Tout savoir sur la spécialité LLCER

La spécialité LLCER (Langues, Littératures et Cultures Étrangères et Régionales) au lycée : guide complet pour les parents et lycéens

3 min
12 mai 2025

Rédigé par Charles Broussin

Sommaire

1. Les objectifs et le programme de la spécialité LLCER

2. Pour quels élèves la spécialité LLCER est-elle faite ?

3. Après le bac : quelles poursuites d’études avec la spécialité LLCER ?

4. Vers quels métiers peut-on aller ?

5. Nos conseils aux parents pour accompagner le choix de LLCER

6. Des témoignages d’élèves qui ont suivi la spécialité LLCER

7. En résumé,

La spécialité LLCER – pour Langues, Littératures et Cultures Étrangères et Régionales – est l’un des enseignements de spécialité du baccalauréat général en France. Elle permet aux lycéens passionnés par les langues vivantes d’approfondir la maîtrise d’une langue étrangère ou régionale, tout en explorant la littérature et la culture des pays concernés.

Choisir LLCER en première et terminale, c’est s’ouvrir à de nouveaux horizons linguistiques et culturels, et acquérir des compétences précieuses pour l’enseignement supérieur et le monde professionnel.

Mais en quoi consiste exactement cette spécialité ? Quel est son programme, quels profils d’élèves y trouvent leur compte, et quels débouchés après le bac offre-t-elle ?

Ce guide, destiné aux lycéens et à leurs parents, répond à toutes vos questions. Nous passerons en revue les objectifs officiels de la spécialité LLCER et son contenu, le profil des élèves qui s’y épanouissent, les formations post-bac et métiers accessibles, ainsi que des conseils pratiques (notamment sur les combinaisons de spécialités) pour vous aider à faire le meilleur choix. Des témoignages d’élèves viendront également illustrer la réalité de cette spécialité au quotidien, afin de vous donner un aperçu concret de l’expérience LLCER au lycée.

Les objectifs et le programme de la spécialité LLCER

LLCER est une spécialité qui vise à offrir aux élèves une culture approfondie et diverse de la langue étudiée – qu’il s’agisse d’une langue étrangère (anglais, allemand, espagnol, italien, etc.) ou d’une langue régionale (basque, breton, corse, occitan, tahitien, créole…).

Autrement dit, les lycéens ne se contentent pas d’y perfectionner leur grammaire ou leur vocabulaire : ils plongent dans la littérature, l’histoire et la culture des pays associés à la langue choisie. L’ambition affichée par le programme officiel est d’augmenter l’exposition des élèves à la langue pour qu’ils atteignent “une maîtrise assurée de la langue et une compréhension de la culture associée” en fin de terminale.

Un enseignement riche, vivant et immersif

Concrètement, le cours de LLCER se déroule en grande partie dans la langue cible. Les professeurs utilisent une variété de supports authentiques pour faire découvrir la culture et entraîner les élèves : des extraits de romans et de poésies, des articles de presse, des œuvres d’art (peintures, affiches…), de la musique, des films et séries, etc.

Par exemple, un lycéen en LLCER anglais pourra analyser un sonnet de Shakespeare, la Une d’un journal britannique, un clip musical anglophone ou une scène de film, le tout en anglais. Cette diversité de supports rend l’enseignement très dynamique et concret. “LLCE est un enseignement de spécialité vivant : on travaille sur de multiples supports. On échange beaucoup, ce qui nous permet de nous améliorer dans la langue”, témoigne Chloé, élève en Terminale LLCER Anglais et suivie par Proxxie.

En effet, les interactions en classe (discussions, débats, exposés) se font le plus souvent dans la langue étrangère, ce qui habitue les élèves à s’exprimer à l’oral de façon fluide. “On y parle pratiquement tout le temps dans la langue, ce qui permet de bien travailler l’accent et la langue parlée” souligne un autre témoignage. L’accent est mis sur la communication orale et écrite, sans pour autant négliger la réflexion. Les élèves sont régulièrement amenés à rédiger des essais, des commentaires ou des critiques dans la langue étudiée, développant ainsi leurs capacités d’argumentation et d’analyse.

Le programme de la spécialité LLCER

Le programme LLCER est structuré autour de cinq grandes thématiques culturelles et littéraires, dont deux sont étudiées en classe de première et trois en classe terminale. Ces thématiques servent de fil rouge pour explorer divers aspects de la civilisation de la langue choisie. Chaque langue a ses intitulés de thèmes propres, couvrant des notions comme l’imaginaire, la rencontre de l’autre, l’art et les débats d’idées, la construction de soi, le voyage, etc.

Par exemple, en LLCER anglais, les élèves abordent en Première les thèmes « Imaginaires » et « Rencontres », puis en Terminale « Arts et débats d’idées », « Expression et création de soi » ainsi que « Voyages, territoires, frontières ». En espagnol, on retrouvera des thématiques équivalentes adaptées au monde hispanophone (mémoire, diversité du monde hispanique, liens sociaux…), etc.

Pour chaque thème, les professeurs choisissent des œuvres et documents à étudier en profondeur. Le programme officiel prévoit qu’en Première comme en Terminale, les élèves lisent deux œuvres littéraires intégrales (romans, pièces de théâtre, recueils de nouvelles ou de poèmes…) en version originale, et étudient également un film représentatif de la culture de la langue. Ces œuvres sont sélectionnées dans des listes proposées par le ministère (différentes chaque année) afin de garantir leur pertinence pédagogique. Bien entendu, lire un roman entier en langue étrangère peut sembler ambitieux ; c’est pourquoi l’enseignement de spécialité vise à “favoriser le goût de lire en langue étrangère des œuvres dans leur intégralité de manière progressive et guidée”.

Les élèves commencent souvent par des œuvres abordables et accrochent peu à peu à la lecture en VO, ce qui enrichit énormément leur vocabulaire et leur compréhension. Tous les genres littéraires ont leur place en LLCER : du théâtre à la poésie, en passant par le roman classique ou contemporain, la nouvelle, le journal intime, etc. Cette immersion dans la littérature étrangère s’accompagne de mises en contexte : on replace les œuvres et auteurs dans leur époque et on fait des liens avec d’autres formes d’art ou d’expression (peinture, cinéma, musique…).

Nos tips

Bon à savoir : l’enseignement LLCER est dispensé 4 heures par semaine en classe de Première et 6 heures par semaine en Terminale. C’est un volume horaire conséquent, à la hauteur des ambitions de la spécialité. Les élèves qui la suivent bénéficient donc de plus de temps pour pratiquer la langue et explorer les contenus culturels.

Notez également que chaque lycéen doit choisir une langue précise en LLCER : la spécialité existe en anglais, espagnol, allemand, italien, etc., selon les langues étrangères proposées par le lycée, ainsi qu’en certaines langues régionales dans les établissements qui les offrent.

Dans la plupart des lycées, l’élève optera surtout entre l’anglais, l’espagnol, l’italien et l’allemand, mais d’autres langues comme le portugais ou le russe sont proposées dans certains lycées. Localement, [il] pourra également choisir une langue régionale (breton, basque, créole, tahitien…). Nous vous conseillons de vous renseigner au préalable sur les langues disponibles dans le lycée que votre ado souhaite et/ou va rejoindre.

Pour quels élèves la spécialité LLCER est-elle faite ?

La LLCER s’adresse avant tout aux amoureux des langues et des cultures étrangères. Si votre enfant aime apprendre l’anglais, l’espagnol ou une autre langue vivante, qu’il est curieux de découvrir comment pensent et vivent les habitants d’un autre pays, alors cette spécialité peut être un excellent choix. l est certain qu’il faut avoir une réelle passion pour la lecture et les article.

Lire est un atout puisque le programme implique la lecture de plusieurs œuvres en version originale. Un élève qui dévore déjà des romans (même en français) ou qui s’intéresse à la littérature aura plus de facilité et de plaisir à suivre LLCER. De même, un goût pour le cinéma, l’histoire, la géographie culturelle ou les arts en général sera un plus, car le cours aborde ces dimensions pour mieux comprendre le contexte des œuvres.

  • Profil linguistique : il n’est pas nécessaire d’être bilingue pour choisir LLCER, mais il faut avoir des bases solides dans la langue de son choix et surtout une grande motivation pour progresser. Les programmes officiels indiquent qu’en fin de 2de, un élève qui envisage la LLCER devrait avoir un niveau B1/B2 environ dans sa langue (ce qui correspond globalement au niveau atteint en fin de Seconde en LV1 pour un élève sérieux).

En pratique, un élève moyen en langue mais très motivé peut réussir en LLCER s’il s’implique, alors qu’un élève choisissant cette spécialité “par défaut” sans réel intérêt risque de rencontrer des difficultés. “Il faut déjà avoir des bases pour prendre cette spécialité… La LLCE permet de pratiquer la langue tout en se cultivant sur la culture [du pays]” rappelle un élève de Première. Un minimum d’aisance est donc requis, et surtout l’envie d’approfondir la langue au-delà du programme commun.

D’ailleurs, nombre d’élèves soulignent que si l’on veut atteindre un très bon niveau dans une langue au lycée, suivre l’enseignement de spécialité LLCER est presque indispensable, car “avec les heures de tronc commun seules on ne peut pas y arriver”. La spécialité offre un entraînement beaucoup plus poussé, notamment à l’oral, qu’un cours de langue classique.

  • Qualités personnelles : d’après les témoignages et les attendus des formations supérieures, plusieurs qualités sont précieuses pour réussir en LLCER : la curiosité intellectuelle (envie d’en apprendre toujours plus sur la langue, l’histoire, la littérature) est primordiale, tout comme l’ouverture d’esprit et l’intérêt pour des perspectives nouvelles. Il faut également être prêt à participer à l’oral régulièrement – ne pas être trop timide, car les échanges en classe sont fréquents.

Un élève réservé pourra d’ailleurs gagner en confiance grâce à la convivialité du petit groupe LLCER : “On est un petit groupe… c’est vraiment convivial. On n’a pas peur de parler devant les autres.” témoigne Chloé. La rigueur et le travail personnel sont aussi de mise : il y a des lectures à faire, des recherches, des présentations à préparer. La charge de travail reste tout à fait gérable, mais demande de l’organisation et de la motivation. En résumé, un élève motivé, curieux, qui aime les langues et la littérature, trouvera en LLCER un terrain d’épanouissement idéal.

A contrario, si votre enfant n’aime pas lire du tout, ou s’il a de grandes difficultés persistantes dans la langue (par exemple moins de 8 de moyenne en anglais sans amélioration notable), il vaut mieux réfléchir à deux fois. La spécialité n’est pas là pour rattraper un retard important, mais pour aller plus loin.

Cependant, si la passion est là, ne vous laissez pas décourager par une moyenne juste moyenne en langue : beaucoup d’élèves progressent justement grâce à ce choix stimulant. L’important est que ce choix vienne de l’élève lui-même et de son appétence, pas d’une décision par élimination. “Ce serait vraiment dommage qu’ils fassent ce choix par défaut”, avertit un élève à propos de ceux qui hésitent.

Après le bac : quelles poursuites d’études avec la spécialité LLCER ?

L’une des questions clés pour les parents et lycéens est de savoir quels débouchés offre la spécialité LLCER. Bien entendu, le choix des spécialités n’enferme pas l’élève dans un parcours unique, mais LLCER donne des atouts particuliers pour certaines filières. Maîtriser une langue étrangère est un avantage dans presque tous les domaines et de nombreuses formations post-bac valorisent fortement cette compétence. Voici un tour d’horizon des possibilités qui s’offrent aux bacheliers ayant suivi LLCER.

Une proportion importante des élèves ayant apprécié la spécialité LLCER poursuivent naturellement dans des études de langues après le bac. Les universités proposent notamment la Licence LLCER (Langues, Littératures et Civilisations Étrangères et Régionales) qui est la suite logique de la spécialité : on y retrouve l’étude approfondie de la langue choisie, de sa littérature et de sa civilisation sur 3 ans (avec la possibilité de continuer en master). Il existe des parcours dans de nombreuses langues (anglais, espagnol, italien, allemand, mais aussi chinois, arabe, russe, japonais selon les universités, ainsi que des parcours bi-langues).

Cette licence mène principalement aux métiers de l’enseignement, de la traduction, de la culture ou de la communication (nous y reviendrons dans la section métiers). Une alternative est la Licence LEA (Langues Étrangères Appliquées), plus axée sur deux langues et leur application pratique dans le commerce, le marketing, le droit, etc. Si votre enfant est attiré par les langues mais souhaite un cursus plus professionnalisant, la LEA est une bonne option – et là encore, avoir suivi la spécialité LLCER au lycée est un atout pour intégrer et réussir ce cursus.

Par ailleurs, il existe des écoles spécialisées qui recrutent après le bac ou après une licence, par exemple des écoles de traduction et d’interprétariat. Des établissements prestigieux comme l’ISIT ou l’ESIT (pour la traduction/interprétation) accueillent des profils maîtrisant très bien les langues. “Les lycéens ayant suivi LLCER ont un goût prononcé pour les études en langues à l’université ou dans des écoles spécialisées de traduction ou d’interprétariat” note l’Etudiant. Si votre enfant se rêve interprète de conférence ou traducteur, il aura tout intérêt à avoir suivi LLCER, et à poursuivre en licence de langues puis en master spécialisé.

En dehors des cursus purement linguistiques, d’autres formations sont compatibles et même facilitées par un bagage LLCER. Par exemple, les classes préparatoires littéraires (hypokhâgne/khâgne) valorisent beaucoup la maîtrise des langues. Un élève pouvant attester d’un bon niveau en anglais ou en espagnol grâce à la LLCER part avec un avantage dans ces voies d’excellence (certaines prépas littéraires offrent même des options renforcées en langues étrangères).

De même, les Instituts d’Études Politiques (Sciences Po) apprécient les candidats avec un solide niveau en langues et une bonne culture générale internationale ; coupler LLCER avec Histoire-Géo Géopolitique (HGGSP) peut ouvrir la voie à des études en relations internationales. Les écoles de commerce et de management recherchent aussi des profils à l’aise en langues pour leurs cursus à dimension internationale : un bachelier ayant pris LLCER et qui intègre ensuite une école de commerce (souvent après une prépa ECG ou via des admissions parallèles) aura un réel avantage lors des semestres d’échange ou pour les stages à l’étranger. Même des parcours comme les BTS Tourisme ou Commerce international sont tout indiqués, car “si vous vous lancez dans le tourisme ou la communication, avec un BTS, ou si vous entrez en école de commerce, cette dimension linguistique et culturelle jouera en votre faveur”.

Enfin, n’oublions pas la possibilité de parcours bi-diplômants ou d’études à l’étranger. Avoir fait LLCER peut encourager l’élève à postuler dans des universités étrangères, des programmes Erasmus durant ses études, ou des doubles diplômes franco-étrangers. La confiance acquise en langue grâce à la spécialité aide grandement à oser ce genre d’expérience internationale dès le post-bac.

### Vers quels métiers peut-on aller ?

Suivre la spécialité LLCER au lycée, puis éventuellement des études de langues, ouvre la porte à une multitude de métiers dans des secteurs variés. D’après l’Onisep, les diplômés en langues se dirigent principalement vers l’enseignement, la traduction, l’interprétation, la communication, la documentation, le journalisme ou la médiation culturelle. Voici quelques exemples concrets de professions envisageables (souvent après un bac+5, car une spécialisation est nécessaire) :

  • Enseignement : professeur de langues (anglais, espagnol, etc.) en collège/lycée, professeur des écoles (instituteur) avec une compétence en langue étrangère appréciée, formateur en langues pour adultes, etc. C’est un débouché fréquent pour les passionnés qui souhaitent transmettre leur amour de la langue. Exemple : Chloé envisage ainsi de devenir professeure des écoles après une licence LLCER.

  • Traduction et interprétariat : traducteur/traductrice (dans l’édition, la littérature, la localisation de contenus, la traduction technique…) ou interprète de conférence, interprète de liaison. Ces métiers exigent généralement un master spécialisé, mais la base est posée très tôt avec la LLCER. On peut aussi penser aux métiers émergents de la traduction audiovisuelle (sous-titrage, doublage) ou de la médiation linguistique.

  • Communication, marketing international : avec un cursus complémentaire en communication ou commerce, un diplômé bilingue peut devenir chargé de communication dans une entreprise internationale, chargé de marketing export, ou travailler dans le secteur des relations publiques à l’étranger. Les entreprises valorisent les collaborateurs capables de travailler dans plusieurs langues. Avec une licence de langues (surtout complétée par une autre compétence), on peut viser des postes d’assistant ou de chargé de communication/marketing/vente dans des sociétés en lien avec l’international. Avec un niveau master, les postes s’élargissent (chef de projet export, responsable de zone, etc.).

  • Commerce international et tourisme : agent de tourisme, guide interprète, chef de produit touristique, hôtesse de l’air/steward, commercial import-export, logistique internationale… Tous ces métiers demandent aisance en langues et ouverture culturelle. Par exemple, travailler à l’étranger pour une entreprise française (ou vice-versa) nécessite souvent une formation commerciale plus la maîtrise d’une ou plusieurs langues. Avoir fait LLCER puis une école de commerce ou un BTS Commerce International est une combinaison gagnante pour ces carrières.

  • Journalisme et médias : un certain nombre d’anciens élèves LLCER s’orientent vers le journalisme, notamment international. Une double compétence lettres-langues est un profil idéal pour des études en école de journalisme. Cela peut mener à devenir journaliste correspondant à l’étranger, reporter international, rédacteur bilingue, ou encore travailler dans la communication institutionnelle à l’international.

  • Culture et patrimoine : grâce à la connaissance fine d’une culture étrangère, des métiers dans la diplomatie culturelle, l’organisation d’événements internationaux, la gestion de projets culturels internationaux sont envisageables. Par exemple, travailler dans des alliances françaises ou instituts culturels à l’étranger, être médiateur culturel dans un musée accueillant un public international, ou monter des projets d’échanges artistiques internationaux.

Il est important de noter que souvent, la spécialité LLCER n’est qu’une première étape qui donne un bagage linguistique et culturel solide. La plupart des métiers cités exigent une formation supérieure spécialisée (concours de l’enseignement, master de journalisme, école de commerce, etc.). Toutefois, même si votre enfant change d’orientation plus tard, le fait d’avoir un excellent niveau en langue restera toujours un atout sur son CV, quelle que soit la profession. Par exemple, un ingénieur ou un médecin qui maîtrise parfaitement l’anglais grâce à son parcours aura plus de facilités pour évoluer à l’international ou accéder à certaines opportunités. En somme, “maîtriser une langue étrangère vous sera utile dans presque tous les domaines”.

Nos conseils aux parents pour accompagner le choix de LLCER

Accompagner son enfant dans le choix de ses spécialités n’est pas toujours simple. Voici quelques conseils spécifiques à la spécialité LLCER :

  • Discuter des centres d’intérêt de votre enfant : si vous observez chez lui un enthousiasme pour les langues (par exemple, il aime partir en voyage linguistique, regarder des séries en VO, discuter avec des correspondants étrangers ou il réussit bien en cours de LV1/LV2), encouragez-le dans cette voie. En revanche, évitez de le pousser vers LLCER s’il n’accroche pas plus que ça aux langues ou s’il préfère nettement d’autres matières. Le choix doit avant tout correspondre à ses goûts et à ses projets. N’hésitez pas à évoquer les projets d’avenir : veut-il travailler à l’international, a-t-il déjà une idée de métier lié aux langues ? Sans nécessiter un plan de carrière défini à 15-16 ans, cela peut guider le choix.

  • Se renseigner sur l’offre de spécialités du lycée : comme évoqué plus haut, tous les lycées ne proposent pas forcément la spécialité LLCER, ou pas dans toutes les langues. Si ce n’est pas le cas dans le lycée de secteur, il est parfois possible d’envisager une dérogation ou un établissement proposant cette spécialité, mais cela demande une organisation en amont. Si le lycée propose LLCER mais seulement en anglais par exemple, alors que votre enfant aurait voulu faire espagnol, il faudra trancher : soit se rabattre sur anglais LLCER, soit envisager une autre spécialité et poursuivre l’espagnol autrement (cours particuliers ou option facultative). Dans tous les cas, informez-vous dès la classe de Seconde sur les spécialités offertes localement. Astuce : certains lycées acceptent d’ouvrir un groupe LLCER si suffisamment d’élèves le demandent, même si ce n’était pas prévu initialement – comme l’a vécu Chloé qui, avec d’autres, a fait ouvrir une classe LLCER anglais dans son lycée. Cela reste exceptionnel mais montre que le dialogue est possible.

  • Évaluer la charge de travail et la combinaison avec les autres spécialités : La LLCER est une matière engageante mais qui comporte sa part de travail (lectures, préparation d’oraux…). Il est donc important de réfléchir aux combinaisons de spécialités pour que la charge globale reste tenable et cohérente avec le projet de l’élève. Par exemple, si votre enfant prend LLCER, quelle autre spécialité va-t-il conserver en Terminale en plus ? S’il est très littéraire, une combinaison comme LLCER + HLP (Humanités, Littérature et Philosophie) peut avoir du sens : il développera ainsi une forte culture littéraire et philosophique en parallèle de sa langue, ce qui est excellent pour les études littéraires ou de traduction.

S’il s’intéresse aux questions géopolitiques et historiques, la combinaison LLCER + HGGSP (Histoire-Géo, Géopolitique, Sciences Politiques) est très pertinente : il aura ainsi une bonne compréhension du contexte international pour compléter sa maîtrise linguistique (profil idéal pour Science Po, relations internationales, etc.).

Un élève passionné par les civilisations anciennes pourrait choisir LLCER + LLCA (Langues et Cultures de l’Antiquité) – il renforcera son bagage linguistique avec du latin/grec, ce qui développe beaucoup la rigueur et la culture générale.

La combinaison LLCER + Arts (spécialité Arts plastiques, théâtre, musique ou cinéma selon l’offre) est aussi envisageable pour un profil artistique souhaitant une dimension internationale (par exemple travailler plus tard dans le cinéma d’animation japonais ? pourquoi pas !).

Enfin, LLCER + SES (Sciences Économiques et Sociales) peut être un duo gagnant pour un élève attiré par le journalisme ou le marketing international, mariant langues et compréhension du monde socio-économique.

tableau récapitulatif des combinaisons de spécialités à faire avec la spécialité LLCER au lycée

Nos tips

Ces exemples ne sont bien sûr pas exhaustifs (d’autres doublettes sont possibles, y compris avec des spécialités scientifiques si l’élève a un profil équilibré). L’important est que votre enfant garde en Terminale des spécialités en accord avec ses appétences et ses ambitions d’orientation.

A noter : il n’existe pas de spécialités obligatoires pour réussir en licence de langues, si ce n’est d’avoir un attrait particulier envers les langues, l’histoire et la civilisation et de maîtriser la langue visée.

Donc pas de panique : même si votre enfant combine LLCER avec une spécialité plus inattendue (comme Mathématiques par exemple, s’il est à l’aise dans ces deux domaines), cela peut simplement témoigner d’une ouverture d’esprit et d’une polyvalence qui seront valorisées plus tard.

Une fois la LLCER commencée, votre rôle sera d’accompagner votre enfant dans sa réussite. Intéressez-vous à ce qu’il étudie : demandez-lui de vous raconter l’histoire du roman en cours, ou ce qu’il pense du film qu’il a vu en classe. Valorisez ses progrès (« Ton accent s’est drôlement amélioré depuis l’an dernier ! ») et dédramatisez en cas de baisse de régime.

En Terminale, l’échéance du bac avec des épreuves écrites et orales spécifiques peut être source de stress : n’hésitez pas à l’aider à s’organiser pour les révisions de LLCER, à l’écouter lors de ses entraînements à l’oral (même si vous ne parlez pas la langue, il appréciera sans doute avoir un public bienveillant).

Rassurez-vous, les enseignants préparent très bien les élèves aux épreuves du bac LLCER, qui se composent d’une épreuve écrite de 3h30 (compréhension de documents et synthèse en langue étrangère + une traduction en français d’un extrait) et d’une épreuve orale de 20 minutes (présentation par l’élève d’un dossier d’œuvres étudiées, suivie de questions). En étant assidu en cours et motivé, votre enfant aura toutes les cartes en main pour réussir ces examens.

En somme, accompagner le choix de LLCER, c’est veiller à ce qu’il corresponde réellement au profil de votre enfant, l’aider à marier au mieux ses spécialités, et le soutenir dans cette voie exigeante mais valorisante. Nombre de parents constatent que leur enfant gagne en confiance en lui et en maturité grâce à cette spécialité, car il s’y épanouit dans un domaine qui le passionne.

Des témoignages d’élèves qui ont suivi la spécialité LLCER

Rien de tel que la parole des élèves pour comprendre la réalité d’une spécialité au quotidien. Voici quelques témoignages recueillis grâce à Chloé et ses camarades de classe qui illustrent ce qu’apporte LLCER et comment elle est vécue par ceux qui l’ont choisie :

Nos tips

Chloé, 17 ans, Terminale LLCER Anglais – « LLCER est l’un de mes cours préférés. On est un petit groupe (11 en première, 6 en terminale chez moi), donc c’est très convivial. On n’a pas peur de parler devant les autres. Je ne regrette absolument pas d’avoir choisi cette spécialité ! »

Nos tips

Nicolas, 16 ans, 1ère LLCER Espagnol – « On travaille sur plein de supports différents en cours d’espagnol : des films, des affiches, de la musique… C’est très vivant. On fait beaucoup de travaux en groupe et on échange nos idées en espagnol. Du coup, je sens que je m’améliore vraiment à l’oral et en compréhension. Et puis on apprend plein de choses sur la culture hispanique, c’est super enrichissant ! »

Nos tips

Sarah, 17 ans, Terminale LLCER Allemand – « J’ai toujours aimé la littérature, et grâce à la spécialité j’ai pu lire des œuvres entières en allemand comme ”Andorra” de Max Frisch. Au début ça fait un peu peur de lire en VO, mais on est guidés par le prof et on discute en classe, donc on comprend bien et on y prend goût. Maintenant je lis même des romans en anglais pour le plaisir ! La LLCER m’a vraiment donné confiance en mes capacités en langues. »

Nos tips

Laura, 18 ans, ancienne élève LLCER Italien – « Grâce à la LLCER, j’ai pu intégrer une licence de langues à l’université sans stress. J’avais déjà l’habitude de m’exprimer à l’oral et d’analyser des textes en italien, donc les cours à la fac ne m’ont pas surprise. D’autres qui n’avaient pas fait cette spé étaient un peu perdus au début. Franchement, ça m’a bien préparée. »

En résumé,

La spécialité LLCER est un choix à faire pour les lycéens attirés par les langues et les cultures du monde. Elle requiert de la motivation et du travail, mais offre en échange une maîtrise linguistique avancée, une ouverture d’esprit et une culture riche qui serviront toute la vie.

Que ce soit pour se diriger vers des études de langues, de commerce international, de tourisme, de journalisme ou toute autre filière, elle constitue un atout de poids au bac et un bagage précieux. En tant que parent, si votre enfant hésite pour ses spécialités, n’hésitez pas à lui faire découvrir ce qu’est réellement la LLCER (programmes, témoignages…) afin qu’il puisse se projeter.

Comme l’a dit Flora Lewis, journaliste américaine citée souvent en introduction des guides de langues : « Étudier une autre langue, ce n’est pas seulement apprendre d’autres mots pour désigner les mêmes choses, mais c’est aussi apprendre une autre façon de penser ces choses. » Accompagner votre enfant vers la spécialité LLCER, c’est lui offrir cette autre façon de penser le monde, et c’est un magnifique cadeau pour son avenir.