Chaque enfant va, un jour ou l’autre, se heurter à des difficultés : une dispute avec un ami, un échec scolaire, un changement imprévu… Certains se relèvent rapidement, d’autres ont plus de mal à rebondir. Cette capacité à faire face aux défis s’appelle la résilience.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, elle ne dépend pas uniquement du caractère de l’enfant. C’est une compétence qui se construit, avec des habitudes et des expériences bien précises. En tant que parent, vous pouvez aider votre enfant à renforcer cette capacité, non pas en le protégeant de tout, mais en lui donnant les outils pour s’adapter et trouver ses propres solutions.
Voici cinq leviers concrets pour l’accompagner dans cette démarche.
Laisser son enfant traverser ses émotions
Lorsqu’un enfant vit une frustration ou une déception, la tentation est forte de minimiser : "Ce n’est pas si grave", "Tu oublieras vite", "Ne pleure pas". Pourtant, cette réaction peut l’amener à penser que ses émotions sont inappropriées ou qu’il doit les cacher.
Ce qui aidera réellement votre ado :
- Nommer les émotions : "Je vois que tu es frustré parce que ton copain n’a pas voulu jouer avec toi."
- Laisser du temps : Certains enfants ont besoin de parler immédiatement, d’autres préfèrent digérer avant d’échanger.
- Montrer que toutes les émotions sont acceptables : On peut être triste, en colère ou déçu sans que cela signifie qu’on est faible.
À éviter : Donner trop vite des solutions ou des conseils. Avant de chercher à résoudre un problème, un enfant doit d’abord comprendre ce qu’il ressent.
Responsabiliser son enfant sur des petites décisions du quotidien
Un enfant qui a l’habitude d’être guidé pour tout aura du mal à faire face à l’incertitude. À l’inverse, un enfant qui prend régulièrement des décisions – même mineures – développe un sentiment de contrôle sur sa vie. C’est ce sentiment qui renforce la résilience.
Comment intégrer cela au quotidien ?
- Laisser choisir ses vêtements, son goûter, son activité du mercredi (même si ça ne vous semble pas le plus pratique).
- Le laisser gérer un petit budget : Par exemple, donner 10€ par mois et le laisser décider comment il veut les utiliser.
- Le faire participer aux décisions familiales : Où partir en week-end ? Quel repas cuisiner ensemble ?
À éviter : Corriger ou orienter systématiquement ses choix. L’important n’est pas qu’il prenne la meilleure décision, mais qu’il apprenne à assumer ses choix, même s’ils entraînent des conséquences.
Changer sa perception de l’échec : une erreur n’est pas une catastrophe
Quand un enfant grandit en croyant que l’échec est une honte, il développe une peur paralysante de se tromper. Il va éviter de tenter des choses nouvelles et perdre confiance en sa capacité d’apprendre.
Comment l’aider à changer de regard sur l’échec ?
- Valoriser l’effort et non seulement le résultat : Plutôt que de dire "Bravo, tu as eu 18", mettre l’accent sur le processus : "Tu as bien organisé ton travail et ça a payé."
- Raconter ses propres erreurs : Partager des anecdotes où vous vous êtes trompé et ce que vous avez appris.
- Analyser les erreurs ensemble : "Qu’est-ce que tu pourrais essayer différemment la prochaine fois ?"
À éviter : Dire "Ce n’est pas grave" sans explication. À la place, aidez-le à voir en quoi cette erreur peut lui servir pour la suite.
Lui donner des occasions de surmonter des difficultés, au lieu de les éviter
La résilience ne se développe pas en restant dans sa zone de confort. Un enfant qui n’est jamais confronté à la frustration ou à l’effort aura plus de mal à affronter les aléas de la vie.
Comment encourager la persévérance ?
- Ne pas intervenir immédiatement lorsqu’il rencontre une difficulté : Par exemple, s’il bloque sur un devoir, lui laisser le temps de chercher avant de l’aider.
- Encourager les activités qui demandent de la patience : Apprendre un instrument, pratiquer un sport, jardiner… Toutes ces expériences l’habituent à gérer l’effort sur le long terme.
- Mettre en place des petits défis progressifs : "Cette semaine, ton défi est de demander seul un renseignement à un adulte."
À éviter : Surprotéger ou éviter tout inconfort. Il vaut mieux que l’enfant apprenne à gérer des petits stress maintenant, plutôt que d’être déstabilisé par des plus grands plus tard.
Être un modèle de résilience
Montrer que demander de l’aide est une force, pas une faiblesse Un enfant résilient ne signifie pas un enfant qui affronte tout seul toutes les difficultés. La vraie force, c’est de savoir quand et comment demander du soutien.
Comment lui apprendre à solliciter de l’aide intelligemment ?
- Lui poser des questions ouvertes : "À qui pourrais-tu parler de ce problème ?"
- Lui montrer que même les adultes demandent de l’aide : "Aujourd’hui, j’ai appelé un collègue pour m’aider sur un dossier, ça m’a beaucoup aidé."
- Valoriser les moments où il ose demander : "Je vois que tu as demandé à ton prof de réexpliquer, c’est une super initiative."
À éviter : Donner l’impression qu’il doit toujours se débrouiller seul. L’indépendance ne signifie pas l’isolement.
Conclusion
Un enfant résilient, ce n’est pas un enfant qui ne rencontre jamais de difficultés, mais un enfant qui sait comment y faire face. En lui apprenant à comprendre ses émotions, à prendre des décisions, à voir l’échec comme une opportunité et à persévérer malgré les obstacles, vous l’aidez à bâtir une force intérieure précieuse pour toute sa vie.
Rappelez-vous : la résilience se construit jour après jour. Chaque petite expérience, chaque échange et chaque encouragement l’aident à progresser.
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