prof ayant comme Mission : réussir les vœux définitifs pour la première !

Mission : réussir les vœux définitifs pour la première !

3 min
18 juillet 2025

Rédigé par Charles Broussin

Sommaire

Comprendre le cadre : de quoi parle-t-on exactement ?

Poser les bonnes questions

Croiser trois dimensions : motivation, résultats, projet

Clarifier la place de la voie technologique

Prendre en compte les réalités de l’établissement et garder une marge de négociation

Accompagner la décision et accepter qu’elle appartienne à votre enfant

En résumé

La seconde touche à sa fin et, avec elle, un moment de bascule attend votre enfant : le passage en Première, et le choix déterminant des enseignements de spécialité en filière générale, ou d’une série en voie technologique.

Après une année d’expérimentation, d’adaptation et d’exploration, vient l’heure de faire des choix structurants, parfois intimidants, souvent discutés, et porteurs de beaucoup d’enjeux – pour l’élève comme pour sa famille.

Car derrière cette sélection de spécialités ou de série se cache une première affirmation de soi, de ses goûts, de ses aptitudes, de ses projets ou de ses intuitions. Pour de nombreux parents, cette étape peut générer autant de questions que d’appréhensions.

  • Comment aider votre ado à prendre une décision éclairée ?
  • Comment ne pas projeter vos attentes tout en l’aidant à faire un choix solide ?
  • Comment faire le lien entre ses résultats, sa personnalité et ses aspirations ?

Voici un guide complet pour accompagner sereinement cette dernière ligne droite, et poser les fondations d’une orientation choisie, plutôt que subie

Comprendre le cadre : de quoi parle-t-on exactement ?

En voie générale

En fin de Seconde générale, l’élève doit choisir trois enseignements de spécialité, parmi une liste définie par son établissement. Ces enseignements représenteront 12 heures de cours hebdomadaires en Première (4h chacun). En Terminale, il/elle n’en gardera que deux.

Ces spécialités sont l’occasion de creuser les disciplines qui l’intéressent vraiment. Elles donnent une forme plus personnalisée au bac, et orientent fortement les parcours post-bac (Parcoursup, classes préparatoires, BUT, université, écoles spécialisées…).

En voie technologique

L’élève choisit une série technologique : STI2D, STMG, STL, ST2S, S2TMD, STD2A ou encore hôtellerie. Chacune est construite autour d’un ensemble de disciplines spécifiques et d’un projet pédagogique clairement identifié.

La voie techno est une alternative solide et cohérente à la voie générale, particulièrement adaptée aux élèves concrets, analytiques, intéressés par l’expérimentation, la gestion, la production, le soin, ou les sciences appliquées.

Poser les bonnes questions

À cette étape, l’élève a déjà eu le temps :

  • d’expérimenter les matières du tronc commun,
  • de découvrir les spécialités proposées par son établissement,
  • d’observer ses résultats, son intérêt, et sa capacité à suivre le rythme,
  • d’écouter les conseils de ses enseignants.

Mais pour transformer tout cela en choix éclairé, le rôle du parent est d’ouvrir l’échange, avec écoute, recul et confiance.

Plutôt que de demander “Tu veux faire quoi plus tard ?” (ce qui peut bloquer), vous pouvez amorcer la discussion par :

  • “Dans quelles matières tu as l’impression de progresser naturellement ?”
  • “Qu’est-ce qui t’intéresse au point de continuer à creuser, même hors classe ?”
  • “Y a-t-il une matière qui te stimule, même quand c’est difficile ?”
  • “Quelles spécialités se complètent bien à ton avis ?”
  • “Quelles sont celles que tu élimines d’emblée, et pourquoi ?”

L’idée est de l’aider à relier ses goûts à ses résultats, ses intuitions à des données concrètes. Car un bon choix est celui qui se fait au croisement du plaisir, du potentiel, et de la cohérence avec l’après-bac.

Croiser trois dimensions : motivation, résultats, projet

Le choix des spécialités n’est pas une projection rigide vers un métier précis. C’est une orientation progressive, qui doit s’appuyer sur trois piliers :

  • La motivation : est-ce que mon enfant aime vraiment cette matière ? Est-ce qu’elle l’anime, même si elle est exigeante ?
  • Les résultats : est-il réaliste de poursuivre cette discipline ? Le niveau est-il suffisant pour suivre la spécialité sans souffrance ?
  • Le projet (même flou) : cette combinaison garde-t-elle des portes ouvertes ? Sert-elle des domaines vers lesquels mon enfant semble se diriger ?

Une spécialité doit pouvoir être choisie pour elle-même, mais aussi en tenant compte de la synergie avec d’autres disciplines, et de son utilité dans les parcours d’études supérieures.

Par exemple :

  • Mathématiques + Physique-Chimie + SVT : vers des études scientifiques, santé, ingénierie.
  • SES + HGGSP + Langues : vers sciences humaines, journalisme, commerce, sciences politiques.
  • Humanités + Littérature + Arts : vers les lettres, le design, l’enseignement, les métiers de la culture.

Si le projet n’est pas défini, on peut alors raisonner en ouvrant les combinaisons les plus polyvalentes, en fonction des centres d’intérêt dominants.

Clarifier la place de la voie technologique

Il est essentiel de rappeler à votre enfant que la voie technologique n’est pas une voie par défaut, mais un choix d’orientation cohérent et ambitieux, pour les profils :

  • qui s’épanouissent dans l’expérimentation, l’analyse, la gestion, le concret,
  • qui veulent accéder à des BTS, BUT ou écoles spécialisées après le bac,
  • qui souhaitent des parcours professionnalisants, structurés, avec une logique de projet.

Par exemple :

  • STMG est idéale pour les élèves attirés par la gestion, l’économie, le management.
  • STL est adaptée aux jeunes passionnés par les manipulations scientifiques, la chimie ou les biotechnologies.
  • ST2S intéressera ceux qui s’orientent vers le soin, le social, la santé publique.
  • STD2A ou S2TMD sont plus adaptés à des profils créatifs, sensibles aux arts appliqués, à la création, au spectacle.

Un élève qui choisit une série techno bien alignée avec ses aspirations a autant de chances de réussite (et parfois plus) qu’un élève mal orienté en voie générale.

Prendre en compte les réalités de l’établissement et garder une marge de négociation

Les spécialités sont proposées par les lycées selon leurs capacités internes. Il peut arriver que certaines ne soient pas offertes, ou que des combinaisons soient impossibles.

Votre enfant devra donc :

  • classer ses vœux par ordre de préférence,
  • faire preuve de souplesse,
  • parfois reconsidérer certaines associations.

Il est aussi possible qu’un lycée propose une spécialité que d’autres n’ont pas. Si c’est le cas, et que cette spécialité est centrale dans le projet, vous pouvez envisager un changement d’établissement, en formulant une demande motivée.

Les conseils de classe donnent un avis d’orientation, favorable ou non. Cet avis peut être discuté avec l’équipe pédagogique, et des solutions intermédiaires peuvent être trouvées, notamment si un soutien ou un encadrement renforcé est envisageable.

Accompagner la décision et accepter qu’elle appartienne à votre enfant

Ce choix, aussi structurant soit-il, doit rester celui de votre adolescent. Il ou elle doit se sentir acteur ou actrice de sa propre orientation, même s’il est normal, à cet âge, d’avoir besoin d’être guidé(e), soutenu(e), éclairé(e).

Votre rôle est de :

  • poser les bonnes questions sans imposer de réponses,
  • protéger contre les projections trop idéalisées ou irréalistes,
  • favoriser une prise de décision fondée, informée, réfléchie.

Et une fois la décision prise : la valider émotionnellement. La soutenir. Montrer que vous lui faites confiance. Cela permettra à votre enfant d’aborder la Première avec motivation et engagement, et non dans le doute ou la culpabilité.

En résumé

Choisir ses spécialités ou sa série, ce n’est pas juste cocher des cases. C’est une première expérience de prise de décision personnelle, de projection dans l’avenir, d’engagement dans un parcours.

C’est un moment fondateur, qui mérite d’être accompagné avec respect, curiosité, et ouverture. Et quoi qu’il arrive, ce choix ne fige rien : de nombreuses passerelles, ajustements ou réorientations sont possibles tout au long du parcours.

Ce qui compte, c’est de s’engager dans un chemin qui a du sens aujourd’hui, et qui laisse l’espace de continuer à se découvrir demain.