culturelle américaine restera-t-elle hégémonique ou assiste-t-on à une diversification (K-pop coréenne, telenovelas latines… en concurrence) ?

  8. Sujet 8 (Anglais) – Rêve américain : « Le “rêve américain” existe-t-il encore ? Réalité économique vs mythe culturel »

    Introduction : Le American Dream – l’idée qu’avec du travail chacun peut réussir et s’élever socialement aux États-Unis – fait partie intégrante de la culture américaine et fascine le monde depuis le XXᵉ siècle. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Entre des inégalités socio-économiques croissantes et la persistance de ce mythe dans la littérature et le cinéma, on peut se demander si ce “rêve” est toujours atteignable ou s’il relève davantage du mythe.

    Développement :

    • Partie 1 : Réussites et exceptions qui entretiennent le rêve – Présenter quelques exemples de personnes parties de rien et ayant réussi (success stories de la Silicon Valley, d’immigrés devenus entrepreneurs prospères…). Dans la culture populaire, ces récits sont omniprésents (de Rocky au film À la recherche du bonheur). Cela montre qu’aux USA, l’ascenseur social peut fonctionner, surtout dans un contexte d’économie dynamique offrant des opportunités (création d’entreprises facile, marché du travail flexible).

    • Partie 2 : Réalité des inégalités et de la mobilité sociale – En s’appuyant sur des données SES, nuancer fortement : la mobilité sociale aux États-Unis stagne, beaucoup de gens restent dans la même classe sociale que leurs parents. Les études montrent qu’il est plus difficile de gravir les échelons aux USA qu’en Europe (moins de filet de sécurité, coût des études supérieures très élevé…). Évoquer le sort des classes populaires américaines (ex. ouvriers du Midwest) et des minorités, pour qui le rêve semble hors de portée – un thème abordé dans des romans contemporains ou des reportages.

    • Partie 3 : Le rêve américain comme mythe culturel – Même si la réalité est dure, le concept reste un pilier identitaire américain et un outil d’attraction à l’étranger. On peut citer comment la littérature américaine a fait évoluer ce concept : Gatsby le Magnifique de Fitzgerald déjà montrait la face sombre du rêve (illusion, matérialisme). Aujourd’hui encore, la culture US continue de vendre le rêve (téléréalités de succès, self-made millionnaires sur YouTube…), parfois déconnecté de la réalité.

      Ouverture : Ouvrir sur la comparaison avec d’autres pays : y a-t-il un “rêve français” ou “rêve européen” basé sur d’autres valeurs (ex. réussite par les diplômes, ou bonheur simple) ? Ou sur l’avenir du rêve américain : la nouvelle génération aux USA, confrontée à la précarité et à la dette étudiante, remet en cause ce modèle et aspire à plus d’égalité – le rêve américain devra peut-être se réinventer.

Sujets pour la spécialité LLCER Espagnol

  1. Sujet 9 (Espagnol) – Tourisme de masse : « Le tourisme en Espagne enrichit-il le pays au détriment de sa culture locale ? »

    Introduction : L’Espagne est l’une des premières destinations touristiques mondiales (en 2019, près de 84 millions de touristes internationaux). Le tourisme de masse y est un moteur économique majeur (PIB, emplois), mais il a des effets ambivalents sur la vie locale et la préservation de la culture (surtourisme à Barcelone, location Airbnb chassant les habitants, uniformisation des centres-villes…). Problématique : ce pilier économique qu’est le tourisme en Espagne se fait-il au prix de la dégradation du tissu social et culturel local ?

    Développement :

    • Partie 1 : Manne économique et opportunités – Détailler les apports du tourisme : recettes en devises, création d’emplois (hôtels, restaurants, transports), développement d’infrastructures financées par l’afflux touristique. Des régions naguère pauvres (Andalousie rurale, îles Baléares) ont prospéré grâce aux visiteurs. Souligner aussi l’effet d’entraînement sur d’autres secteurs (artisanat, construction…). En somme, le tourisme a modernisé l’Espagne à partir des années 1960 et reste crucial pour la croissance.

    • Partie 2 : Impact socioculturel et environnemental – Revers de la médaille : surtourisme dans certains lieux (Barcelone, Ibiza, Majorque) entraînant hausse du coût de la vie pour les habitants, surfréquentation des sites (dégradation de monuments, surconsommation d’eau). Sur le plan culturel, critique de la « Disneylandisation » : centres historiques transformés en musées vivants pour touristes, commerces traditionnels remplacés par des boutiques de souvenirs. Certains habitants perdent le sentiment d’authenticité (exemple : protestations des Barcelonais contre les paquebots de croisière et les touristes irrespectueux). On peut aussi mentionner la tension entre langue locale et tourisme : en Catalogne par ex., l’espagnol et l’anglais dominent dans les zones touristiques, reléguant le catalan.

      Ouverture : Vers un tourisme durable ? Évoquer les mesures prises par l’Espagne pour concilier les deux : quotas de visiteurs dans certains sites naturels, encouragement du tourisme hors saison ou dans des zones moins fréquentées, promotion du patrimoine immatériel (langue catalane, fêtes locales) pour un tourisme plus respectueux. Plus largement, l’ouverture pourrait comparer avec un autre pays très touristique (France, Italie) face aux mêmes défis, ou la situation de villes comme Venise.

  2. Sujet 10 (Espagnol) – Langues régionales : « Catalan vs castillan : la cohabitation des langues en Catalogne est-elle un enjeu économique ? »

    Introduction : En Catalogne (région autonome d’Espagne), deux langues cohabitent : le catalan (langue régionale officielle) et le castillan (l’espagnol national). Derrière la fierté culturelle liée au catalan, se jouent aussi des questions politiques et économiques (la Catalogne est une des régions les plus riches d’Espagne et revendique davantage d’autonomie, voire l’indépendance). Problématique : dans quelle mesure la défense de la langue catalane s’articule-t-elle avec des enjeux économiques et identitaires en Catalogne ?

    Développement :

    • Partie 1 : Langue et identité culturelle – Expliquer l’importance historique du catalan (langue réprimée sous Franco, symbole de liberté retrouvée). La promotion du catalan (écoles bilingues, administration en catalan) est un pilier de la politique régionale. Beaucoup de Catalans voient leur langue comme un trésor à protéger de l’hégémonie du castillan. On peut citer le fait que la plupart des Catalans sont bilingues de fait, mais qu’il y a des tensions (ex. querelles sur la langue à l’école).

    • Partie 2 : Enjeux économiques et politiques – La Catalogne étant riche, certains indépendantistes estiment qu’elle pourrait mieux se développer seule (argument économique de ne plus “payer pour Madrid”). La langue catalane devient alors un marqueur de cette volonté politique. On peut argumenter que la bilinguismecatalan/castillan est aussi un atout économique : les Catalans maîtrisent deux langues, ce qui peut faciliter les affaires (double accès au marché hispanophone et à l’identité catalane locale). Cependant, certaines entreprises et investisseurs craignent l’instabilité politique liée à la question linguistique et indépendantiste (ex. après le référendum de 2017, des sièges sociaux ont déménagé hors de Catalogne).

      Ouverture : Élargir sur d’autres régions d’Espagne ou d’Europe où langue et économie s’entremêlent (Pays basque espagnol, où le basque a aussi un poids identitaire, ou la Belgique avec le français/flamand). Ou questionner l’avenir : la Catalogne peut-elle trouver un équilibre stable où le catalan prospère sans nuire à son attractivité économique ?

  3. Sujet 11 (Espagnol) – Diaspora : « L’immigration hispanophone aux États-Unis : quel impact sur l’économie américaine et sur la culture du pays ? »

    Introduction : Les États-Unis comptent plus de 60 millions de personnes d’origine hispanique, un chiffre en constante augmentation. Cette communauté, majoritairement hispanophone (Mexicains, Cubains, Portoricains, etc.), transforme progressivement le paysage culturel américain (bilinguisme, fêtes latines, influence dans la musique, la cuisine…) et participe activement à son économie. Problématique : dans quelle mesure l’immigration hispanophone constitue-t-elle une force économique pour les États-Unis, et comment modifie-t-elle l’identité culturelle américaine ?

    Développement :

    • Partie 1 : Poids économique de la communauté hispanique – Exposer que les Hispaniques représentent environ 18 % de la population US et une part significative de la force de travail. Beaucoup occupent des emplois clés (BTP, agriculture en Californie, services) mais aussi de plus en plus de postes qualifiés et de responsabilité. Ils créent des entreprises (le nombre d’entrepreneurs hispaniques est en hausse) et leur pouvoir d’achat combiné en fait un segment économique courtisé par les marques. On peut chiffrer leur contribution au PIB ou aux cotisations sociales, pour démontrer qu’ils soutiennent la croissance américaine, y compris en compensant le vieillissement de la population.

    • Partie 2 : Transformation culturelle – L’espagnol est devenu la seconde langue du pays. Dans certains États comme la Floride, le bilinguisme est courant (services publics en deux langues). La culture latino a enrichi la culture US : musique (succès planétaire de chansons en espagnol, ex. Despacito), cuisine (tacos, empanadas dans tout le pays), fêtes (Cinco de Mayo popularisé). Par ailleurs, les Hispaniques investissent la sphère politique (des maires, des gouverneurs, voire au Congrès). Cependant, aborder aussi les tensions : une partie de la société américaine voit d’un mauvais œil cette évolution (débat sur l’anglais langue officielle, politiques migratoires restrictives, stéréotypes persistants). La culture US se redéfinit, entre multiculturalisme assumé et poussées de repli.

      Ouverture : Évoquer le futur proche : d’ici quelques décennies, les Hispaniques pourraient représenter 25 % de la population US. Cela soulève une question identitaire : les États-Unis deviendront-ils officiellement bilingues anglais-espagnol ? Et quel impact cela aurait-il sur leur cohésion et leur économie (par ex., ouverture accrue vers l’Amérique latine) ? Cette situation américaine permet aussi de réfléchir à la place de communautés migrantes dans d’autres pays (parallèle avec la France et sa population d’origine maghrébine, par ex., bien que contexte linguistique différent).

  4. Sujet 12 (Espagnol) – Inégalités & littérature : « Les inégalités sociales en Amérique latine : regards croisés entre la réalité économique et la littérature hispanophone »

    Introduction : L’Amérique latine est connue pour avoir des écarts de richesse très marqués. Des auteurs latino-américains, du réalisme magique aux romans contemporains, ont souvent dépeint ces inégalités et leurs conséquences humaines. Problématique : comment la réalité économique des inégalités en Amérique latine se reflète-t-elle dans la littérature hispanophone, et en retour, comment les œuvres littéraires contribuent-elles à la prise de conscience de ces injustices sociales ?

    Développement :

    • Partie 1 : Constat socio-économique – Présenter quelques faits : la région la plus inégalitaire au monde (coefficient de Gini élevé), existence de bidonvilles (favelas au Brésil, villas miseria en Argentine) à côté de quartiers très riches. Conséquences : instabilité sociale, mouvements de protestation fréquents, populisme politique… Cette réalité sert de toile de fond à de nombreuses œuvres hispanophones.

    • Partie 2 : Reflet dans la littérature – Citer des œuvres marquantes. Par ex. Les Veines ouvertes de l’Amérique latine (d’Eduardo Galeano) – essai emblématique qui dénonce l’exploitation économique du continent depuis la colonisation jusqu’au XXᵉ siècle. Ou des romans comme Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez qui, sous le prisme du réalisme magique, évoque la montée et la chute de dynasties dans un contexte d’inégalités, ou La Ville et les Chiens de Mario Vargas Llosa, qui critique la société péruvienne. Montrer que ces œuvres, lues internationalement, ont mis en lumière la fracture sociale latino.

    • Partie 3 : Influence de la littérature sur la société – Parfois, les écrivains latino-américains ont été des intellectuels engagés. Ex. Pablo Neruda au Chili, dont les poèmes engagés rejoignaient la lutte pour plus de justice sociale, ou les écrits d’Elena Poniatowska au Mexique sur la condition des pauvres. Le lien peut être fait avec l’éducation : dans un continent où l’accès à l’éducation est inégal, la littérature a servi d’outil de conscientisation pour les élites et classes moyennes, qui à leur tour ont pu mener des réformes (on pense à l’influence de la “génération Boom” des écrivains sur l’ouverture démocratique).

      Ouverture : Peut ouvrir sur l’actualité récente : les mouvements sociaux au Chili (2019) contre les inégalités, ou en Colombie – bien que ces mouvements ne soient pas forcément directement liés à un livre, ils démontrent une prise de conscience collective. On peut se demander quel est aujourd’hui le média qui porte ces dénonciations : la littérature conserve sa force, mais le cinéma et surtout les réseaux sociaux (ex. hashtags dénonçant les inégalités) ont pris le relais pour diffuser largement ces messages.

  5. Sujet 13 (Espagnol) – Crise et exode : « La crise économique au Venezuela a-t-elle provoqué une “fuite des cerveaux” et quelles implications culturelles pour la diaspora vénézuélienne ? »

    Introduction : Le Venezuela a traversé depuis 2015 une crise économique et humanitaire sans précédent (hyperinflation, pénuries…). Des millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays pour chercher une vie meilleure ailleurs en Amérique latine, en Espagne ou aux États-Unis. Problématique : comment cet exode massif a-t-il affecté l’économie du Venezuela (perte de talents, envois de fonds) et quelles conséquences pour les cultures locales, tant au Venezuela (société transformée) que dans les pays d’accueil (apparition de communautés vénézuéliennes diasporiques) ?

    Développement :

    • Partie 1 : “Fuite des cerveaux” et impacts économiques – Expliquer que de nombreux diplômés (médecins, ingénieurs), mais aussi des travailleurs de tous niveaux ont quitté le Venezuela, ce qui affaiblit encore plus le pays (manque de main d’œuvre qualifiée pour redresser l’économie). Toutefois, la diaspora envoie de l’argent aux familles restées sur place (les remesas), ce qui est devenu vital pour l’économie domestique. On peut quantifier le nombre d’exilés (~ 7 millions) et l’effet sur la démographie.

    • Partie 2 : Conséquences sociales et culturelles – Au Venezuela, les familles sont dispersées, il y a un sentiment de vide (villes où les jeunes sont partis). À l’inverse, dans les pays d’accueil (Colombie, Pérou, Espagne…), l’arrivée de Vénézuéliens a des effets : défis d’intégration mais aussi diffusion de la culture vénézuélienne (ex. à Madrid, des restaurants vénézuéliens ont fleuri, les arepas font désormais partie du paysage culinaire ; en Colombie, on entend l’accent vénézuélien dans certains quartiers). Parler de solidaritévs xénophobie : réactions variées des populations locales face à ces réfugiés économiques.

      Ouverture : Comparer avec d’autres “fuites des cerveaux” dues à des crises : par ex. l’émigration massive d’Européens (Italiens, Espagnols) vers les Amériques au début du XXᵉ siècle pour raisons économiques, ou plus récemment les jeunes qualifiés quittant des pays en crise comme la Grèce ou l’Espagne après 2008. Cela permet de relativiser : l’exode vénézuélien s’inscrit dans une histoire plus large des migrations économiques et pose la question du retour éventuel (beaucoup reviendront-ils si la situation s’améliore ?).

  6. Sujet 14 (Espagnol) – Environnement & peuples : « Amazonie : comment concilier exploitation économique et préservation des cultures autochtones ? »

    Introduction : La forêt amazonienne, qui s’étend sur plusieurs pays d’Amérique latine (Brésil, Pérou, Colombie…), est convoitée pour ses ressources (bois, mines, terres agricoles) mais abrite aussi de nombreuses populations autochtones ayant leur langue et culture propres. La déforestation et les projets industriels menacent ces communautés traditionnelles. Problématique : dans quelle mesure est-il possible de développer économiquement l’Amazonie sans détruire l’environnement et les cultures indigènes qui y vivent depuis des siècles ?

    Développement :

    • Partie 1 : Pressions économiques – Présenter les intérêts en jeu : compagnies minières, agro-industrie (ex. soja, élevage bovin) qui déboisent pour produire, appuyées souvent par les gouvernements en quête de croissance du PIB. Pour certains États, l’Amazonie est un “eldorado” à valoriser (ex. le président brésilien Bolsonaro affirmait que l’Amazonie appartient au Brésil et doit être exploitée). Il y a donc un arbitrage court-termiste en faveur de l’économie : création d’emplois, exportations, intégration de régions isolées.

    • Partie 2 : Enjeux culturels et écologiques – Les peuples autochtones (Amérindiens d’Amazonie : Kayapo, Yanomami, Ashaninka…) sont dépositaires d’une culture ancestrale adaptée à la forêt. Leurs langues, leurs modes de vie (chasse, cueillette, médecine traditionnelle) risquent de disparaître si leur territoire est détruit. De plus, ils ont souvent un rôle de gardien de la forêt (leurs connaissances peuvent aider à la préserver). On peut évoquer des conflits concrets : des tribus chassées de leurs terres par des orpailleurs illégaux, la pollution des rivières par l’extraction de l’or ou du pétrole (ex. en Équateur, l’affaire Texaco/Chevron). Ces atteintes ruinent leur santé et leur culture (comment maintenir des traditions si le milieu naturel est dégradé ?).

      Ouverture : Parler des solutions émergentes : écotourisme impliquant les communautés locales, “paiements pour services environnementaux” où les habitants sont rémunérés pour garder la forêt intacte, reconnaissance des droits des peuples indigènes dans les constitutions (comme en Bolivie ou Équateur où Pachamama – la Terre-mère – a valeur symbolique). On peut élargir à un enjeu planétaire : l’Amazonie est souvent appelée “poumon de la Terre” et sa sauvegarde dépasse le cadre économique local – c’est l’affaire de tous (coopération internationale, fonds pour la biodiversité).

  7. Sujet 15 (Espagnol) – Langue globale : « L’espagnol, 2ᵉ langue mondiale : un atout pour le commerce et la diplomatie ? »

    Introduction : Avec près de 500 millions de locuteurs natifs et une présence sur les 5 continents, l’espagnol est la deuxième langue maternelle la plus parlée au monde après le chinois. Elle est langue officielle dans 20 pays et de plus en plus apprise comme langue étrangère. On peut se demander si le poids démographique et culturel de l’espagnol se traduit par un avantage dans les échanges internationaux et la politique mondiale. Problématique : la langue espagnole constitue-t-elle un levier économique et diplomatique significatif pour les pays hispanophones (et pour ceux qui l’apprennent) dans le contexte de la mondialisation, face à l’omniprésence de l’anglais ?

    Développement :

    • Partie 1 : Un atout commercial croissant – Illustrer que l’espace hispanophone représente un grand marché (Amérique latine + Espagne). Les entreprises maîtrisant l’espagnol ont accès à ce vaste public. Exemples : la culture hispanique (musique, cinéma en espagnol) s’exporte fort, créant un marché global hispanophone. Aux États-Unis, la communauté hispanique (bilingue) pousse les entreprises à tout traduire en espagnol (embauche de hispanophones). Donc oui, parler espagnol peut être un atout dans les affaires, surtout en Amérique. De plus, plusieurs pays émergents parlent espagnol (Mexique, Colombie, Chili…) – opportunités économiques.

    • Partie 2 : Diplomatie et influence – L’espagnol est langue officielle de l’ONU, de l’UE (via l’Espagne), de nombreuses organisations. Les pays hispanophones ont des sommets internationaux (Sommet ibéro-américain). La diplomatie culturelle via l’Institut Cervantes (équivalent de l’Alliance française) promeut la langue. Cependant, nuancer : l’espagnol reste derrière l’anglais dans la diplomatie globalisée – par exemple, les négociations internationales se font souvent en anglais. Mais dans le monde multipolaire, l’espagnol permet de fédérer un bloc de pays (Amérique latine + Espagne) sur certaines positions géopolitiques. On peut mentionner que l’Espagne utilise la force de sa langue comme outil de soft power, tout comme le font les pays hispano-américains via leurs telenovelas ou leurs stars globales (la “marque Espagne” ou “marque Amérique latine”).

      Ouverture : On peut ouvrir sur l’idée du multilinguisme dans les relations internationales : l’anglais domine, mais l’espagnol, le français, le chinois, l’arabe sont aussi importants dans certaines zones. Par exemple, un diplomate ou un homme d’affaires vraiment efficace sera celui qui parle plusieurs langues. Ou bien évoquer le défi que l’espagnol soit enseigné davantage comme LV2/LV3 en France, car nos lycéens choisissent encore majoritairement l’anglais – faut-il encourager l’apprentissage de l’espagnol pour mieux commercer avec nos voisins hispanophones (Espagne, Amérique latine) ?

  8. Sujet 16 (Espagnol) – Culture pop : « L’essor mondial de la musique latino est-il uniquement culturel ou aussi économique ? »

    Introduction : Depuis quelques années, des chansons en espagnol battent des records planétaires (DespacitoBailandoHawái…). Les artistes d’Amérique latine ou hispaniques des USA dominent les plateformes (Bad Bunny, J. Balvin, Rosalia…). On parle d’une véritable vague latino dans la pop culture mondiale. On peut se demander si ce succès international de la musique latino (reggaeton, pop latine…) n’est qu’un phénomène culturel lié à la diaspora et à l’attrait de nouveaux sons, ou s’il a aussi un impact économique significatif (industrie musicale, tourisme culturel…).

    Développement :

    • Partie 1 : Un succès culturel sans frontières – Expliquer comment la musique en espagnol a percé les barrières de la langue : le rythme, la danse attirent un public global même si tout le monde ne comprend pas les paroles. C’est une forme de soft power pour les pays hispanophones : la langue espagnole entre dans les têtes via les refrains. Les collaborations avec des stars anglophones (ex. Despacito remix avec Justin Bieber) augmentent encore la diffusion. On note que YouTube est dominé par des clips latinos en vues. Culturellement, cela contribue à une meilleure visibilité de l’identité latino (langue, style vestimentaire, danse comme la bachata ou le reggaeton).

    • Partie 2 : Retombées économiques – L’industrie musicale latino pèse de plus en plus lourd : ventes de disques, streaming (les plateformes comme Spotify voient l’explosion des écoutes en Amérique latine). De plus, ce boom musical profite aux économies locales : exportation de concerts, festivals latinos partout (donc revenus de billets, tourismes quand fans voyagent pour un concert). Exemple : le festival Rock in Rio au Brésil attire un public international, ou les tournées mondiales d’artistes latinos qui remplissent les stades en Europe et en Asie. On peut aussi mentionner l’impact sur le tourisme : Porto Rico a bénéficié du hit Despacito en 2017 qui a boosté la fréquentation de l’île après que la chanson en a fait la promo involontaire. Enfin, des villes comme Miami capitalisent sur la culture latino (studios d’enregistrement, radio hispanophones).

      Ouverture : Ce sujet amène à s’interroger plus largement sur la convergence de la culture et de l’économie : la culture pop peut devenir un produit d’exportation très rentable (comme Hollywood évoqué plus haut, ou la K-pop coréenne, etc.). Peut-on quantifier la valeur économique de la “coolitude” culturelle d’un pays ? Et pour les parents, on peut ouvrir sur le conseil suivant : derrière la passion de votre ado pour la musique ou le cinéma peut se cacher un véritable intérêt académique et professionnel – par exemple, apprendre l’espagnol en chantant c’est efficace, et ça ouvre potentiellement des voies vers les métiers de la culture ou du commerce avec l’Amérique latine.

Sujets pour la spécialité LLCER Allemand

  1. Sujet 17 (Allemand) – Langue & carrière : « Apprendre l’allemand en France : un pari payant pour la carrière ou une filière en déclin ? »

    Introduction : En France, le nombre d’élèves étudiant l’allemand a baissé ces dernières décennies, alors même que l’Allemagne est le premier partenaire économique de la France. Beaucoup de parents se demandent s’il vaut encore la peine d’apprendre l’allemand, réputé difficile, ou s’il vaut mieux se concentrer sur l’anglais. Problématique : maîtriser l’allemand constitue-t-il un atout professionnel et économique significatif pour un jeune Français, ou bien la tendance actuelle reflète-t-elle une perte d’importance relative de cette langue ?

    Développement :

    • Partie 1 : Un atout professionnel réel – L’Allemagne étant la première économie européenne, de nombreuses entreprises franco-allemandes cherchent des bilingues (ex. industrie automobile, aéronautique avec Airbus, tourisme en Alsace…). Parler allemand peut démarquer un CV quand la majorité des candidats ne parlent que l’anglais. Illustrer avec des domaines porteurs : ingénierie (beaucoup de brevets et innovations en Allemagne), commerce international (l’axe franco-allemand représente un énorme volume d’échanges). De plus, l’allemand est proche de l’anglais sur certains aspects, apprendre plusieurs langues germaniques peut être plus facile ensuite.

    • Partie 2 : Des effectifs en baisse, pourquoi ? – Cependant, constater la réalité : moins de jeunes choisissent l’allemand (suppressions de classes bilangues dans le passé, image d’une langue ardue). Les entreprises s’adaptent en utilisant l’anglais comme lingua franca, donc on peut se débrouiller sans parler allemand dans beaucoup de situations d’affaires avec l’Allemagne – ce qui a pu réduire la motivation à l’apprendre. En gros, c’est un atout supplémentaire mais plus indispensable comme autrefois pour travailler avec les Allemands (eux-mêmes parlent bien anglais). On peut mentionner les efforts actuels pour relancer l’allemand (accords de coopération éducative franco-allemands, jumelages, stages en Allemagne offerts aux apprentis).

      Ouverture : Le débat peut être élargi à l’apprentissage des langues étrangères en général : faut-il privilégier l’anglais “utilitaire” ou encourager aussi des langues moins parlées mais stratégiques ? En France, l’allemand reste la 2ᵉ langue étrangère la plus apprise devant l’espagnol chez les lycéens scientifiques par ex., car réputée utile pour les études d’ingénieur. Peut-être ouvrir sur le fait que l’idéal est d’être trilingue (français, anglais + une autre langue comme l’allemand), ce qui correspond bien au profil recherché dans un contexte européen et global.

  2. Sujet 18 (Allemand) – Coopération : « Franco-allemand : la langue est-elle la clé d’une collaboration économique réussie ? »

    Introduction : La relation franco-allemande est souvent qualifiée de “locomotive” de l’Europe. Les deux pays coopèrent étroitement tant sur le plan politique (couple Merkel-Macron hier, Scholz-Macron aujourd’hui) qu’économique (projets industriels communs, échanges commerciaux intenses). On pourrait penser que la barrière de la langue pourrait freiner ces échanges, mais historiquement, beaucoup d’efforts ont été faits pour encourager chacun à apprendre la langue de l’autre. Problématique : dans quelle mesure la connaissance de la langue du partenaire (français pour les Allemands et allemand pour les Français) a-t-elle favorisé les succès de la coopération économique et politique franco-allemande ?

    Développement :

    • Partie 1 : Le bilinguisme, ciment de l’amitié – Expliquer le rôle de programmes comme l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ), les jumelages de villes, les échanges scolaires (lycées bilingues, AbiBac) initiés dès le Traité de l’Élysée (1963). Ces initiatives ont formé des générations de Français parlant allemand et vice-versa, ce qui facilite grandement les projets conjoints (d’une usine Airbus où ingénieurs français et allemands communiquent, jusqu’aux réunions diplomatiques où connaître la langue de l’autre évite les malentendus). Donner un exemple : la chaîne de télévision Arte, fruit d’une collaboration franco-allemande, emploie des bilingues et symbolise la richesse culturelle partagée.

    • Partie 2 : Au-delà de la langue, la volonté politique et économique – Nuancer en montrant que si la langue aide, elle n’est pas l’unique facteur. La réussite de la coopération tient surtout à des intérêts convergents et à la volonté politique de travailler ensemble. Par ex., un PDG allemand et un PDG français communiquent souvent en anglais de nos jours, et ça n’empêche pas les partenariats (voir l’industrie automobile – ex PSA/Opel). De plus, de nombreux projets européens impliquent anglais comme langue pivot. Donc l’allemand/français aide, mais n’est pas indispensable sur le plan pratique à chaque fois. Toutefois, sur le plan humain, parler la langue de l’autre crée de la confiance et un respect mutuel, intangible mais précieux pour surmonter les divergences culturelles (mode de négociation, etc.).

      Ouverture : On peut élargir à l’Union européenne en général : ce modèle de coopération bilingue pourrait-il s’étendre ? L’Europe a 24 langues officielles, la barrière linguistique est un défi. Le couple franco-allemand est un exemple unique de deux grands pays qui ont investi dans l’apprentissage mutuel de leurs langues. À l’avenir, peut-être faudra-t-il un effort similaire entre d’autres pays (apprendre aussi l’espagnol, l’italien, etc. entre voisins) pour renforcer l’intégration européenne au-delà de l’usage systématique de l’anglais.

  3. Sujet 19 (Allemand) – Intégration : « L’immigration turque en Allemagne : succès économique et défis d’intégration culturelle »

    Introduction : À partir des années 1960, l’Allemagne de l’Ouest a fait venir des centaines de milliers de travailleurs immigrés turcs (Gastarbeiter) pour soutenir son “Miracle économique”. Aujourd’hui, environ 3 millions de personnes d’origine turque vivent en Allemagne, formant la plus grande diaspora turque dans le monde. Problématique : quel bilan peut-on tirer de cette immigration sur le plan économique (contribution au développement de l’Allemagne) et culturel (intégration, préservation de l’identité turque, multiculturalisme) ?

    Développement :

    • Partie 1 : Succès et contributions économiques – Ces travailleurs ont comblé la pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie allemande d’après-guerre, construisant des routes, travaillant dans les usines automobiles, etc. Ils ont clairement participé à la prospérité de l’Allemagne. Leurs enfants et petits-enfants sont aujourd’hui médecins, ingénieurs, entrepreneurs… On peut citer des réussites exemplaires (dirigeants d’origine turque, joueurs de football comme Mesut Özil symbolisant cette intégration socio-économique). La communauté turque a aussi créé de nombreuses PME (restaurants, commerces, import-export) – donc un apport à l’économie nationale.

    • Partie 2 : Défis d’intégration et enjeux culturels – Pendant longtemps, l’Allemagne ne se considérait pas comme un pays d’immigration, d’où une intégration initiale incomplète (ces Turcs devaient théoriquement “rentrer au pays” après leur travail temporaire). Résultat, des difficultés : concentration dans certains quartiers, retard scolaire moyen des enfants d’immigrés à rattraper, discriminations sur le marché du travail… Sur le plan culturel, la langue fut un enjeu : beaucoup de premières générations parlaient mal l’allemand, cela s’améliore avec les générations nées sur place, mais il subsiste parfois un bilinguisme turc à la maison/allemand à l’école. Parler de la richesse culturelle apportée : gastronomie turque (kebab devenu le plat rapide n°1 en Allemagne !), fêtes et musique turques, qui peu à peu s’insèrent dans le paysage allemand. Mentionner aussi des tensions récentes, par ex la double allégeance (certains binationaux suivent de près la politique turque d’Erdogan, ce qui a suscité des débats en Allemagne).

      Ouverture : On peut ouvrir sur la comparaison avec l’intégration des immigrés en France (par ex. immigration maghrébine) pour montrer des similarités et différences dans le modèle d’intégration. Ou souligner qu’aujourd’hui l’Allemagne continue à accueillir des immigrants (réfugiés syriens en 2015 par ex) en tirant les leçons du passé : cours de langue dès l’arrivée, facilitation de la naturalisation – cherchant à améliorer le modèle pour allier l’inclusion culturelle et l’atout économique que représente une population immigrée jeune dans un pays vieillissant.

  4. Sujet 20 (Allemand) – Transition énergétique : « Transition énergétique en Allemagne : un choix culturel ambitieux aux conséquences économiques lourdes ? »

    Introduction : L’Energiewende (transition énergétique) allemande est un projet phare : sortie progressive du nucléaire, développement massif des renouvelables, abandon futur du charbon, le tout impulsé par une forte conscience écologique chez les citoyens. Mais ce virage vert a un coût (subventions élevées, augmentation du prix de l’électricité) et connait des défis (dépendance au gaz russe, intermittence du solaire/éolien). Problématique : la transition énergétique allemande, motivée par des valeurs culturelles (respect de la nature, héritage du mouvement antinucléaire), est-elle soutenable économiquement et peut-elle servir de modèle ?

    Développement :

    • Partie 1 : Une démarche culturelle et politique – Expliquer que la méfiance envers le nucléaire en Allemagne a des racines historiques (mouvement pacifiste post-Tchernobyl, forte tradition écologiste, Les Verts au pouvoir dans les années 2000). La décision de sortir du nucléaire après Fukushima (2011) était autant idéologique que rationnelle. C’est presque un choix de société : les Allemands acceptent d’investir massivement dans les énergies renouvelables (panneaux solaires, éoliennes partout sur le territoire) et de changer leurs comportements (maison bien isolée, tri des déchets exemplaire).

    • Partie 2 : Enjeux et coûts économiques – Présenter les résultats : aujourd’hui environ 40 % de l’électricité allemande est renouvelable, ce qui est un succès. Mais le revers : le kilowattheure allemand est un des plus chers d’Europe pour les ménages, en partie à cause des taxes finançant les renouvelables. De plus, la sortie du nucléaire a obligé à rouvrir temporairement des centrales à charbon – paradoxal pour le climat. L’industrie allemande, très énergivore, s’inquiète de la stabilité de l’approvisionnement. Cependant, cette transition a aussi créé des filières industrielles nouvelles (éoliennes, technologies vertes) où l’Allemagne est en pointe et exporte son savoir-faire.

      Ouverture : Ouvrir sur la dimension européenne et comparative : la France a fait un choix différent (nucléaire maintenu pour décarboner l’électricité). Qui aura raison sur le long terme ? Peut-être un mix des deux approches. Et au-delà, l’ouverture culturelle : comment faire accepter aux citoyens des sacrifices économiques à court terme pour un bien écologique plus large ? L’Allemagne a misé sur l’adhésion citoyenne (beaucoup de coopératives locales d’énergie verte). Ce modèle d’écologie participative est une piste pour d’autres pays voulant concilier culture locale et transition économique.

  5. Sujet 21 (Allemand) – Réunification : « Allemagne de l’Est vs de l’Ouest : quelles disparités socio-économiques persistent et quel impact sur l’identité culturelle ? »

    Introduction : Plus de 30 ans après la réunification allemande (1990), on parle encore des “anciens Länder de l’Est” et de l’Ouest. Si l’Allemagne est unifiée politiquement, des écarts économiques subsistent (salaire moyen plus bas à l’Est, exode des jeunes, moins de sièges sociaux d’entreprises) et cela s’accompagne parfois d’un sentiment d’identité est-allemande particulier. Problématique : dans quelle mesure les différences économiques héritées de la partition (RDA vs RFA) perdurent-elles, et comment influencent-elles la culture et la société allemandes contemporaines (regard réciproque Est-Ouest, stéréotypes, mouvement Ostalgie) ?

    Développement :

    • Partie 1 : Disparités économiques persistantes – Donner quelques chiffres : taux de chômage longtemps plus élevé à l’Est (même s’il a beaucoup diminué), PIB/habitant inférieur d’environ 20-30 % à l’Ouest, régions rurales de l’Est se dépeuplant (les jeunes sont partis dans les années 90/2000 chercher fortune à l’Ouest). Certaines villes de l’Est, en revanche, ont rattrapé leur retard (Berlin, Leipzig “la hype”). Expliquer que malgré des centaines de milliards investis par l’Ouest dans la “Solidarität”, l’Est est parti de loin (industrie obsolète de RDA fermée dans les 90s, choc de la transition). Ça montre que l’unification économique est un processus de long terme.

    • Partie 2 : Conséquences socioculturelles – Beaucoup d’ex-Allemands de l’Est ont ressenti un déclassement identitaire : leur monde a disparu du jour au lendemain en 1990, ce qui a pu créer de la nostalgie (Ostalgie : nostalgie de la RDA, objets cultes, etc.). Des différences de mentalité sont parfois évoquées : citoyens de l’Est plus méfiants envers les institutions (ayant connu la Stasi), plus attachés à la sécurité sociale forte (héritage communiste), tandis que l’Ouest est plus libéral sur le plan économique. Ces différences ont pu influencer par ex. les votes politiques (montée de l’AFD, parti d’extrême droite, plus forte à l’Est notamment dans des zones en déclin). Sur le plan culturel, noter une fierté renouvelée à l’Est pour certaines particularités : accent, cuisine, références communes (films, musique de RDA). Cependant, la jeune génération née après la chute du Mur se sent de plus en plus simplement allemande et européenne, ce qui atténue ces clivages.

      Ouverture : Ce cas de l’ex-RDA pose la question plus large de l’unification culturelle après un choc économique. On peut évoquer d’autres pays qui ont des disparités régionales (l’Italie Nord/Sud – on y revient dans les sujets italiens, ou même la réunification hypothétique des deux Corées un jour, qui rencontrerait sûrement ce genre de défis démultipliés). Pour l’Allemagne, on peut ouvrir sur l’avenir : les jeunes “Ossis” et “Wessis” collaborent dans une Allemagne d’aujourd’hui globalement prospère, l’espoir est qu’avec le temps les différences s’estompent, surtout si l’investissement public continue pour dynamiser l’Est (ex. Tesla a construit une usine près de Berlin, créant de l’emploi à l’Est).

  6. Sujet 22 (Allemand) – Éducation & emploi : « Le modèle d’apprentissage à l’allemande : un remède au chômage des jeunes ? »

    Introduction : L’Allemagne est souvent citée en exemple pour son système d’apprentissage en alternance(formation duale en entreprise et à l’école). Le pays affiche un taux de chômage des jeunes très bas (bien inférieur à celui de la France). Problématique : en quoi le système éducatif et culturel allemand – qui valorise l’apprentissage d’un métier par la pratique – contribue-t-il à de meilleures performances d’emploi des jeunes, et ce modèle est-il transposable en France ?

    Développement :

    • Partie 1 : Présentation du modèle dual – En Allemagne, dès 15-16 ans beaucoup de jeunes choisissent la voie professionnelle : ils signent un contrat d’apprentissage avec une entreprise et alternent cours théoriques et travail pratique. Les entreprises ont une longue tradition de former leurs apprentis (système de guilde modernisé). Résultat : les jeunes acquièrent de l’expérience, un savoir-faire concret et souvent un emploi assuré à la clé (puisque formés “sur mesure”). Cela explique que même en période difficile, le chômage des moins de 25 ans reste bas comparé à la France. Insister sur l’adéquation formation-emploi optimisée dans ce modèle et sur la valorisation sociale du statut d’apprenti (perçu positivement, ce n’est pas “réservé aux mauvais élèves” comme ça peut l’être en France).

    • Partie 2 : Culture et mentalités – Derrière ce succès, il y a une culture allemande du travail manuel et de la valorisation de la compétence technique. Un artisan qualifié (maître-boulanger, mécanicien auto) jouit d’un certain prestige. La société ne jure pas que par les diplômes universitaires généralistes ; l’excellence professionnelle dans l’artisanat ou l’industrie est reconnue (le titre de “Meister” – maître artisan – est très respecté). Cela diffère du modèle français plus académique. Parler aussi du rôle des entreprises et syndicats en Allemagne qui co-gèrent ce système (investissement financier des entreprises pour payer les apprentis, culture du dialogue social).

      Ouverture : Sur la France : depuis quelques années, on tente de s’inspirer de l’Allemagne en développant l’apprentissage, et les mentalités évoluent lentement. Ouvrir sur la question : au-delà de l’apprentissage, quelles réformes culturelles cela suppose (par ex., que les parents français acceptent plus volontiers une orientation pro pour leur enfant, ce qui passe par la certitude qu’il aura un emploi et une valorisation). Plus largement, on peut élargir à l’Europe : un partage de bonnes pratiques éducatives entre pays (chaque pays ayant ses points forts – ex. mathématiques en France, apprentissage en Allemagne, numérique dans les pays nordiques) pourrait améliorer globalement la situation des jeunes en Europe.

  7. Sujet 23 (Allemand) – Industrie vs écologie : « L’industrie automobile allemande face au défi écologique : comment la culture de l’automobile s’adapte-t-elle ? »

    Introduction : L’Allemagne est le berceau de BMW, Mercedes, Volkswagen… L’automobile y est non seulement un pilier économique (des millions d’emplois, une grosse part des exportations) mais aussi un élément de la culture nationale (Autobahn sans limite de vitesse, fierté des voitures de luxe). Or, la transition écologique (réchauffement climatique, normes anti-pollution européennes) vient bousculer ce secteur : électrification des véhicules, remises en cause de certains modèles (diesel, grosses cylindrées). Problématique : comment l’Allemagne concilie-t-elle son amour culturel pour l’automobile et la nécessité de transformer profondément cette industrie pour la rendre durable sur le plan économique et environnemental ?

    Développement :

    • Partie 1 : Une culture de l’automobile très ancrée – Décrire l’importance historique de la voiture en Allemagne : invention de la voiture par Benz, prestige international des marques allemandes, l’auto comme symbole de liberté individuelle (les autoroutes illimitées en sont le mythe). Économiquement, c’est une colonne vertébrale : succès de la “VW Golf” ou de la BMW Série 3 qui incarnent la qualité “Made in Germany”. Beaucoup de familles allemandes travaillent directement ou indirectement pour ce secteur.

    • Partie 2 : Choc et adaptation écologique – Évoquer les scandales type Dieselgate (2015) qui ont agi comme électrochoc. Depuis, les mentalités évoluent : les constructeurs investissent massivement dans la voiture électrique (VW s’est fixé des objectifs ambitieux pour devenir leader de l’électrique, Mercedes aussi). Cependant, cela implique des coûts énormes, des restructurations (des emplois liés aux moteurs thermiques deviennent obsolètes). Sur le plan culturel, même l’Allemand moyen repense son rapport à la voiture : la jeunesse allemande est plus ouverte aux mobilités douces, les Verts allemands militent pour limiter la vitesse sur autoroute (tabou absolu longtemps). Les villes comme Berlin développent vélos et transports en commun. Ainsi la sacro-sainte voiture commence à perdre du terrain symboliquement, sous la pression climatique.

      Ouverture : Comparer ce défi à ce qu’ont d’autres pays : la France aussi a son industrie auto, mais l’attachement culturel y est peut-être un peu moins fort qu’en Allemagne (ou aux USA). On peut ouvrir sur l’idée que la transition écologique oblige parfois à remettre en question des pans entiers de culture industrielle – ce qui est délicat. Un autre exemple aurait pu être le charbon en Allemagne, qui fut une culture ouvrière de la Ruhr, abandonnée pour l’écologie. Finalement, l’Allemagne semble montrer qu’innovation et accompagnement social (reconversion des travailleurs) sont les clés pour adapter sa culture industrielle aux nouvelles exigences économiques et écologiques.

Sujets pour la spécialité LLCER Italien

  1. Sujet 24 (Italien) – Made in Italy : « “Made in Italy” : comment la culture italienne est-elle un moteur de compétitivité économique ? »

    Introduction : Le label “Made in Italy” évoque immédiatement la qualité, le style, le savoir-faire artisanal dans le monde entier. Des secteurs comme la mode, le luxe, la gastronomie, le design profitent de l’image chic et traditionnelle de l’Italie. Problématique : en quoi l’identité culturelle italienne – son patrimoine, son sens de l’esthétique, ses traditions – a-t-elle été mise à profit pour bâtir une marque économique forte, et comment cela aide-t-il l’Italie à se démarquer dans la compétition mondiale ?

    Développement :

    • Partie 1 : L’héritage culturel au service du marketing – Expliquer que l’Italie s’appuie sur une longue histoire d’artisanat d’excellence (cuir à Florence, soie à Côme, etc.), de design (héritage de la Renaissance pour la perspective artistique, puis design industriel au XXᵉ avec Olivetti, etc.). Les entreprises italiennes familiales (Ferrari, Gucci, Prada, Armani, etc.) ont su raconter un storytelling autour de la Dolce Vita, de l’élégance italienne, pour vendre à prix premium leurs produits. Citer par ex. comment un simple “Made in Italy” sur une paire de chaussures confère une plus-value perçue par le consommateur international. C’est un avantage comparatif fondé sur la culture.

    • Partie 2 : Poids économique et défis – Le “Made in Italy” représente une part importante des exportations italiennes. Mode et luxe italien pèsent des milliards, le tourisme culturel (l’Italie regorge de sites UNESCO, attirant des millions de visiteurs) fait partie du package “culture vendue”. Cependant, mentionner les défis : contrefaçons qui abusent du label, nécessité d’innover pour que la tradition reste attractive (ex. jeunes créateurs italiens qui modernisent l’artisanat). Parler aussi du nation branding : le gouvernement italien soutient activement cette image par des semaines culturelles, la présence dans les foires internationales, etc., mais doit aussi faire face à la concurrence (d’autres pays tentent de valoriser leur propre patrimoine).

      Ouverture : Peut ouvrir sur la question de la préservation : comment éviter que le “Made in Italy” ne devienne qu’une étiquette commerciale vide ? Importance de former les nouvelles générations aux métiers d’art, de protéger les indications géographiques (par ex. “Parmesan” vs “Parmigiano Reggiano”). Plus largement, l’ouverture peut toucher à “comment la culture et l’économie peuvent s’entraider” : l’Italie en est un bel exemple, tout comme la France avec le luxe ou le Japon avec sa pop-culture exportée.

  2. Sujet 25 (Italien) – Nord/Sud : « Italie du Nord et du Sud : dans quelle mesure les différences économiques s’accompagnent-elles de différences culturelles ? »

    Introduction : L’Italie est un pays unifié relativement jeune (1861) et présente encore un net déséquilibre Nord/Sud. Le Nord (Milan, Turin, Venise…) est industrialisé et riche, le Sud (Mezzogiorno, Sicile) connaît plus de chômage et dépend plus de l’agriculture et du tourisme. Parallèlement, on attribue souvent aux Nordistes et Sudistes italiens des stéréotypes culturels différents (rythme de vie, religion, structures familiales). Problématique : comment les écarts de développement économique entre le Nord et le Sud de l’Italie se reflètent-ils dans la culture et la société, et ces différences tendent-elles à s’estomper ou à perdurer ?

    Développement :

    • Partie 1 : Clivage économique persistant – Décrire le contraste : PIB par habitant bien plus élevé en Lombardie qu’en Calabre, taux d’émigration interne (beaucoup de jeunes du Sud montent à Rome ou Milan chercher du travail), infrastructures moins développées au Sud. Cela vient en partie de l’histoire (le Nord s’est industrialisé tôt, le Sud est resté rural et a pâti du latifundium, puis d’une gestion parfois mafieuse des fonds publics). L’État italien a tenté diverses politiques (Caisse du Sud, fonds européens) pour combler l’écart, avec un succès limité.

    • Partie 2 : Caractéristiques culturelles régionales – Sans tomber dans la caricature, évoquer des différences : le dialecte ou plutôt la langue régionale reste très vivante au Sud (napolitain, sicilien) alors que le Nord est plus standardisé sur l’italien, ce qui reflète l’attachement local fort dans le Sud. La famille élargie a un rôle très central dans le Sud, traditionnellement plus patriarcal, alors que le Nord est plus individualiste et modernisé (taux de natalité plus bas, mariage plus tardifs). Au Sud, la religion catholique conserve plus d’influence visible (grandes fêtes, processions, taux de pratique un peu plus haut). Ces traits peuvent en partie s’expliquer par l’économie : dans des régions moins riches, la solidarité familiale et communautaire compense les défaillances de l’État providence. Parler aussi de la perception mutuelle : certains Nordistes voient le Sud comme assisté et rétif à la modernité, certains Sudistes voient le Nord comme froid et égoïste (ex. succès de la Ligue du Nord anti-Sud dans les années 90).

      Ouverture : Souligner que malgré ces différences, une identité italienne commune existe et que les nouvelles générations bougent davantage : un jeune Sicilien vivant à Milan adoptera en partie le mode de vie milanais, et inversement la culture populaire (TV, foot – le Napoli vs la Juventus…) crée du lien. Ouvrir sur le fait que beaucoup de pays ont ce type de contrastes régionaux (Allemagne Est/Ouest abordé plus haut, ou Nord/Sud de la France historiquement). La clé est de réduire les inégalités économiques pour apaiser les tensions culturelles – l’Italie en est consciente et l’Union européenne investit dans le Sud via ses fonds, cela pourrait dans le futur rapprocher les modes de vie.

  3. Sujet 26 (Italien) – Diaspora italienne : « L’émigration italienne aux Amériques (1850-1950) : quels impacts économiques pour l’Italie et comment la culture italienne s’est-elle diffusée ? »

    Introduction : Des millions d’Italiens ont émigré entre la fin du XIXᵉ siècle et la première moitié du XXᵉ, principalement vers les Amériques (Argentine, États-Unis, Brésil, Canada). Cette diaspora massive a eu un impact sur l’Italie (départs de forces vives, envois d’argent) et a profondément influencé les sociétés d’accueil (Little Italy aux USA, forte communauté italienne en Argentine). Problématique : quel bilan peut-on dresser de cette grande vague migratoire italienne, tant du point de vue économique pour la mère patrie que du point de vue de la diffusion de la culture italienne dans le monde ?

    Développement :

    • Partie 1 : Impacts pour l’Italie – L’émigration a servi de soupape démographique à une époque où l’Italie était très pauvre et surpeuplée dans certaines régions (Venetie, Campanie…). Elle a allégé la pression sur le marché du travail local. Les remesas (envois d’argent des émigrés) ont aidé des villages entiers à survivre et ont été une ressource en devises. Cependant, parler de la “saignée” de talents : certains étaient de simples ouvriers agricoles partis faute de travail, mais d’autres étaient entreprenants et auraient pu dynamiser l’économie italienne s’ils étaient restés. On peut noter qu’après la Seconde Guerre mondiale, ce flux a continué (émigration vers Suisse, France, etc.) jusqu’au boom économique italien où le pays est redevenu attractif.

    • Partie 2 : Diffusion de la culture italienne – Aux USA, les italo-américains ont fortement contribué à la culture (cuisine italienne popularisée – pizzas, pasta – devenus mainstream américain ; influence dans la musique, le cinéma, cf. Coppola, Scorsese). En Amérique latine, l’Argentine a accueilli tant d’Italiens que l’espagnol argentin est truffé d’expressions italiennes, et la moitié des Argentins ont des patronymes italiens. On peut citer Carlos Gardel (icône du tango) fils d’Italiens, etc. Cette diaspora a ainsi créé un pont culturel : fêtes religieuses italiennes exportées (fête de San Gennaro à New York), multiplication des sociétés italiennes à l’étranger (cercles, journaux en italien au début). Au fil des générations, beaucoup se sont assimilés mais en gardant un attachement (ex. double nationalité, retour au village en été).

      Ouverture : Remarquer que grâce à cette émigration historique, l’Italie jouit d’un rayonnement cultureldisproportionné par rapport à sa taille. Aujourd’hui, la “diaspora italienne” se manifeste encore (ex. influence italo-américaine en politique, cf. Nancy Pelosi, ou le Pape François issu d’une famille italienne d’Argentine). Ouvrir sur le phénomène actuel inverse : l’Italie voit maintenant arriver des migrants (d’Afrique, d’Asie) sur son sol – la question de comment eux s’intégreront et diffuseront leur culture en Italie se pose, tout comme les Italiens l’avaient fait ailleurs.

  4. Sujet 27 (Italien) – Tourisme culturel : « Tourisme de masse en Italie : comment préserver le patrimoine face à l’afflux de visiteurs ? »

    Introduction : Rome, Florence, Venise… l’Italie attire des foules de touristes venus admirer un patrimoine culturel et artistique exceptionnel. Ce tourisme fait vivre des pans entiers de l’économie italienne, mais la surfréquentation menace aussi l’intégrité de sites historiques et la qualité de vie des habitants (exode des locaux, musées bondés, dégradations). Problématique : comment l’Italie peut-elle concilier l’indispensable revenu du tourisme de masse avec la préservation durable de son patrimoine matériel (monuments) et immatériel (authenticité des lieux de vie) ?

    Développement :

    • Partie 1 : Une richesse économique – Souligner que l’Italie est le 5ᵉ pays le plus visité au monde. Le tourisme représente environ 13 % du PIB italien. Des régions entières (Vénétie avec Venise, Toscane) en dépendent. Il finance la restauration de monuments, crée des emplois (guides, hôtellerie). Après la pandémie de 2020, la reprise du tourisme a été un bol d’air pour le pays. Donc impossible d’imaginer l’Italie sans tourisme : c’est un moteur vital de son économie, et une forme de “diplomatie culturelle” car chaque touriste émerveillé devient un ambassadeur de la beauté italienne.

    • Partie 2 : Préserver un équilibre fragile – Venise illustre le danger : submergée de croisiéristes, la ville a dû interdire les gros navires dans sa lagune, et projette de limiter le nombre de touristes par jour via un péage. À Florence ou Rome, on voit des phénomènes de détérioration (graffitis sur le Colisée, besoin constant de restaurations). L’habitat traditionnel est remplacé par des Airbnb, chassant les résidents du centre-ville. L’Italie prend des mesures : quotas d’entrées dans les Cinque Terre, billets à horaire pour la Galerie des Offices, campagnes pour promouvoir d’autres destinations moins connues (la “dorsale appennine” par ex). Aborder aussi l’aspect culture vivante : il ne s’agit pas que de conserver des pierres, mais que les villes ne deviennent pas des coquilles vides. L’enjeu est de développer un tourisme durable : hors saison, respectueux (encourager la sensibilisation des visiteurs à respecter les lieux sacrés, la propreté, etc.).

      Ouverture : Ouvrir sur le rôle des nouvelles technologies : la réalité virtuelle pourrait-elle à terme soulager les sites réels (visiter le Colisée en VR) ? Ou sur la nécessité d’une coopération internationale : l’UNESCO aide financièrement, mais peut-être un statut spécial pour les villes musées comme Venise pour les protéger. On peut aussi faire un parallèle avec d’autres hauts lieux saturés (Machu Picchu limité à X visiteurs/jour, Galapagos protégées, Mont-Saint-Michel en France régulé). Le défi est global pour les pays riches en patrimoine.

  5. Sujet 28 (Italien) – Langue et mondialisation : « Anglicismes et défense de la langue italienne : comment l’Italie s’adapte à la mondialisation linguistique »

    Introduction : Dans la vie quotidienne en Italie, on entend de plus en plus de mots anglais : smartphone, meeting, fashion, lockdown. Ce phénomène s’observe dans beaucoup de langues, mais en Italie il suscite un vrai débat, car certains y voient une menace pour la pureté de l’italien et pour la transmission de son riche patrimoine linguistique. Problématique : face à l’influence croissante de l’anglais dans la mondialisation, comment l’Italie gère-t-elle l’équilibre entre ouverture internationale (via les anglicismes omniprésents dans les affaires, la science) et protection de sa langue nationale et de sa culture ?

    Développement :

    • Partie 1 : L’anglais s’invite partout – Illustrer la situation : dans les publicités italiennes, des slogans en anglais ; dans les entreprises italiennes, on utilise facilement des termes anglais pour faire moderne (budget, performance, customer care). Le gouvernement lui-même a nommé son plan de relance “Italia RecoveryPlan”. Pourquoi ? Car l’italien emprunte plus facilement que le français par ex, et parce que les jeunes générations baignent dans la pop culture anglophone. Cela reflète une volonté d’être au diapason du monde global, de ne pas paraître ringard.

    • Partie 2 : Volonté de protéger la langue – Expliquer que l’Italie n’a pas d’académie normative comme l’Académie française, mais l’Accademia della Crusca (institution historique de la langue italienne) monte parfois au créneau pour conseiller des équivalents italiens (ex. dire fermo amministrativo au lieu de lockdown). Des lois ont été proposées pour obliger à traduire les termes officiels en italien. La population est attachée à sa langue, mais souvent ambivalente : fière de Dante et de la musicalité de l’italien, tout en trouvant “cool” d’employer des anglicismes. Évoquer aussi le fait que l’italien lui-même comporte des dialectes locaux qui se perdent face à l’italien standard, ce qui préoccupe les linguistes. Donc la mondialisation linguistique agit à deux niveaux (anglais vs italien, et italien standard vs dialectes).

      Ouverture : Ce sujet peut s’ouvrir sur la comparaison avec la France (très active dans la lutte contre les anglicismes, terme “fin de semaine” vs “week-end”, etc.) – qu’est-ce qui marche ou pas ? Ou sur la perspective de l’évolution naturelle des langues : l’italien du futur incorporera probablement bon nombre de mots anglais, tout comme le français l’a fait avec l’italien à la Renaissance. Faut-il le freiner ou l’accepter ? C’est un dilemme que chaque culture aborde différemment. L’important est peut-être de continuer à produire de la culture italienne (livres, films, science) pour garder la langue bien vivante, plutôt que de seulement légiférer sur les mots.

  6. Sujet 29 (Italien) – Crime & société : « Mafia et société italienne : quelle influence économique et quelle image dans la culture populaire ? »

    Introduction : Le mot “mafia” est d’origine italienne et fait tristement partie de l’histoire du pays, en particulier dans le sud (Sicile avec Cosa Nostra, Calabre avec la ’Ndrangheta, Naples avec la Camorra). Sur le plan économique, ces organisations criminelles ont pesé lourd (trafics, corruption, détournement de fonds publics), freinant le développement de certaines régions. Paradoxalement, la mafia est aussi très présente dans la culture populaire mondiale (films de mafieux, séries comme Gomorra). Problématique : dans quelle mesure la mafia a-t-elle non seulement impacté l’économie et la gouvernance de l’Italie, mais aussi façonné une représentation culturelle – parfois romancée – de l’Italie dans le monde ?

    Développement :

    • Partie 1 : Emprise économique et sociale réelle – Exposer comment les mafias se sont insérées dans l’économie italienne : racket des commerces locaux, infiltration dans les marchés publics (bâtiment, déchetteries), blanchiment d’argent via des entreprises légales. Chiffres estimés : la mafia italienne génèrerait des dizaines de milliards par an, un “PIB” criminel conséquent. Conséquences : moindre concurrence loyale, investissement découragé dans les zones contrôlées (qui veut ouvrir un business si on doit payer le pizzo ?), fuite des cerveaux du Sud vers le Nord ou l’étranger à cause de ce climat. Évoquer la lutte de l’État : maxi-procès, arrestations de chefs (ex. Toto Riina, récemment Matteo Messina Denaro arrêté en 2023), qui ont affaibli Cosa Nostra mais d’autres mafias comme la ’Ndrangheta prospèrent via la drogue internationalement. Donc, au quotidien, la mafia a longtemps été un frein au développement du Sud de l’Italie, même si l’étau se desserre grâce aux efforts de la justice et à la société civile (associations anti-mafia, mouvements type Addiopizzo où les commerçants refusent de payer).

    • Partie 2 : Image culturelle et fiction – D’autre part, la mafia a inspiré une vaste production culturelle : Le Parrain de Coppola, quoique se déroulant aux USA, a forgé l’imaginaire du mafieux italien à l’écran. En Italie, des auteurs comme Roberto Saviano (avec Gomorra) ont décrit crûment la Camorra napolitaine – ce livre et la série qui en a découlé ont eu un énorme succès international, mêlant fascination et répulsion. Parler de cette ambiguïté : la mafia fait partie de la “marque” Italie malgré elle, attirant une certaine curiosité touristique même (à Corleone en Sicile, certains cherchent les traces de la vraie mafia ou du film Le Parrain). Cette popularité médiatique est double tranchant : d’un côté, elle sensibilise (on voit la violence, la misère qu’elle engendre), de l’autre elle glamourise parfois le gangster (surtout dans les vieux films). Mentionner aussi l’impact sur la communauté italo-américaine : longtemps, l’image du “mafioso” a collé aux italo-américains, alimentant des clichés et discriminations (par ex. dans les années 1920 aux USA, assimilation Italo = criminel).

      Ouverture : Terminer sur une note d’espoir : la culture italienne récente propose aussi des héros anti-mafia (films sur les juges Falcone et Borsellino, célébrés en Italie). Cela montre une évolution de la société italienne, déterminée à éradiquer ce fléau. On peut élargir sur comment un pays affronte ses démons par la culture : l’Italie via cinéma et littérature a mis en lumière la mafia, la France l’a fait avec la collaboration durant la guerre, etc. Finalement, la connaissance et la diffusion de ces histoires contribuent à mobiliser le public contre ces phénomènes, et peut-être qu’un jour la mafia italienne ne sera plus qu’un souvenir de films et non une réalité économique.

  7. Sujet 30 (Italien) – Mode et tradition : « L’industrie de la mode en Italie : comment concilier l’héritage artisanal et les exigences du marché global ? »

    Introduction : Les grandes maisons de mode italienne (Gucci, Prada, Versace, Valentino…) sont synonymes de luxe et de créativité. Elles reposent sur un savoir-faire artisanal (cuir, couture) souvent issu de petites entreprises familiales. Mais elles opèrent sur un marché mondial hyper-compétitif où il faut innover, produire à grande échelle (parfois en délocalisant) tout en préservant l’image haut de gamme. Problématique : comment la mode italienne parvient-elle à préserver son héritage culturel artisanal tout en satisfaisant aux impératifs économiques modernes (rentabilité, production de masse, fast fashion concurrente) ?

    Développement :

    • Partie 1 : La force de l’héritage – Insister sur l’importance de l’artisanat : beaucoup de marques ont démarré dans des ateliers familiaux (ex. Gucci à Florence comme maroquinier). Jusqu’à aujourd’hui, ces maisons mettent en avant le fatto a mano (fait main) en Italie, gage de qualité. Des districts entiers en Italie (ex. la région des Marches pour les chaussures, le Veneto pour les lunettes) sont spécialisés avec un tissu de PME très qualifiées. Culturellement, l’Italie valorise l’artisan/artiste – on peut remonter à la figure de Léonard de Vinci combinant art et technique, une inspiration pour le design italien. Cette réputation permet aux marques de vendre cher et de résister aux tendances éphémères car elles s’appuient sur la tradition.

    • Partie 2 : Les défis de la mondialisation – Mais la mode est aussi un business global : les marques italiennes appartiennent souvent à de grands groupes (Kering, LVMH) ou se sont industrialisées. Certaines productions sont partiellement délocalisées dans des pays à moindre coût (tout en conservant la conception en Italie). Il y a une tension : réduire les coûts sans ternir le label “Made in Italy”. Par ailleurs, la fast fashion(Zara, H&M) impose des rythmes fous – les maisons de luxe italiennes doivent trouver un équilibre entre sortir plus de collections pour satisfaire un public avide de nouveauté et garder du temps pour la créativité et la qualité. Parler aussi de la jeune génération de stylistes en Italie qui doivent innover (intégrer du numérique, de l’éco-responsable) sans renier l’identité italienne. Éventuellement, mentionner un cas comme Dolce & Gabbana qui ont mis en avant l’artisanat sicilien tout en se développant mondialement, montrant que c’est possible mais pas sans accrocs (ils ont aussi fait face à des polémiques culturelles en Chine par ex., signe que la globalisation demande de s’adapter aux sensibilités locales).

      Ouverture : Ouvrir sur l’avenir de l’artisanat de luxe : la formation est cruciale pour que de nouveaux artisans qualifiés prennent la relève. L’Italie investit dans des écoles de mode, collabore entre maisons et ateliers. D’un point de vue plus large, la question pourrait être : le luxe doit-il forcément grandir et se mondialiser pour survivre, ou y a-t-il de la place pour des maisons plus petites privilégiant exclusivement l’artisanal local ? Cette réflexion vaut pour le secteur de la mode comme pour d’autres industries culturelles (vins, gastronomie). L’Italie, forte de sa culture, essaye de montrer qu’authenticité et profitabilité peuvent aller de pair si on trouve le bon modèle.

Conseils pour bien préparer et présenter le Grand Oral SES-LLCER

Aborder le Grand Oral sereinement, cela se prépare des mois à l’avance. Voici des conseils pratiques, à la fois pour votre enfant lycéen et pour vous en tant que parent, afin de maximiser ses chances de succès.

Choisir son sujet et construire son plan efficacement

  • Passion et motivation : Encouragez votre enfant à choisir des sujets qui le passionnent vraiment. Il sera bien plus motivé pour effectuer les recherches et s’approprier la problématique. Un sujet choisi par défaut ou pour “faire plaisir” au professeur risque de le lasser. Discutez avec lui de ce qui l’enthousiasme dans ses spécialités : un thème d’actualité vu en SES, un livre ou un pays découvert en LLCER… C’est souvent un excellent point de départ. Comme le soulignent de nombreux spécialistes, la première clé est “Choisissez un sujet qui vous passionne”.
  • Adéquation avec les spécialités : Veillez à ce que chaque question couvre bien le programme de SES, de LLCER ou les deux. Relisez avec lui le programme officiel (disponible sur Eduscol ou dans son manuel) pour repérer des notions à réinvestir. Les examinateurs attendent à ce qu’il mobilise des connaissances vues en classe (théories économiques, concepts sociologiques, repères culturels, œuvres en langue étrangère étudiées…). S’il part d’un cas original, assurez-vous qu’il puisse rattacher son analyse à des notions du cours – c’est ce qui montrera la solidité académique de sa réponse.
  • Deux questions, deux stratégies : N’oubliez pas qu’il doit préparer deux questions. Conseillez-lui de choisir deux sujets différents mais cohérents avec son profil. Par exemple, un sujet transversal SES-LLCER et un sujet plus centré sur SES ou sur LLCER. Ainsi, quelle que soit la question tirée par le jury, il aura des choses à dire. Évitez deux sujets trop proches (pour ne pas faire doublon) ou trop éloignés (qui n’auraient aucun lien avec ses spécialités). Les professeurs référents pourront de toute façon valider ces choix en amont.
  • Construire un plan solide : Une fois la question choisie, il faut structurer la réponse. Guidez votre enfant dans l’art de faire un plan : une brève introduction qui pose le contexte et la problématique (accroche, définition des termes clés, annonce du plan), puis 2 à 3 parties avec chacune une idée forte argumentée (idéalement une dimension SES et une dimension LLCER qui se répondent), et enfin une conclusion. Pour l’oral, on conseille souvent une conclusion ouverte (élargir le sujet ou poser une nouvelle question liée) afin de montrer une réflexion qui va au-delà. Entraînez-le à rédiger sur papier un plan détaillé puis à le transformer en plan oral (moins de chiffres, phrases plus courtes). Le jour J il pourra amener une fiche de notes avec ce plan et quelques mots-clés, ce qui l’aidera à ne pas perdre le fil.
  • Valider le contenu : Une fois le plan monté, votre enfant devrait le présenter à son professeur ou à un référent (par exemple, un proche expert du sujet) pour s’assurer qu’il est cohérent et complet. En tant que parent, vous pouvez relire ses notes : même sans maîtriser tous les détails, vérifiez que les enchaînements sont logiques, que chaque partie répond bien à la question et que la conclusion apporte une réponse claire. S’il y a du contenu en langue étrangère (citation, partie de présentation en anglais/espagnol…), assurez-vous qu’il l’articule avec le reste en français – tout doit former un ensemble fluide.

S’entraîner à l’oral et anticiper les questions du jury

  • Répétitions régulières : Parler en public n’est pas inné, ça se travaille. Incitez votre enfant à s’entraîner à voix haute très régulièrement, idéalement une fois par semaine les deux mois précédant l’épreuve. Il peut commencer seul devant son miroir ou en s’enregistrant (audio ou vidéo) pour prendre conscience de son débit, de ses tics de langage, etc. Ensuite, il doit s’exercer devant un petit public bienveillant : vous, d’autres membres de la famille, des amis. Multiplier les répétitions l’aidera à gagner en aisance et à ajuster son timing (son exposé doit tenir en ~10 min, pas beaucoup plus ni moins). Comme le recommandent les experts, “Entraînez-vous à répéter votre présentation orale” pour être à l’aise le jour J.
  • Simuler les conditions réelles : Organisez à la maison un “faux Grand Oral” : installez votre enfant debout, avec éventuellement deux personnes jouant le rôle du jury (vous et un proche). Donnez-lui 20 min de préparation en le laissant seul, puis faites-le présenter ses 10 min d’exposé sans l’interrompre. Ensuite, enchaînez sur 10 min de questions comme le ferait un jury. Pour les questions, n’hésitez pas à le dérouter un peu : demandez-lui de préciser un terme de SES (“Au fait, comment définit-on exactement le PIB ?”), de traduire une citation en anglais qu’il aurait dite, ou de faire un lien avec l’actualité récente. Le but est qu’il s’entraîne à réfléchir en direct, à garder son calme face à l’inattendu. Mieux vaut trébucher à la maison et corriger le tir, que découvrir le stress des questions seulement le jour J.
  • Anticiper les questions du jury : Aidez-le à dresser une liste de questions potentielles que pourraient poser les examinateurs. Souvent, il y aura des “pourquoi” (pourquoi avoir choisi ce sujet ? pourquoi ce phénomène est-il plus marqué dans tel pays ?), des “comment” (demande d’explication de mécanismes économiques ou historiques), éventuellement des références à d’autres chapitres du programme ou à l’actualité. En SES par exemple, le jury peut chercher à voir s’il maîtrise bien ses définitions (inflation, PIB, structure sociale…) : vérifiez ensemble qu’il sait expliquer simplement tous les concepts qu’il emploie. Côté LLCER, s’il cite un auteur ou un événement culturel étranger, le jury de langue pourrait creuser (“Parlez-nous un peu plus de García Márquez et de l’époque dans laquelle il a écrit, en espagnol”). Donc il doit être prêt à sortir de son texte, à improviser avec ses connaissances. Travaillez ensemble ces réponses, quitte à ce qu’il prépare quelques fiches de révision sur des notions clés pour pouvoir y puiser mentalement le moment venu.
  • Améliorer l’expression orale : Sur la forme, quelques astuces peuvent faire la différence. D’abord, la voix : encouragez-le à articuler, à parler assez fort et posément. Entraînez-le à varier les intonations pour éviter le ton monocorde – il ne s’agit pas de réciter un texte monotone, mais de raconter un exposé de manière vivante. Il peut s’aider de sa fiche, mais en évitant de la lire intégralement : il doit le plus souvent regarder le “jury” (même si c’est vous pendant les simulations) pour maintenir le contact visuel. Travaillez aussi la posture : debout, pieds ancrés, gestes modérés mais naturels (ni statue figée, ni moulin à vent). Pour vaincre le stress, quelques techniques : respiration abdominale lente avant de commencer, visualisation positive (s’imaginer réussir). Enfin, rappelez-lui que le jury est bienveillant : ce sont des profs qui veulent lui donner l’opportunité de montrer ce qu’il sait. S’il est poli, qu’il sourit en arrivant et qu’il montre son enthousiasme pour son sujet, le jury sera déjà conquis à moitié !
  • Langue étrangère : à doser intelligemment – Puisque votre enfant est en LLCER, il peut intégrer un peu de la langue étudiée dans l’oral. Entraînez-le spécifiquement si nécessaire : par exemple, dire avec une bonne prononciation un court extrait en anglais ou en italien. Cependant, conseillez-lui de ne pas trop en faire : quelques phrases bien maîtrisées suffisent. Mieux vaut parler 2 minutes en anglais impeccable que 5 minutes en cherchant ses mots. Et qu’il soit prêt à traduire ou paraphraser en français si le second examinateur (de SES, par ex.) ne comprend pas la langue. L’échange de questions, lui, sera majoritairement en français, sauf si un examinateur de langue lui en pose une en langue étrangère. Donc, qu’il révise aussi quelques tournures pour répondre dans la langue (ex. en espagnol : “Podría repetir la pregunta, por favor?” s’il n’a pas compris tout de suite, ou “En mi opinión…” pour structurer sa réponse). Cet entraînement linguistique lui donnera confiance pour oser placer un paragraphe dans la langue cible pendant l’exposé, ce qui impressionnera favorablement.

Le jour J : derniers conseils pour la présentation devant le jury

  • Gestion du temps de préparation : Rappelez à votre enfant que le jour de l’épreuve, après que le jury aura choisi la question, il bénéficiera de 20 minutes de préparation dans une salle isolée. Durant ce temps, il pourra noter sur une fiche le plan de son exposé, les mots-clés importants, et éventuellement un schéma ou une citation qu’il souhaite montrer. Entraînez-le à utiliser efficacement ces 20 minutes : par exemple, commencer par jeter sur le brouillon les grandes idées des parties, vérifier l’accroche et la conclusion, puis lister 5-6 mots-clés chiffrés ou exemples à ne pas oublier de citer. Qu’il pense aussi à respirer et à boire une gorgée d’eau s’il a le trac pendant la préparation.
  • Entrée en scène et introduction : Le moment d’entrer dans la salle peut être impressionnant. Dites-lui de soigner les premières secondes : une arrivée calme, un sourire, un “bonjour” poli et assuré (même si c’est en visioconférence ou avec masque, le ton compte). Il pourra remettre sa feuille de questions au jury, qui annoncera le sujet choisi. Puis, quand il démarre son exposé, son introduction doit être percutante : pourquoi pas commencer par une petite anecdote, une question rhétorique, ou un fait marquant pour capter l’attention. Par exemple : “En 1990, mon grand-père quittait l’Italie du Sud pour chercher du travail à Milan…” dans un sujet Nord/Sud – quelque chose qui donne envie d’écouter la suite. L’intro est aussi le moment où il expose sa problématique clairement et annonce le plan : s’il fait cela proprement, le jury sera rassuré sur la direction de l’exposé.
  • Pendant l’exposé : gérer son stress et son rythme : S’il a suivi les entraînements, la présentation se déroulera comme prévu. En tant que parent, le meilleur conseil que vous puissiez lui donner est : parle lentement. Sous stress, on a tendance à accélérer. Encouragez-le à marquer de courtes pauses entre ses parties, à bien respirer. Il peut utiliser sa feuille de notes comme guide, mais surtout pas lire un texte continu : le jury doit sentir qu’il s’approprieson propos, qu’il explique avec ses mots. Dites-lui de surveiller les réactions du jury : hochements de tête, sourires – ça indique qu’ils suivent. S’ils froncent les sourcils ou semblent perdus, c’est peut-être qu’il va trop vite ou qu’il a dit un terme flou : il peut alors reformuler sur le moment pour éclaircir (c’est tout à fait bien vu de clarifier spontanément “c’est-à-dire que…”). Au besoin, qu’il n’hésite pas à pointer un visuel s’il en a (certains candidats apportent une image, un graphique) – mais attention, ceci n’est pas une obligation, seulement s’il s’y sent à l’aise et que ça apporte une vraie valeur ajoutée à l’explication.
  • L’échange de 10 minutes : écoute et spontanéité : Après l’exposé, le jury va poser des questions. C’est normal d’en avoir – même un exposé parfait suscite forcément des approfondissements. Votre enfant doit aborder cet échange comme une discussion constructive. Conseillez-lui d’écouter attentivement la question jusqu’au bout, sans couper, et de se donner deux secondes pour réfléchir avant de répondre plutôt que de se précipiter. S’il n’est pas sûr d’avoir compris la question, il peut reformuler (“Si je comprends bien, vous me demandez…”) – c’est mieux que répondre à côté. Durant la réponse, il peut se permettre d’être plus vivant que dans l’exposé : faire un lien avec une actualité toute récente non mentionnée dans l’exposé, ajouter une info qu’il a en réserve mais n’avait pas eu le temps de placer… C’est le moment de montrer sa curiosité intellectuelle et sa capacité à s’adapter. Dites-lui aussi que s’il ne sait pas répondre parfaitement, il ne faut pas paniquer : dans ce cas, il peut montrer sa réflexion (“La question que vous posez est complexe. À ma connaissance… [donner quelques éléments]… et il faudrait sans doute étudier plus en détail…”) – le jury appréciera l’honnêteté et l’esprit critique. Enfin, qu’il n’oublie pas de rester poli et souriant jusqu’au bout, et de remercier le jury à la fin. Cette attitude positive laissera une bonne impression générale.
  • Gérer le stress et la fatigue : Le jour J, votre enfant doit arriver en forme. Assurez-vous qu’il ait bien dormi (pas d’impasse sur le sommeil les nuits précédentes, c’est crucial pour la mémoire et le calme). Un bon petit-déjeuner ou déjeuner en fonction de l’heure de passage, léger mais suffisant. Pourquoi pas pratiquer ensemble une petite relaxation le matin : quelques respirations profondes, visualiser la salle d’examen de manière positive, se dire des phrases d’encouragement (“Je suis prêt, je connais mon sujet, tout va bien se passer”). En tant que parent, soyez son coach : dédramatisez l’enjeu (ce n’est qu’un oral, pas un jugement de sa personne), valorisez tous les efforts qu’il a déjà fournis. Votre confiance sera un atout majeur pour son moral.
  • Plan B en cas de trou de mémoire : Malgré toute préparation, un blanc peut arriver. Dites à votre enfant de ne pas paniquer s’il perd le fil pendant l’exposé. Il peut prendre sa fiche, regarder son plan et reprendre. Ces quelques secondes qui lui sembleront une éternité passeront en réalité très vite, surtout s’il reste calme. Les jurys sont habitués à voir des candidats stressés ; ils ne sanctionneront pas un petit moment de vide tant qu’il rebondit. Astuce : dans sa fiche, il peut surligner les mots-clés de transition entre parties. Ainsi, s’il bloque en fin de Partie 1, son œil repère le mot-clé de début de Partie 2 sur la fiche (“Deuxième axe : …”) et ça relance la machine. Quoi qu’il arrive, ne pas dire “je ne sais plus” et ne pas s’excuser mille fois – il reprend le fil, c’est tout, avec le sourire de préférence !

En somme, accompagner votre enfant dans la préparation du Grand Oral, c’est un travail d’équipe parent-ado. Vous l’aidez à structurer, à se fixer un calendrier de préparation (par exemple, sujet bouclé d’ici fin avril, premières répétitions en mai, etc.), vous jouez les jurys blancs, vous l’encouragez à persévérer.

Sans faire à sa place, votre soutien peut vraiment faire la différence dans sa confiance en lui. N’oubliez pas que cette épreuve est aussi l’occasion pour lui de mûrir et de gagner en assurance à l’oral, une compétence qui lui servira pour ses études supérieures et sa vie professionnelle.

Témoignages d’élèves (France et étranger)

Pour vous apporter un retour d’expérience concret, voici quelques témoignages d’élèves ayant vécu l’épreuve du Grand Oral SES-LLCER :

Témoignage d’Alex, 17 ans (Terminale SES-LLCER Anglais, Lyon) : « Préparer mon Grand Oral depuis l’étranger a été une aventure ! Mes parents ont déménagé à Londres pour le travail en début d’année de Terminale. J’ai continué le programme français via le CNED et j’ai choisi un sujet de Grand Oral liant SES et anglais : “Le Brexit et son impact sur l’économie britannique et la société anglaise”. Vivre à Londres m’a clairement aidé : j’ai pu récolter des témoignages locaux pour mon introduction et j’ai même cité une phrase en anglais d’un article de The Guardian. Au début, j’avais peur d’être un peu isolé pour réviser, mais mon tuteur CNED et mes parents m’ont beaucoup soutenu. On faisait des visios où je leur présentais mon exposé. Le jour J, le jury a été impressionné je crois que je parle couramment anglais : ils m’ont posé deux questions en anglais et j’ai pu répondre spontanément. C’était un pari risqué, mais j’avais répété ces passages de nombreuses fois. Résultat : j’ai eu 18/20 ! Je suis content d’avoir pu transformer mon expatriation en atout, et mes parents étaient fiers. Leur conseil aux autres parents : même à distance, on peut encadrer et encourager. Chaque week-end, on discutait actualité britannique à table – sans en avoir l’air, ça m’a beaucoup servi. »

Témoignage de Sofia, 18 ans (Terminale SES-LLCER Espagnol, région Parisienne) : « J’étais très stressée à l’idée du Grand Oral, car je suis de nature réservée. J’ai choisi un sujet sur un thème qui me tenait à cœur : “L’immigration hispanophone aux États-Unis et son impact socio-économique”. J’avais personnellement de la famille installée en Espagne et aux USA, donc j’y voyais du sens. Mais parler 20 minutes devant un jury… l’angoisse. Heureusement, mes parents ont été formidables : chaque mercredi soir, on bloquait 30 minutes pour que je leur présente l’avancement de mes recherches, comme une petite conférence familiale. La première fois, ma voix tremblait, je bafouillais. Ils m’ont rassurée et donné des astuces (ma mère me rappelait de respirer profondément, mon père jouait l’examinateur sévère pour m’habituer). Petit à petit, j’ai gagné en assurance. Le jour de l’épreuve, j’ai appliqué leurs conseils : sourire en arrivant, parler un peu plus lentement que mon rythme naturel, et regarder chaque membre du jury à tour de rôle. Étonnamment, j’ai presque pris plaisir à présenter mon sujet ! Les questions du jury m’ont semblé faciles car on les avait quasiment toutes prévues en entraînement. J’ai eu 15/20, ce que jamais je n’aurais espéré quelques mois plus tôt. Pour moi, le soutien parental a fait la différence : savoir que mes parents croyaient en moi, ça m’a donné confiance. »

Témoignage d’Inès, 17 ans (Terminale SES-LLCER Italien, échange scolaire à Rome) : « Je suis partie en échange scolaire en Italie durant ma Terminale – j’étais accueillie dans un lycée de Rome de janvier à mars. C’était une chance inouïe pour progresser en italien, mais j’avais aussi le Bac français à préparer en parallèle ! Mes correspondants italiens n’avaient pas de Grand Oral, donc je devais expliquer mon projet un peu exotique. J’ai choisi comme question : “Tourisme de masse en Italie : opportunité économique ou menace pour le patrimoine ?”. Ma famille d’accueil italienne m’a beaucoup aidée : le père travaillait dans le tourisme, il m’a donné des chiffres et m’a parlé des mesures anti-surtourisme à Rome. J’ai même intégré une courte citation en italien de lui dans mon exposé. En rentrant en France, j’ai continué à échanger avec eux en visio pour peaufiner mon argumentaire. Le jour du Grand Oral, j’ai commencé mon exposé en italien par une petite anecdote (j’ai salué le jury en italien puis raconté en français comment un restaurateur romain m’avait expliqué l’impact du Covid sur son commerce). Ça a tout de suite capté l’attention. Le jury m’a posé quelques questions en italien sur mon vécu à Rome, et grâce à mon immersion je me sentais à l’aise pour répondre. J’ai obtenu 16/20. Mes parents, qui avaient un peu appréhendé que je m’absente en échange en année d’examen, étaient soulagés et très fiers. »

Conclusion : un tremplin vers l’avenir

Le Grand Oral SES-LLCER, par sa nature interdisciplinaire, est une formidable occasion pour votre enfant de mettre en valeur ses compétences acquises au lycée – qu’il s’agisse d’analyser un fait économique, de parler une autre langue, ou de construire une argumentation solide. Certes, c’est une épreuve exigeante qui demande du travail et du courage. Mais avec une préparation méthodique, un sujet bien choisi, un entraînement régulier et votre soutien bienveillant de parent, votre lycéen(ne) a toutes les cartes en main pour réussir brillamment.

Rappelez-vous que le Grand Oral n’est pas qu’un examen de fin d’année : c’est aussi un apprentissage utile pour la vie. Apprendre à parler en public, à gérer son stress, à structurer sa pensée, ce sont des atouts qui lui serviront pour l’enseignement supérieur (présentations, entretiens oraux d’admission) et plus tard dans sa carrière professionnelle. En ce sens, chaque heure investie dans la préparation de l’oral est un investissement sur son avenir.

En tant que parent, votre rôle d’accompagnateur/trice est précieux. Vous pouvez l’aider à trouver l’équilibre entre travail et pauses (car le repos mental fait partie de la réussite), lui apporter un regard extérieur, l’encourager quand il doute de lui et célébrer ses petites victoires au fil du parcours. L’important est de le laisser acteur de son projet tout en étant un soutien indéfectible en coulisses.

Nous espérons que les 30 sujets et plans proposés ici vous auront inspirés et montré concrètement comment marier SES et LLCER dans un Grand Oral percutant. Peut-être votre enfant reprendra-t-il l’une de ces idées à son compte, ou s’en servira-t-il comme tremplin pour élaborer sa propre problématique originale.

Enfin, faites confiance à votre adolescent : avec de la préparation et de la passion, il ou elle saura étonner positivement le jury. Et quoi qu’il arrive, cet exercice restera une expérience formatrice. Le Grand Oral est un défi, mais surtout un tremplin qui pourra même révéler de nouvelles vocations (qui sait, en travaillant sur son sujet, votre enfant se découvrira peut-être une passion pour l’économie internationale ou la littérature étrangère qui orientera ses futures études !).

Nous vous souhaitons, à vous et votre enfant, une belle réussite dans cette aventure du Grand Oral. Que cette préparation partagée soit aussi l’occasion de dialogues riches en famille, de découvertes mutuelles et de fierté, au-delà de la note finale. Votre accompagnement bienveillant, associé au sérieux de votre enfant, fera la différence.