Votre ado est curieux de comprendre comment fonctionne une appli, un site web, ou ce qu’il y a « derrière » un moteur de recherche ? Il ou elle aime réfléchir, résoudre des problèmes, ou simplement bidouiller sur l’ordi ? La spécialité NSI (Numérique et Sciences Informatiques) pourrait bien lui plaire !
Encore peu connue, NSI est pourtant une spécialité d’avenir. Programmation, algorithmes, réseaux, données… les élèves y découvrent les bases solides de l’informatique, tout en développant une vraie logique de pensée.
Dans ce guide, je vous explique :
- ce qu’on apprend concrètement en NSI, en Première et en Terminale,
- quel profil d’élève s’y sent à l’aise,
- quelles études sont possibles après le bac,
- et surtout, dans quels métiers cette spécialité peut mener.
Je vous donnerai aussi des conseils concrets pour faire les bons choix de combinaisons de spécialités, et pour accompagner votre enfant sereinement dans son orientation.
Et parce que rien ne vaut les retours du terrain, vous lirez aussi des témoignages d’élèves qui ont choisi NSI – avec leurs ressentis et leurs conseils.
Le programme NSI en Première et Terminale :
Commençons par détailler ce que l’on apprend concrètement en spécialité NSI au lycée, année par année. Le programme officiel du Ministère de l’Éducation nationale structure les enseignements de NSI autour de thèmes clés et d’une pédagogie résolument tournée vers la pratique. Voici un aperçu clair du contenu en classe de Première puis en Terminale, pour que vous sachiez précisément ce qui attend votre enfant.
En Première, la spécialité NSI est enseignée 4 heures par semaine. Le programme introduit les fondements de l’informatique à travers 6 grands thèmes (aussi découpés en sous-thèmes) qui posent les bases nécessaires. Dès cette année, l’approche est très concrète et interactive : on alterne entre apports théoriques et projets pratiques en petits groupes, afin de donner du sens aux concepts. Votre enfant apprendra en “réalisant”, ce qui est idéal pour comprendre comment fonctionne réellement un ordinateur et ses programmes.
Voici les thèmes abordés en Première NSI :
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Représentation et traitement des données : comment l’ordinateur représente les informations. On découvre par exemple que tout (textes, images, sons, nombres…) peut être codé en binaire (0 et 1). L’élève étudie les types de données de base (entiers, textes, booléens…) puis construits (tableaux, structures, etc.), et la façon de stocker, organiser et traiter ces données (notions de tables, de formats d’encodage, etc.).
Exemple : convertir un texte en code ASCII ou comprendre comment une image est numérisée en pixels.
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Interactions homme-machine sur le Web : ce thème aborde le fonctionnement d’Internet et du Web du point de vue de l’utilisateur. L’élève apprend comment un navigateur Web interagit avec un serveur, ce qu’est une page web (HTML/CSS) et comment s’établissent les échanges (requêtes, réponses). On découvre également la notion d’événements (clics de souris, saisies clavier) et comment on programme des pages interactives en JavaScript.
Exemple : créer une petite page web interactive où un clic affiche un message, pour comprendre le modèle client-serveur sur Internet.
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Architectures matérielles et systèmes d’exploitation. L’objectif ici est de comprendre l’architecture de la machine (processeur, mémoire, périphériques…) et le rôle du système d’exploitation. On aborde le modèle de von Neumann (structure de base des ordinateurs), la gestion des fichiers par l’OS, et quelques notions de commandes dans un système type UNIX.
Exemple : manipuler quelques commandes Linux de base pour naviguer dans les dossiers, ou comprendre comment le processeur lit les instructions en mémoire.
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Langages et programmation : c’est le cœur de l’apprentissage pratique. Les élèves découvrent qu’il existe une diversité de langages de programmation (Python, JavaScript, etc.) mais aussi des points communs (variables, fonctions, structures de contrôle…). En Première, on utilise principalement Python 3 – un langage très répandu et pédagogique – pour écrire ses premiers programmes. On apprend à concevoir un algorithme (la recette logique pour résoudre un problème) et à le traduire en code. On insiste aussi sur la méthode : tester, corriger ses bugs (on parle de mise au point), améliorer son programme.
Exemple : écrire un programme Python qui parcourt une liste de notes et calcule la moyenne, puis le tester avec différents jeux de données.
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Algorithmique : ce thème, lié au précédent, développe le raisonnement logique. On y apprend des algorithmes classiques, c’est-à-dire des méthodes systématiques pour résoudre des problèmes. En Première, on peut aborder par exemple la recherche dichotomique (chercher efficacement une valeur dans une liste triée), des algorithmes gloutons (prendre la meilleure option locale pour optimiser un résultat global), ou de petits problèmes ludiques comme le problème du sac à dos. L’idée est de former l’esprit à analyser un problème, découper en sous-problèmes et trouver une solution programmable.
Exemple : implémenter l’algorithme de recherche dichotomique en Python et constater qu’il trouve une valeur bien plus vite qu’une recherche naïve.
En Première NSI, au moins 25% du temps est consacré à des projets concrets. Cela représente environ 36 heures sur l’année dédiées à coder un jeu simple, créer un site web basique, ou tout autre projet encadré par le prof. Ces projets, souvent réalisés en groupe, permettent de mettre en pratique tous les savoirs : votre enfant va expérimenter, se tromper et apprendre de ses erreurs – c’est exactement comme cela qu’on progresse en informatique.
En résumé, la Première NSI donne un aperçu global de l’informatique : on touche aussi bien au code pur (Python), qu’aux interfaces web, aux données et même à un peu de culture informatique (histoire de l’ordinateur, grands pionniers, etc. sont souvent évoqués en fil rouge pour contextualiser). C’est une année riche qui pose les bases pour aller plus loin en Terminale.
En Terminale, si l’élève choisit de conserver la spécialité NSI parmi ses 2 spécialités (puisqu’il faut en abandonner une après la Première), il approfondit et élargit ses connaissances.
L’horaire passe à 6 heures par semaine en Terminale NSI, ce qui permet d’aller plus loin sur les thèmes déjà vus et d’en aborder de nouveaux, plus avancés.
Le programme de Terminale NSI s’organise autour de 5 grands thèmes :
- Algorithmique avancée : on prolonge l’étude des algorithmes en découvrant de nouvelles stratégies. Par exemple, on apprend la programmation dynamique (une technique pour résoudre des problèmes complexes en construisant la solution optimale petit à petit) ou l’approche « diviser pour régner » (qui consiste à découper un problème en sous-problèmes plus simples à résoudre individuellement).
On peut également étudier des algorithmes célèbres comme celui de Boyer-Moore (pour la recherche de motifs dans du texte) ou approfondir la récursivité. L’élève développe ainsi sa capacité à raisonner de manière abstraite et efficace.
- Langages et programmation avancés : en Terminale, on aborde des notions plus poussées sur les langages. Par exemple, le paradigme fonctionnel (une autre façon de programmer, où l’on n’utilise que des fonctions mathématiques sans effet de bord) peut être introduit, ainsi que la programmation objet (concepts de classes, objets, héritage – au moins en vocabulaire).
On parle aussi de calculabilité et décidabilité : qu’est-ce qu’un ordinateur peut ou ne peut pas calculer ? (Notion de problèmes insolubles, limite des algorithmes.) L’accent est toujours mis sur la rigueur du code : modularité (découper son programme en fonctions/modules réutilisables), utilisation d’API (bibliothèques de fonctions prêtes à l’emploi) et écriture de tests systématiques.
- Structures de données : c’est un chapitre crucial en Terminale NSI. Une structure de données, c’est la façon d’organiser les informations en mémoire pour les utiliser efficacement. On découvre des structures classiques comme les arbres (et notamment les arbres binaires de recherche pour stocker des données de façon ordonnée) et les graphes (pour représenter des réseaux, des relations).
L’élève apprend par exemple l’algorithme pour trouver le plus court chemin dans un graphe. On voit également comment implémenter concrètement ces structures en Python ou autre (listes chaînées, tables de hachage, etc.).
- Architectures, systèmes d’exploitation et réseaux : en continuité de la Première, on approfondit la partie « hardware » et on y ajoute les réseaux informatiques. Au programme, l’étude de circuits logiques plus complexes, l’architecture des processeurs modernes, et des notions réseau comme les protocoles de communication.
Par exemple, l’élève découvrira comment sécuriser des communications (bases de la cryptographie, différence entre chiffrement symétrique et asymétrique), ou comment fonctionne le routage des données sur Internet (protocoles comme RIP/OSPF). Ce volet permet de comprendre l’infrastructure qui sous-tend le monde numérique (câbles, routeurs, etc.) et comment tout cela dialogue.
- Bases de données : thème nouveau en Terminale, il traite de la gestion des données à grande échelle. On initie les élèves aux concepts de bases de données relationnelles (tables, clés, relations) et au langage SQL pour manipuler ces données. Ils apprendront à concevoir un modèle de base de données simple (par exemple pour gérer des élèves et leurs notes) et à effectuer des requêtes SQL de base (sélectionner, filtrer, ajouter des données…). Les bases de données sont partout dans les applications et sites web modernes, ce module leur en donne un premier aperçu pratique.
Comme en Première, la Terminale NSI garde une dimension pratique très forte : au moins 33% du temps est consacré à des projets, soit environ 72 heures sur l’année. En Terminale, les projets peuvent être plus ambitieux et laissés en partie à l’initiative des élèves. Travailler en équipe sur plusieurs semaines pour développer une application ou analyser un jeu de données complexe fait partie de l’apprentissage.
Cela prépare aussi aux évaluations de fin d’année spécifiques à NSI, car – point important – la spécialité NSI est l’une des rares à comporter une épreuve pratique au baccalauréat (en plus de l’épreuve écrite). J’y reviendrai plus loin, mais retenir ceci : en Terminale NSI, votre enfant ne sera pas évalué uniquement sur du « par cœur », il aura aussi à faire ses preuves sur ordinateur, ce qui est un atout pour les passionnés de code.
En synthèse, la Terminale NSI consolide les acquis de Première et emmène l’élève vers un niveau d’expertise plus élevé en informatique. À l’issue de ces deux années, il/elle aura acquis une véritable culture numérique : capable de programmer en autonomie des applications, de comprendre comment transitent les informations sur un réseau, comment sont stockées les données, et d’appréhender l’impact de l’informatique dans de nombreux domaines. C’est une excellente préparation pour la suite des études dans le supérieur, notamment si l’élève envisage une filière liée au numérique.
Pour quel profil d’élève la spécialité NSI est-elle faite ?
La spécialité NSI attise la curiosité de nombreux élèves, mais convient-elle à votre enfant en particulier ? Voici quelques traits de personnalité et centres d’intérêt qui correspondent bien à l’esprit NSI (vous pouvez aussi vous référer au profil OCEAN-X sur votre tableau de bord dynamique Proxxie pour voir si ces tendances ressortent chez votre enfant) :
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Curiosité pour le numérique et l’envie de comprendre comment ça marche : Les élèves heureux en NSI sont souvent ceux qui se demandent « Comment fonctionne un ordinateur, un site web, un jeu vidéo ? ». Ils aiment démonter les boîtes noires et percer les mystères de la technologie. Votre ado démonte-t-il les objets électroniques, bidouille-t-il sur son PC, ou vous pose-t-il des questions sur les coulisses d’Internet ? Si oui, c’est bon signe !
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Goût pour la résolution de problèmes et la logique : La programmation, c’est un peu comme résoudre des casse-têtes . Il faut aimer chercher d’où vient un bug, comment optimiser un programme, bref réfléchir de manière analytique. Un élève patient, persévérant, qui aime les jeux de logique, les énigmes mathématiques ou les puzzles, aura des affinités naturelles avec NSI. (Pas besoin d’être un génie non plus, on apprend en faisant, mais apprécier le challenge est important.)
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Créativité et esprit d’initiative : On croit parfois que l’informatique est froide et purement logique. Au contraire, créer un programme ou un site web fait appel à la créativité ! Les élèves qui réussissent en NSI sont souvent ceux qui n’ont pas peur d’essayer des idées, d’être inventifs dans leurs projets (par exemple, imaginer un nouveau mini-jeu à coder). Cette spécialité valorise l’autonomie et la débrouillardise, deux qualités qu’on peut développer au fil des projets.
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Goût du travail en équipe (ou prêt à le développer) : Eh oui, l’image du programmeur tout seul dans son coin est dépassée. En NSI, on travaille fréquemment en petits groupes sur des projets. Cela demande d’être coopératif, de communiquer avec les autres, de partager ses trouvailles et d’accepter de demander de l’aide en cas de blocage. Un élève trop solitaire pourra apprendre à s’ouvrir grâce à NSI, mais s’il a déjà un bon esprit d’équipe, il part avec un atout.
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Attrait pour les sciences (notamment les maths) sans nécessairement être un expert en maths : Soyons clair, aimer les mathématiques ou les sciences en général est un plus en NSI, car l’informatique s’en nourrit (logique mathématique, algorithmes, etc.). Toutefois, pas besoin d’avoir 18/20 de moyenne en maths pour réussir en NSI ! J’ai vu des élèves moyennement à l’aise en maths trouver un déclic en informatique grâce au concret de la programmation. L’important est d’aimer manipuler des concepts et de ne pas être allergique aux chiffres. Et si votre enfant est très fort en maths, il trouvera certainement un terrain de jeu stimulant en NSI pour appliquer différemment ses compétences.
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Pas (ou peu) d’expérience préalable en codage requise : Inutile d’être un geek ayant codé depuis l’enfance. Le programme de NSI part de zéro sur la programmation, donc même un débutant total peut s’y mettre. Bien sûr, si votre enfant code déjà en Python ou s’amuse sur Scratch depuis le collège, il aura un petit avantage initial et pourra approfondir ses projets personnels en classe. Mais j’insiste : la motivation prime sur les connaissances préalables. Un élève motivé apprendra vite, même s’il débute complètement.
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Volonté de s’investir et persévérance : La NSI demande un investissement personnel conséquent. Comme beaucoup de notions sont nouvelles pour les élèves, il faut s’attendre à travailler régulièrement chez soi pour relire le cours, finir un projet entamé en classe, ou chercher l’erreur dans un code. Un élève qui a tendance à se décourager rapidement pourrait trouver la spécialité difficile – mais en même temps, NSI peut lui enseigner la persévérance car la réussite d’un programme après des heures de travail procure une vraie fierté !
En résumé, le profil idéal d’un élève NSI pourrait être curieux, logique, créatif, persévérant et volontaire, avec un intérêt marqué pour le monde numérique. Mais ce n’est pas une liste fermée : NSI peut convenir à des profils variés, y compris des jeunes qui se découvrent une passion sur le tas. J’ajoute un point important pour les parents : ne laissez pas les stéréotypes freiner votre enfant.
Par exemple, les filles sont encore minoritaires en NSI (environ 20% des effectifs seulement) alors qu’elles y réussissent tout aussi bien. Si votre fille montre de l’intérêt, encouragez-la à foncer : elle aura sa place et on a besoin de plus de talents féminins dans le numérique. De même, un élève dyslexique ou dyspraxique peut aussi réussir en NSI avec un accompagnement approprié – la programmation peut même être structurante pour certains profils atypiques.
Que faire après le BAC avec la spécialité NSI ?
Votre enfant adore la NSI et envisage de continuer dans cette voie après le bac ? Bonne nouvelle : les possibilités d’études supérieures dans le domaine de l’informatique et du numérique sont très variées. La spécialité NSI au lycée offre de solides bases, mais elle reste un enseignement général et non professionnalisant.
Il faudra donc poursuivre des études spécifiques pour exercer un métier dans l’informatique. Voici un tour d’horizon des principales filières post-bac que choisissent les bacheliers ayant fait NSI, ainsi que quelques conseils d’orientation :
- Écoles d’ingénieurs : C’est l’une des voies royales pour qui vise des postes à haute responsabilité technique (ingénieur logiciel, architecte réseau, etc.). Deux schémas existent : intégrer directement après le bac une école d’ingénieurs en 5 ans (il en existe avec concours post-bac, par exemple le Groupe INSA, EPITA, Efrei, etc.), ou bien passer par une Classe Préparatoire aux Grandes Écoles (CPGE) pendant 2 ans puis rejoindre une école pour 3 ans. Depuis peu, une prépa scientifique MPI (Maths-Physique-Informatique) a été créée, fort appréciée des élèves sortant de NSI car elle intègre explicitement l’informatique dans son programme. D’autres prépas comme MPSI/MP proposent également des options informatique en 2ᵉ année. NSI + Maths est clairement le combo recommandé pour suivre cette voie (nous en parlons dans les conseils plus loin).
Une fois en école d’ingénieur, les anciens de NSI constatent qu’ils ont souvent de l’avance en programmation sur ceux qui n’en avaient jamais fait, ce qui facilite les deux premières années. À terme, un diplôme d’ingénieur (Bac+5) est un passeport vers une multitude de métiers du numérique, en France comme à l’international, d’autant que ces écoles offrent souvent des stages et des contacts pro durant le cursus.
- BUT Informatique (ex-DUT) : Le BUT (Bachelor Universitaire de Technologie) Informatique est une formation en 3 ans accessible sur Parcoursup, dispensée en IUT (Instituts Universitaires de Technologie). Anciennement le DUT en 2 ans, le BUT apporte une année de plus pour obtenir un grade licence (Bac+3). Ce cursus est très apprécié des étudiants qui veulent du concret et de la professionnalisation rapidement. On y étudie l’informatique appliquée (programmation, base de données, réseaux, génie logiciel…) avec beaucoup de TP et de projets, et souvent plusieurs stages en entreprise. Un élève venant de NSI s’y plaira car il retrouvera des notions déjà vues (il partira avantagé en programmation notamment).
Après un BUT, deux options : soit entrer sur le marché du travail comme développeur junior, technicien réseau, etc., soit poursuivre en Master ou école d’ingé (des passerelles existent, beaucoup de diplômés de BUT continuent en bac+5 pour évoluer vers des postes plus élevés). Attention, pour entrer en IUT informatique il vaut mieux avoir un bon niveau général et en spécialités scientifiques (un tandem NSI+Maths est bien perçu dans le dossier, même si NSI+autre est possible).
- Licences universitaires en informatique : L’université offre un parcours plus théorique en informatique, via une Licence (L1 à L3) en 3 ans, puis éventuellement un Master en 2 ans. Il existe plusieurs types de licences liées au numérique : la Licence d’Informatique générale, la Licence MIASHS (Mathématiques et Informatique Appliquées aux Sciences Humaines et Sociales) qui combine info et stats appliquées, ou encore des doubles licences (ex : Maths-Informatique) pour les très bons profils. L’université convient bien aux élèves autonomes et académiques, car le cadre y est plus libre (amphis, travail personnel important) qu’en IUT ou prépa. En licence d’informatique pure, le programme reprend souvent les grands axes de NSI mais en plus poussé : algorithmique avancée, structures de données, génie logiciel, architecture, parfois dès L1 on recode des algos en C, Java, etc. Là encore, un ex-NSI aura des facilités initiales (savoir coder de base) tandis que ses camarades néophytes devront s’y mettre.
En revanche, la fac demande aussi beaucoup de mathématiques (surtout en L1-L2 on fait de l’algèbre, analyse, logique formelle) – ne l’oublions pas, l’informatique a des fondements mathématiques. Donc, ici aussi, avoir conservé ou au moins bien maîtrisé les maths au lycée est fortement conseillé. Après une Licence, l’étudiant peut s’arrêter (bac+3) mais c’est rare dans ce domaine, ou continuer en Master spécialisé (sécurité, intelligence artificielle, data science, etc.), voire tenter les concours d’écoles d’ingé en admission parallèle.
- Écoles spécialisées du numérique : Il existe pléthore d’écoles privées ou programmes spécialisés qui recrutent après le bac pour former rapidement à des métiers du numérique. Par exemple, des écoles en développement web (Epitech, Web@cademie, 42…), en sécurité informatique (Ex: EPITA a une filière sécurité, des écoles comme ESGI proposent des bachelors cybersécurité), en intelligence artificielle et big data (écoles d’ingénieurs avec des MSc IA, ou l’école IA Microsoft/école 42 pour apprentissage intensif), ou encore des cursus en jeu vidéo et animation 3D (SupInfoGame, ISART Digital…). Ces formations peuvent être très motivantes pour un jeune ultra-passionné par un domaine précis, car on rentre vite dans le vif du sujet.
Cependant, attention à bien se renseigner sur la qualité et la reconnaissance du diplôme (toutes les écoles ne se valent pas). Un avantage si votre enfant a fait NSI : il aura déjà un vernis général en informatique qui lui permettra de faire un choix éclairé sur la spécialisation qui l’attire (il sait s’il préfère coder, ou s’il est fasciné par la cybersécurité, etc.). De plus, son bagage NSI peut faciliter les tests ou entretiens d’admission. Par exemple, l’école 42 sélectionne via des exercices de code intensifs – avoir déjà programmé au lycée est clairement un plus.
- Autres voies : La NSI n’enferme pas du tout dans un seul parcours ! De nombreux élèves combinent NSI avec d’autres intérêts et choisissent des études supérieures a priori éloignées de l’informatique, en emportant avec eux leurs compétences numériques. Par exemple, un élève NSI + SVT pourrait se diriger vers des études en bio-informatique ou médecine en ayant une appétence pour les outils informatiques en recherche médicale. Un élève NSI + SES (sciences éco) pourra se tourner vers l’économie ou la gestion, et sa maîtrise des bases de données ou du code pourra l’aider plus tard en finance (où la data science prend de l’ampleur) ou en marketing digital. Même en école de commerce, savoir coder devient un atout différenciant !
En bref, NSI garde de la valeur quel que soit le parcours post-bac, car la culture numérique est transversale. Mais il faut bien sûr combiner au lycée avec d’autres matières selon l’orientation visée (voir plus loin nos conseils de combinaisons de spécialités).
En synthèse, après la spécialité NSI, les portes sont grandes ouvertes vers les études d’informatique et d’ingénierie sous diverses formes. Le marché de l’emploi du numérique est en plein boom (les études prospectives estiment des dizaines de milliers d’emplois à pourvoir chaque année dans le secteur). Il serait donc dommage de s’en priver si c’est une passion pour votre enfant.
Cependant, retenez que pour les filières les plus sélectives (écoles d’ingé, licences pointues), **il faut avoir un bon niveau en mathématiques **. La plupart des cursus informatiques post-bac recommandent ou exigent la spé Maths au lycée. Donc si votre ado adore NSI et vise ces voies, encouragez-le à poursuivre les maths en Terminale (que ce soit en spécialité ou via l’option Mathématiques Complémentaires s’il a dû arrêter la spé maths en fin de Première). NSI + Maths forment un duo gagnant pour aborder sereinement les études supérieures en informatique.
Quels métiers après avoir choisi la spécialité NSI au lycée ?
La spécialité NSI, en développant des compétences en programmation, en algorithmique, en gestion de données et en compréhension des systèmes, prépare indirectement à une foule de métiers du numérique. Bien sûr, il faudra pousser les études après le bac pour exercer ces professions, mais les bases acquises en NSI sont un premier pas vers ces carrières. Voici une liste de métiers (non exhaustive) associés aux compétences cultivées en NSI :
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Développeur / Développeuse logiciel ou web : C’est souvent le premier métier auquel on pense. Écrire du code pour créer des applications, des sites web, des logiciels… En NSI on apprend justement à programmer, ce qui est le cœur du métier de développeur. Front-end, back-end, full-stack, mobile, jeux vidéo – il y a de multiples spécialisations, mais toutes requièrent d’aimer coder et de résoudre des bugs, ce qui est exactement l’entraînement que procure la NSI pendant deux ans.
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Ingénieur en intelligence artificielle / Data Scientist : Ce sont des métiers très en vogue, qui consistent à créer des programmes capables d’apprendre (machine learning) et à analyser de grands volumes de données. Les compétences en algorithmique et en gestion de données vues en NSI seront utiles, de même que la logique mathématique. Un data scientist doit savoir programmer en Python/R, manipuler des bases de données, comprendre des algorithmes d’IA – autant de notions abordées ou introduites en NSI. Bien sûr, il faudra poursuivre jusqu’à un bac+5 spécialisé (Master IA, école d’ingé spécialité data/IA) pour exercer ce métier.
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Expert en cybersécurité : La cybersécurité consiste à protéger les systèmes informatiques des attaques. Un expert en cybersécurité a besoin de bien comprendre le fonctionnement des réseaux, des systèmes d’exploitation, du code (pour détecter des failles logicielles)… Là encore, NSI jette les bases : votre enfant aura vu comment circulent les données, comment on chiffre des informations, comment fonctionne un système Unix. En poussant ses études (par exemple un Master ou une école d’ingénieur orientée sécurité), il pourra devenir pentester (testeur d’intrusion), analyste SOC, cryptographe, etc. Un domaine passionnant pour les fans de défis techniques !
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Administrateur systèmes et réseaux / Ingénieur réseaux : Derrière nos ordinateurs et nos applis se cachent des personnes chargées de maintenir l’infrastructure technique en marche. Administrateur systèmes et réseaux, c’est un métier de terrain : on gère les serveurs, les bases de données, le réseau de l’entreprise, on s’assure que tout communique bien, on dépanne quand ça tombe en panne. Les notions vues en NSI sur les architectures, les réseaux (protocoles, etc.) donnent un avant-goût de ces métiers. Après un BUT Réseaux et Télécoms, ou une école spécialisée, ou même une fac info orientée systèmes, on peut exercer ce type de rôle. C’est idéal pour ceux qui aiment le côté pratique et concret de l’info (brancher des câbles, configurer des machines) autant que le côté logiciel.
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Chef de projet informatique / Consultant IT : À un niveau plus transversal, les chefs de projet pilotent des équipes techniques pour mener à bien des projets (déployer un nouveau logiciel, créer un site e-commerce, etc.). Ils doivent comprendre l’aspect technique tout en coordonnant des humains et des budgets. Avoir fait NSI au lycée donne une culture tech qui sera un atout plus tard pour dialoguer avec des développeurs en comprenant leur langage. Bien sûr, ces postes viennent après plusieurs années d’expérience ou des études en gestion de projet informatique (souvent après un diplôme d’ingénieur ou un Master spécialisé en management de projets IT). Mais c’est une évolution naturelle de carrière pour de nombreux profils techniques qui développent aussi un sens de l’organisation et du contact client.
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Data analyst / Analyste de données : Proche du data scientist, le data analyst se concentre sur l’extraction et l’analyse de données pour en tirer des conclusions métiers (marketing, finance, sciences sociales…). Là encore, base de données + Python, ça parle à un ancien de NSI ! S’il aime traiter des données et faire parler les chiffres, il pourra se diriger vers ces métiers après des études en informatique décisionnelle ou en statistique.
(Et bien d’autres :) on pourrait citer aussi ingénieur en robotique, développeur d’applications mobiles, architecte logiciel, enseignant-chercheur en informatique, UX designer (oui, même le design d’interfaces nécessite de comprendre un peu le code), etc. Le secteur du numérique est extrêmement vaste et évolutif.
L’important à retenir est que la NSI développe des compétences de base (coder, analyser, réfléchir structurellement) qui serviront dans la plupart de ces métiers. Pour votre enfant, suivre NSI peut donc être vu comme une première pierre posée sur le chemin d’une future carrière dans la tech. Et même s’il change d’avis en route, il aura acquis une « double compétence » toujours valorisable.
Comment aider mon ado à choisir ses spécialités ?
Vous vous demandez sans doute comment aider votre enfant à faire le bon choix et comment le soutenir s’il choisit la spécialité NSI. Voici mes conseils pour vous guider dans cet accompagnement, ainsi que des suggestions de combinaisons de spécialités pertinentes avec NSI, afin de maximiser ses chances de réussite en fonction de ses goûts et ambitions.
1. Dialogue et écoute : Avant tout, discutez avec votre adolescent de ses centres d’intérêt. Est-ce lui qui manifeste l’envie de prendre NSI, ou bien est-ce une suggestion extérieure (amis, profs, etc.) ? Essayez de comprendre ce qui l’attire dans cette spécialité : est-ce la perspective de créer des programmes, l’envie de travailler dans l’informatique plus tard, ou juste la curiosité ? Si possible, connectez ce choix à un projet concret : par exemple “J’aime les jeux vidéo, donc apprendre à en coder un pourrait me plaire en NSI” ou “Je suis sensible aux questions d’IA, j’aimerais en savoir plus”. En clarifiant ses motivations, vous pourrez mieux le soutenir.
N’hésitez pas à regarder ensemble des ressources en ligne (vidéos de présentation de la spé, etc.) ou à rencontrer des enseignants lors des Portes Ouvertes du lycée. Armez-vous d’informations et montrez à votre enfant que vous vous intéressez sincèrement à ce qui le passionne.
2. Aider à se projeter et rassurer : La NSI est nouvelle pour tout le monde, donc normal que votre enfant appréhende un peu l’inconnu. Rassurez-le sur le fait qu’il n’a pas besoin d’être un expert au départ – la spécialité est là pour apprendre ! S’il doute de ses capacités (“Je n’ai jamais codé, est-ce que je vais y arriver ?”), encouragez-le en soulignant qu’au lycée tout le monde commence ensemble et que les professeurs reprennent les bases.
Montrez-lui aussi des exemples de réalisations d’élèves en NSI (beaucoup de lycées publient des projets d’élèves sur Internet). Voir qu’en Première des jeunes ont pu créer un petit jeu vidéo ou un site web après quelques mois de cours peut être extrêmement motivant et dédramatisant.
3. Organisation et gestion du temps : Comme toute spécialité, NSI demandera du travail en dehors des heures de cours. Sur Proxxie Calendar (l’outil calendrier de la plateforme), marquez ensemble les moments clés liés à la NSI : par exemple les échéances des projets (souvent il y a un projet à rendre par trimestre), les dates d’évaluations, etc. Aidez votre enfant à se ménager des créneaux réguliers pour pratiquer la programmation à la maison. Cela peut être ludique : coder, c’est créatif, pas rébarbatif comme des devoirs classiques.
Mais il faut du temps, surtout en cas de bug ! Sur le tableau de bord dynamique de Proxxie, vous pouvez suivre les compétences que votre enfant développe et les activités qu’il a planifiées. C’est un excellent moyen de rester impliqué sans être intrusif : vous visualisez ses progrès et vous pouvez l’encourager à chaque étape franchie.
4. Combinaisons de spécialités : bien choisir l’assortiment : En Première, votre enfant devra choisir 3 spécialités. S’il opte pour NSI, les deux autres choix sont très importants pour équilibrer son parcours. Voici quelques combinaisons courantes et judicieuses avec NSI et leur intérêt :

A noter : Toutes les combinaisons sont possibles en théorie (sauf rares incompatibilités dans certains lycées pour des questions d’emploi du temps). Par exemple, NSI + SVT peut donner un futur bio-informaticien, NSI + Langues (LLCE) un futur traducteur outillé avec des logiciels, etc. Le principal est de choisir des spécialités que votre enfant aime, car c’est là qu’il réussira le mieux. Faites attention cependant à la charge de travail : cumuler trois spécialités très lourdes en Terminale peut être éprouvant. Si votre enfant garde NSI jusqu’au bac, assurez-vous qu’il gère bien son temps avec l’autre spécialité. Par exemple, NSI + Maths en Terminale c’est excellent pour le dossier, mais cela fait deux épreuves finales à fort coefficient (16 chacun), il faut pouvoir assumer.
S’il se sent moins à l’aise en maths, peut-être conserver NSI + une spé plus légère lui conviendra mieux, en prenant l’option maths complémentaires à côté. Chaque cas est unique, d’où l’importance d’un suivi personnalisé (n’hésitez pas à solliciter l’un de nos mentors pour un accompagnement d’orientation personnalisée pour l’aider dans ce choix).
5. Anticiper l’offre de l’établissement : Vérifiez bien que le lycée de votre enfant propose la spécialité NSI. Ce n’est pas encore le cas partout, surtout dans les plus petits lycées. Si ce n’est pas proposé dans son établissement de secteur, plusieurs solutions : il peut demander à intégrer un autre lycée qui la propose (procédure d’affectation spécifique, à voir avec le rectorat), ou suivre la spécialité à distance via le CNED (Centre national d’enseignement à distance) tout en restant dans son lycée d’origine pour les autres cours.
Cette dernière option demande une grande autonomie, mais certains élèves la choisissent. En tout cas, renseignez-vous tôt (dès la seconde) afin de ne pas découvrir en septembre de Première qu’il ne peut pas suivre NSI faute de place ou d’offre locale. Utilisez Proxxie Calendar pour noter les dates de formulation des vœux de spécialités et les portes ouvertes des lycées proposant NSI, cela vous aidera à ne rien rater.
6. Garder un œil sur l’orientation future : Dès la Première, commencez à réfléchir avec votre enfant à ce qu’il voudrait faire après le bac. Ses choix de spécialités doivent idéalement rester cohérents avec ses ambitions (même si celles-ci peuvent évoluer). S’il adore NSI et envisage une carrière dans le numérique, assurez-vous qu’il maximise ses chances (par ex. garder maths, ou choisir une bonne combinaison comme vu plus haut).
Profitez des outils Proxxie mis à votre disposition : le tableau de bord peut vous suggérer des parcours d’études en fonction des intérêts qu’il a renseignés, Proxxie Academy propose des modules d’orientation pour découvrir les métiers de différents secteurs (le numérique y figure, avec des fiches métiers, des quizzes, etc.), et Proxxie Coach est là pour des conseils individualisés. En Terminale, il y aura Parcoursup et les dossiers à gérer – un élève NSI aura normalement un bon dossier s’il est allé au bout de sa spécialité, car cela démontre des compétences appréciées.
En suivant ces conseils, vous devriez être en mesure d’accompagner au mieux votre enfant dans la découverte et la réussite de la spécialité NSI. N’oubliez pas que vous n’êtes pas seul dans cette aventure : échangez avec d’autres parents, avec les professeurs, et utilisez les ressources à votre disposition (par exemple, rejoignez la communauté Proxxie où des parents et des coachs partagent astuces et retours d’expérience).
Enfin, faites confiance à votre jeune : la NSI est souvent une révélation pour ceux qui la choisissent par passion. Vous le verrez sans doute progresser et s’épanouir dans un domaine qui le motive. Et il n’y a rien de plus réjouissant pour un parent que de voir son enfant trouver sa voie et se sentir compétent dans un domaine qu’il aime.
NSI vs Mathématiques vs Sciences de l’Ingénieur : comment choisir ?
Votre enfant hésite peut-être entre la spécialité NSI et d’autres spécialités scientifiques comme les Maths ou les Sciences de l’Ingénieur (SI). Ce sont en effet des choix courants à comparer, car ils ont des points communs (tous apportent une formation scientifique rigoureuse) mais aussi des approches bien différentes. VictorIA vous aide à y voir clair pour faire le bon choix en fonction des intérêts de votre ado.
NSI et Mathématiques : rivales ou complémentaires ?
Les Maths restent LA spécialité la plus choisie en voie générale, et pour cause : elles sont indispensables pour de nombreux cursus. NSI, de son côté, est plus récente et moins répandue. Doit-on opposer les deux ? Pas vraiment. En réalité, maths et NSI sont très complémentaires.
- Différence de contenu : En maths, l’élève apprend des concepts abstraits (analyse, trigo, probas…) et développe sa capacité de démonstration, de résolution d’équations, etc. En NSI, il est dans l’appliqué : il programme et manipule concrètement les ordis. On peut dire que les maths apprennent à résoudre des problèmes sur le papier, NSI apprend à résoudre des problèmes via un ordinateur. Les deux font appel à la logique et à la rigueur, mais sous des formes différentes.
Certains élèves moyennement à l’aise en maths peuvent adorer NSI car le côté concret les aide à donner du sens aux concepts (par exemple, une suite mathématique peut s’illustrer par un code qui l’affiche, un concept de fonction par un programme). À l’inverse, un crack en maths trouvera en NSI un terrain pour appliquer sa logique autrement et ne sera pas dépaysé par la précision demandée.
- Faut-il choisir entre les deux ? Si votre enfant aime les deux, idéalement gardez les deux au moins en Première. C’est un duo gagnant pour toutes les filières scientifiques. La séparation se fait parfois en Terminale par nécessité (il faut n’en conserver que deux spé). Là, le choix dépend du projet post-bac : s’il vise une prépa ou fac de maths, évidemment il faut garder maths. S’il vise de l’info pur et qu’il n’aime pas tant que ça les approfondissements de maths (comme les complexes ou les intégrales), il peut garder NSI et arrêter la spé maths en Terminale, mais il faudra impérativement prendre l’option Maths Complémentaires pour ne pas perdre le niveau et rester admissible dans certaines formations.
Cette option “Maths complémentaires” (2h par semaine) est prévue justement pour les élèves qui arrêtent la spé maths mais en auront besoin quand même. En général, je conseille : si votre enfant se débrouille en maths, qu’il ne la lâche pas. Quitte à la prendre en option plutôt qu’en spé. Car en études supérieures, même en informatique, il y aura des maths.
- NSI à la place des maths : attention. Certains élèves pourraient être tentés de choisir NSI parce qu’ils n’aiment pas les maths et y voient une alternative plus amusante. Autant j’encourage à suivre sa passion, autant il faut être lucide : ne pas avoir de maths du tout en Terminale peut fermer des portes (beaucoup d’écoles d’ingé n’acceptent pas un dossier sans maths, par exemple).
Donc si votre ado déteste les maths au point de ne pas les continuer, assurez-vous qu’il a un projet post-bac cohérent (par exemple aller en BTS/IUT informatique accepte parfois des non-math, ou partir vers un BTS design numérique etc.). Et qu’il soit vraiment solide en NSI parce qu’il devra compenser. Ce n’est pas impossible, mais c’est un cas à réfléchir avec un conseiller.
En conclusion, Maths et NSI ne s’opposent pas : l’idéal est de réussir à concilier les deux au moins en Première. Si un choix doit être fait en Terminale, basez-le sur les aptitudes (où il a les meilleures notes, le plus de facilité) et les aspirations professionnelles. On voit d’ailleurs dans les chiffres que beaucoup d’élèves abandonnent NSI en Terminale pour garder Maths, souvent par crainte pour leur dossier, ce qui explique que seul un peu moins de la moitié des élèves de Première NSI poursuivent en Terminale.
C’est dommage si NSI était leur passion. Donc pesez bien le pour et le contre, et n’hésitez pas à prendre conseil (un coach Proxxie peut aider à faire ce choix crucial en fin de Première, en prenant en compte le profil OCEAN-X et les résultats scolaires de votre enfant).
NSI vs Sciences de l’Ingénieur (SI)
Ces deux spécialités attirent souvent un profil d’élèves “touche-à-tout” en sciences, fans de technologie. Pourtant, leur contenu diffère beaucoup :
La spécialité SI (Sciences de l’Ingénieur) est orientée sur la conception de systèmes technologiques. On y fait de la mécanique, de l’électronique, de la modélisation 3D, de la programmation de robots ou de cartes Arduino, etc. C’est très concret aussi, avec des projets de type fabriquer un bras robotisé, concevoir une maquette de voiture autonome… On y mobilise des notions de physique (électricité, résistance des matériaux, etc.), de l’algorithmique appliquée aux systèmes, et on touche un peu au code mais pas autant qu’en NSI (le code en SI sert à piloter du matériel, typiquement).
La spécialité NSI se concentre sur l’informatique pure. En NSI, on ne fera pas de mécanique ni d’électronique. À la place, on approfondira la programmation sur ordinateur, les logiciels, les données, les réseaux. On est vraiment dans le monde virtuel et logiciel.
Comment choisir ? Si votre enfant adore construire, inventer des objets, a un esprit d’ingénieur bricoleur, et qu’il aime la physique autant que l’informatique, la SI peut lui convenir peut-être plus que NSI. S’il est plutôt passionné par le numérique, les logiciels, les applications virtuelles, et qu’il n’accroche pas trop sur la mécanique ou l’électronique, NSI sera plus épanouissant. Ce n’est pas rare qu’un élève hésite : souvent ils imaginent que SI = robotique et NSI = programmation, et ils voudraient les deux. Bonne nouvelle : s’il est motivé, il peut prendre les deux en Première ! Ça fait un planning chargé, mais NSI+SI est une combinaison autorisée (voir le tableau plus haut). Cela donne un profil très technophile, à double compétence, super pour aller en école d’ingé en robotique par exemple. S’il ne veut en prendre qu’une : qu’il regarde le programme détaillé de chaque spécialité (disponible sur Eduscol ou via des brochures Onisep) et qu’il se demande dans quel cours il se projette le plus.
Concrètement, la différence en classe : En NSI, votre enfant sera beaucoup en salle informatique à taper du code, parfois sur papier pour réfléchir à des algos. En SI, il sera en laboratoire technologique à manipuler du matériel (des capteurs, des kits robots, faire des tests sur des maquettes) et aussi un peu d’ordinateur pour la CAO (conception assistée par ordi) ou la programmation embarquée. Donc ça n’est pas le même quotidien.
En résumé, NSI = logiciel, SI = matériel (pour simplifier). Ce sont deux approches complémentaires. D’ailleurs, un ingénieur en informatique aura souvent un collègue ingénieur en mécanique pour construire un objet innovant. Au lycée, on ne peut pas tout faire, alors il faut trancher selon ses affinités. L’avantage tout de même de NSI, c’est que c’est utile pour tout domaine (on l’a dit, savoir programmer sert même en histoire aujourd’hui). La SI est plus ciblée vers l’ingénierie industrielle. Donc si votre enfant est indécis sur son orientation précise, NSI lui laisse peut-être plus de portes ouvertes dans des secteurs variés, tandis que SI le spécialise déjà dans une voie ingénieur industriel. À méditer.
Et les autres spécialités scientifiques ?
On pourrait comparer NSI avec la SVT ou la Physique-Chimie, mais elles sont plus éloignées en contenu. Disons simplement que NSI n’est pas un substitut des sciences “classiques”, mais bien une discipline à part entière. Un élève très intéressé par la biologie ou l’astrophysique ne trouvera pas son bonheur en NSI, il vaudra mieux qu’il prenne SVT ou Physique, et éventuellement NSI en plus s’il aime le numérique. L’avantage de NSI est qu’elle peut venir en complément d’une autre science pour apporter l’outil informatique. Par exemple, un futur biologiste qui sait coder pourra faire de la bio-informatique, un physicien qui sait coder pourra faire de la simulation, etc.
Enfin, notez que la NSI a un voisin de filière technologique : la spécialité SIN (Systèmes d’Information et Numérique) du bac STI2D (technologique). Ce n’est pas la même chose mais il y a des recoupements (ils font du réseau, du code, de l’électronique…). Si votre enfant a des difficultés en voie générale mais adore l’informatique, basculer en STI2D option SIN peut être une alternative à considérer, car c’est plus concret et encadré, avec autant (voire plus) de pratique.
C’est un choix d’orientation important qui se discute avec l’équipe éducative. En tout cas, NSI dans la voie générale est un enseignement assez exigeant intellectuellement (par son caractère nouveau et technique), donc il faut quand même un élève capable de suivre un enseignement général solide.
Quelques témoignages d’élèves ayant suivi la spécialité NSI
Quoi de mieux que la voix de ceux qui vivent ou ont vécu l’expérience NSI pour se faire une idée réaliste ?
Alex, 17 ans, élève en Terminale NSI à Paris – “En Seconde, j’hésitais entre plusieurs spé, mais j’étais attiré par l’informatique car je passais déjà du temps à bricoler des petits programmes en autodidacte. J’ai donc choisi NSI + Maths + Physique. Franchement, je ne le regrette pas : dès la Première, j’ai adoré mes cours de NSI. On a appris à coder en Python, ce qui m’a tout de suite plu parce que c’était concret : voir le résultat de son programme, c’est gratifiant. J’ai aussi aimé le côté projet en groupe, ça m’a appris à mieux communiquer. Au début, j’étais un peu “solo”, je codais dans mon coin, mais là on devait travailler ensemble, se répartir les tâches – une vraie expérience de travail d’équipe ! Ce n’est pas toujours facile (parfois j’avais envie de tout faire moi-même) mais au final on a réalisé des trucs cools, comme un petit jeu style “casse-briques” en Python. Aujourd’hui en Terminale, on va plus loin (les bases de données, etc.) et je sens que ça me donne une longueur d’avance pour l’an prochain. J’ai postulé en prépa MPI et en école d’ingé post-bac en informatique. Lors des entretiens, j’ai pu parler d’un projet que j’avais fait en NSI pour le Grand Oral (une appli de gestion de bibliothèque que j’ai codée). Les jurys étaient impressionnés qu’on fasse ça au lycée. Je pense sincèrement que NSI a confirmé ma vocation : je veux devenir ingénieur en informatique, peut-être spécialisé en IA. Et petit bonus : quand un truc ne marche pas sur l’ordi à la maison, c’est souvent moi qui trouve la solution maintenant, mes parents sont contents d’avoir leur “Dépannage-Man” personnel !”
Inès, 18 ans, ancienne élève NSI maintenant en BUT informatique – “Au lycée, j’avais choisi NSI un peu par curiosité, sans savoir si j’allais aimer. J’étais la seule fille de ma classe en Première… au début ça fait bizarre, j’avais peur de ne pas être à la hauteur. Mais mon prof m’a encouragée et très vite je me suis intégrée, les gars m’ont acceptée dans leur groupe sans problème. J’ai même pris goût à la programmation alors que je partais de zéro. J’ai continué en Terminale (on est passés à deux filles car j’ai convaincu une copine de prendre NSI aussi). Ce que j’ai préféré, c’est quand on a fait un projet de site web en Terminale : on a créé un site de A à Z en HTML/CSS/JS, sur le thème du cinéma. J’ai pu allier ma passion du design et du code, c’était super. Après le bac, j’ai choisi de faire un BUT Informatique car je voulais rester dans le concret. Là encore, être passée par NSI m’aide beaucoup : en cours de programmation je revois des notions déjà vues, je suis plus à l’aise que certains camarades qui découvrent le code pour la première fois à l’IUT. Et surtout, NSI m’a donné confiance : je sais que je suis capable de réussir dans ce domaine, malgré le fait qu’il y ait peu de filles. J’ai d’ailleurs rejoint une association étudiante de women in tech dans mon IUT pour encourager les vocations féminines. Mon rêve serait de devenir développeuse front-end ou UI/UX designer, pour combiner code et esthétique. Je pense que sans la NSI, je ne me serais peut-être pas orientée vers cette voie, ou alors j’aurais eu plus de doutes. Là, je fonce !”
Léa, 17 ans, élève française en Terminale à l’étranger (Lycée français de Montréal) – “J’ai la chance d’étudier dans un lycée français au Canada qui propose la NSI. J’ai choisi cette spécialité car j’ai toujours adoré les ordinateurs et je voulais retrouver un peu de “France” dans mes études (étant à l’étranger, suivre le programme français en info me plaisait). La NSI m’a permis de créer des liens avec des camarades autour de projets communs, et ça m’a vraiment aidée à m’intégrer, même si je suis arrivée en Première dans ce lycée. Ce qui est génial, c’est que les compétences qu’on acquiert sont reconnues partout : par exemple, grâce à ce que j’ai appris en NSI, j’ai pu participer à un hackathon jeunesse organisé par une université locale, et notre équipe a remporté un prix avec une appli mobile qu’on a développée en 24h ! Je me rends compte que le programme NSI français est assez avancé par rapport à ce que font certains lycéens d’ici, du coup ça me donne un avantage. L’an prochain, j’envisage de rester au Canada pour faire un Bachelor en informatique à l’université. J’ai déjà eu des entretiens, et ils étaient très intéressés par le contenu de ma spé NSI, que je leur ai détaillé. Vivre à l’étranger et avoir suivi NSI m’a aussi ouvert l’esprit sur l’importance du numérique dans différents contextes : par exemple en Terminale on a un projet en partenariat avec une entreprise québécoise pour développer un outil, c’est super concret. Je recommande aux élèves français de l’étranger de prendre NSI si leur lycée le propose, et sinon d’apprendre à coder en ligne, car c’est vraiment un langage universel qui peut briser les barrières culturelles. Moi, grâce au code, j’ai collaboré avec des gens de divers pays, c’est une compétence qui rapproche !”
Les élèves ayant suivi NSI développent souvent un état d’esprit particulier : ils sont débrouillards, n’ont pas peur de chercher par eux-mêmes, ont appris à apprendre en quelque sorte. Ils savent aussi mieux collaborer sur des projets. Ce sont des compétences extra-académiques précieuses, quel que soit le futur métier.
Conclusion
Vous voilà arrivé·e au terme de ce voyage au cœur de la spécialité NSI ! J’espère que cet article vous a apporté toutes les clés pour comprendre le programme, évaluer si cette spécialité correspond au profil de votre enfant, et l’orienter sereinement vers les meilleures combinaisons et poursuites d’études. Le monde numérique est en constante évolution, et en choisissant NSI votre lycéen.ne pourra en devenir acteur/actrice plutôt que simple consommateur.trice – une compétence qui lui servira toute sa vie, même au-delà de sa carrière.
La spécialité NSI est une aventure passionnante pour de nombreux élèves – et avec votre soutien et les bons outils, votre enfant pourra y épanouir tout son potentiel. Il/elle en ressortira enrichi(e) de compétences techniques recherchées, mais aussi d’une confiance en soi accrue et d’une meilleure compréhension du monde numérique dans lequel nous vivons.