Vous avez un ado qui adore démonter le grille-pain familial juste pour voir comment il marche ? Pas de panique, il a peut-être l’âme d’un futur ingénieur ! La spécialité Sciences de l’Ingénieur (SI), proposée en voie générale au lycée en France, permet aux lycéens curieux de technologie de plonger dans l’univers de l’ingénierie dès la Première.
Dans cet article, nous allons décortiquer tout ce qu’il faut savoir sur la spé SI : contenu des cours, compétences acquises, profil idéal de l’élève, mais aussi combinaisons de spécialités, poursuites d’études post-bac, métiers possibles et même quelques témoignages d’anciens élèves (dont un depuis l’étranger !).
Sans oublier des conseils pratiques pour les parents afin d’aider votre enfant à faire le bon choix, avec en bonus des références aux outils Proxxie pour faciliter l’orientation de votre enfant.
Qu’apprend-on avec la spécialité SI au lycée ?
La spécialité Sciences de l’Ingénieur (SI) fait partie des 13 enseignements de spécialité du bac général. Elle a pour vocation d’initier les lycéens aux sciences appliquées et à la technologie. Concrètement, en SI on s’intéresse à tous les objets et systèmes technologiques qui nous entourent : du smartphone au pont qui enjambe la rivière, en passant par le robot aspirateur ou la voiture électrique. L’objectif ? Comprendre et concevoir les produits de demain, en apprenant à résoudre des problèmes concrets grâce à la démarche d’ingénieur.
Un esprit “ingénieur” dès le lycée : La SI donne aux élèves les bases de la démarche de l’ingénieur. Ils apprennent à innover, à imaginer des solutions techniques et à les matérialiser, le tout en s’appuyant sur des connaissances scientifiques. Contrairement à des matières purement théoriques comme les maths ou la physique-chimie, les sciences de l’ingénieur font la part belle au concret et à la mise en œuvre de solutions. C’est l’idéal pour les jeunes qui aiment apprendre en faisant. D’ailleurs, le programme insiste sur l’observation, la modélisation, l’expérimentation et l’analyse critique – autant d’étapes clés pour améliorer les systèmes existants et en inventer de nouveaux.
Volume horaire et structure : Préparez-vous, l’emploi du temps est un peu plus chargé qu’avec d’autres spécialités ! En Première, la spécialité SI représente 4 heures de cours par semaine. En Terminale, c’est 6 heures par semaine, +2 heures de sciences physiques appliquées spécialement intégrées pour les élèves de SI. Ces 2 heures supplémentaires de physique (obligatoires en Terminale SI) couvrent des notions de physique indispensables (électricité, mécanique, etc.) pour compléter la formation d’ingénieur en herbe. Autrement dit, même si votre enfant ne prend pas la spécialité Physique-Chimie, il bénéficiera en Terminale SI d’un complément en physique afin d’être armé pour le bac et la suite. L’épreuve finale du bac SI dure d’ailleurs 4 heures et comporte deux volets : une partie SI coefficient 12 et une partie Physique coefficient 4, histoire de valider ces deux aspects.
Un programme entre théorie et pratique
En cours de SI, on alterne entre bases théoriques et ateliers pratiques. Le programme s’organise autour de trois grandes thématiques interdisciplinaires (en lien avec des enjeux actuels) :
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Territoires intelligents, mobilité et objets connectés : comment concevoir des produits intelligents qui facilitent la mobilité des personnes et des biens (ville connectée, transports innovants, gestion intelligente des ressources, etc.) ?
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L’humain assisté, augmenté, réparé : comment la technologie peut-elle assister l’être humain ou compenser ses déficiences ? (ex : dispositifs médicaux, prothèses bioniques, exosquelettes, assistance aux personnes handicapées…).
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Design responsable et prototypage innovant : comment imaginer des produits innovants en intégrant le développement durable et l’impact environnemental ? Ici on aborde l’éco-conception, les nouveaux matériaux, le recyclage, etc., tout en apprenant à prototyper ces idées.
Au-delà de ces thèmes un peu conceptuels, qu’apprend-on concrètement en SI ? Beaucoup de choses ! Les élèves touchent à plusieurs domaines de l’ingénierie : mécanique, électronique, automatique, informatique… Par exemple, ils vont étudier comment fonctionne un objet (analyse fonctionnelle et technique), comprendre les échanges d’énergie et les transferts de puissance dans un système, ou encore comment les informations circulent entre les composants (capteurs, processeurs, actionneurs…).
Côté sciences “dures”, la SI mobilise évidemment des notions de physique (par exemple, calculer une force, une énergie, une vitesse de rotation) et un peu de mathématiques (modéliser un mouvement par des équations, résoudre des équations pour prévoir le comportement d’un système). Pas d’inquiétude, on reste dans les applications concrètes des maths : il s’agit moins de faire des démonstrations abstraites que d’utiliser les formules pour dimensionner un moteur ou simuler la trajectoire d’un bras de robot. Les outils numériques sont également au programme : les lycéens peuvent être amenés à programmer de petits objets (par ex. piloter une carte Arduino, coder un algorithme simple) ou à utiliser des logiciels de CAO/DAO (conception assistée par ordinateur) et de simulation.
Cours en classe, laboratoire et fab lab : Le temps en SI se partage entre la salle de classe “classique” et des espaces spécialisés. Beaucoup de lycées équipés pour la SI disposent de salles informatiques et même de petits ateliers type “fab lab” avec des équipements modernes : imprimante 3D, découpeuse laser, outillage électronique, kits robotique, etc. Votre enfant aura donc l’occasion de passer du temps à concevoir sur ordinateur, puis à fabriquer/tester en vrai ses inventions. C’est très valorisant pour un jeune de voir un projet prendre forme, et cela développe son ingéniosité manuelle autant que son sens de l’abstraction.
Des compétences variées : en fin de Terminale SI, un élève aura développé une panoplie de compétences. Il saura par exemple analyser un besoin et rédiger un cahier des charges, imaginer une solution technique et la modéliser (sur ordi ou sur papier), calculer les éléments essentiels pour la dimensionner (puissance nécessaire, résistance des matériaux, consommation d’énergie…), programmer ou paramétrer des systèmes automatisés, fabriquer un prototype (voire souder quelques fils ou imprimer une pièce 3D), puis tester et simuler pour vérifier que “ça marche” comme prévu.
En bonus, il aura appris à travailler en équipe et à communiquer ses résultats, car la SI insiste beaucoup sur le travail collaboratif et la présentation des projets (rapports écrits, soutenances orales, vidéos…).
Des projets concrets chaque année
La spécialité SI est résolument tournée vers les projets concrets. En Première comme en Terminale, les élèves participent à un “challenge” en équipe sur l’année, où ils doivent concevoir puis réaliser un prototype répondant à un problème donné. C’est souvent le moment préféré des élèves : on met en pratique tout ce qu’on a vu en cours pour créer quelque chose de nouveau.
Encadrés par leurs profs, ils passent par toutes les étapes : brainstorming, choix d’une solution, modélisation, construction du prototype, tests, puis présentation du projet (souvent sous forme d’une vidéo ou d’une démonstration).
Quelques exemples de projets réalisés en SI : (de quoi vous donner une idée du côté très concret et innovant de cette spécialité) :
- Serrure connectée pilotée par smartphone pour améliorer la sécurité à la maison.
- Prothèse de main bionique permettant à un·e amputé·e de saisir des objets courants.
- Dalle de trottoir produisant de l’électricité à chaque pas pour alimenter l’éclairage public.
- Mini-robot suiveur de ligne intelligent capable de transporter de petits objets sur un parcours.
Comme on le voit, l’imagination des lycéens est au pouvoir ! Ces projets ludiques développent la créativité, la débrouillardise et la passion de nos apprentis ingénieurs. Et qui sait, cela allume peut-être des vocations pour de futures inventions encore plus grandes.
SI en bac général vs STI2D en bac techno
Un petit mot pour éviter la confusion : la spécialité SI dont nous parlons ici est bien celle du bac général. Il existe une autre filière au lycée pour les amoureux de technologie, c’est le bac technologique STI2D (Sciences et Technologies de l’Industrie et du Développement Durable).
Le bac STI2D est un cursus complet orienté “ingénierie” avec plusieurs enseignements technologiques, souvent choisi par des élèves qui préfèrent un enseignement plus pratique et concret et un peu moins théorique que le bac général.
SI vs STI2D, quelles différences ? En bac général, la spécialité SI occupe 4 à 6h par semaine et s’ajoute aux enseignements généraux (français, philo, langues, histoire, etc.). Le bac STI2D de son côté propose jusqu’à 12h par semaine de techno (ingénierie, développement durable…) avec un enseignement en mode projet très poussé, et moins de théorie scientifique pure.
En résumé, STI2D convient à des profils plus “terrain” ou ayant éventuellement des difficultés en enseignements généraux, tandis que SI en bac général s’adresse à des élèves à l’aise en sciences qui visent souvent des études longues. Les deux voies peuvent mener à des études d’ingénieur, mais via des chemins un peu différents (on en reparle plus loin). L’important est de choisir la voie où votre enfant s’épanouira le mieux.
Quel profil d'élève pour choisir la spécialité SI ?
Vous hésitez à proposer la spé SI à votre enfant (ou vous êtes vous-même en Seconde en train de choisir vos spécialités) ? Quel type de lycéen s’éclate en SI ? Voici quelques traits de personnalité et centres d’intérêts qui correspondent bien à cette spécialité :
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Curiosité technique : depuis tout petit, il/elle demande “Pourquoi ça roule ? Comment ça s’allume ?”. Les objets techniques suscitent sa curiosité. Un élève fait pour la SI adore comprendre comment fonctionnent les machines, démonter un vieux PC ou décortiquer un moteur de vélo.
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Goût pour le concret et le bricolage : les expériences pratiques ne lui font pas peur. Au contraire, mettre les mains dans le cambouis (parfois au sens propre !) le motive. Si votre enfant monte des Lego Technic ou imprime des objets en 3D entre deux sessions de jeux vidéo, c’est bon signe.
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Appétence pour les sciences : on ne va pas se mentir, il faut quand même aimer les matières scientifiques. Physique et maths en particulier jouent un rôle clé. Pas besoin d’être un génie mathématique, mais être à l’aise avec les chiffres, les calculs et les lois physiques est important. Ceux qui aiment la SVT (biologie) mais détestent la techno seront peut-être moins dans leur élément. En revanche, un passionné de robotique, d’informatique ou d’électronique y trouvera son compte.
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Créativité et ingéniosité : la SI, ce n’est pas que de l’application bête et méchante, il faut aussi imaginer des solutions. Un profil inventif, qui aime chercher de nouvelles idées, concevoir, tester, se tromper et recommencer, conviendra très bien. L’élève doit aimer résoudre des problèmes à sa façon.
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Patience et persévérance : tout ne marche pas du premier coup en technologie. Un élève de SI doit savoir rester patient, apprendre de ses erreurs et améliorer progressivement son projet. Cette ténacité lui servira dans beaucoup de domaines plus tard.
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Travail en équipe : souvent, les projets se font en groupe. Un lycéen capable de coopérer avec ses camarades, de partager ses idées et d’écouter celles des autres, sera à l’aise. Si votre enfant aime jouer les chef(fe) de projet ou au contraire s’impliquer discrètement mais sûrement dans une équipe, il se plaira en SI.
En résumé, la spé SI convient aux jeunes passionnés de technologie, qui aiment comprendre, expérimenter, inventer, et qui sont prêts à relever des défis concrets. Si votre ado préfère la littérature ou ne supporte pas de passer une heure sur un problème technique, il/elle sera sans doute plus heureux dans une autre spécialité. Chaque élève est différent, l’essentiel est de choisir la spécialité dans laquelle on s’épanouit.
Que faire après la spécialité SI au bac ?
Choisir SI en Première/Terminale, c’est souvent un tremplin vers des études supérieures techniques ou scientifiques. Rassurez-vous, ce choix n’enferme pas votre enfant dans une seule voie, mais il oriente quand même vers certains parcours. Voici les principales poursuites d’études post-bac pour un élève ayant fait SI :
Écoles d’ingénieurs (avec ou sans prépa)
Beaucoup de passionnés de SI rêvent de devenir ingénieur plus tard. Bonne nouvelle : la spécialité SI prépare très bien à intégrer une école d’ingénieurs. Deux grandes routes s’offrent à lui/elle :
- Les écoles d’ingénieurs post-bac : Ce sont des écoles qui recrutent directement après le bac (par concours ou dossier Parcoursup). On peut citer par exemple les INSA, les écoles du réseau Polytech, UTC, UTBM, certains cycles ingénieurs universitaires, ou des écoles privées. Avec SI dans son bagage, un élève montre déjà sa motivation pour l’ingénierie et ses bases pratiques. Pour candidater, il est fortement recommandé d’avoir aussi un bon niveau en maths (idéalement la spé Maths en Terminale ou au minimum l’option Maths Complémentaires si on a laissé tomber la spé Maths).
Les écoles post-bac recherchent souvent des profils Maths + Physique + SI. La combinaison SI + Maths + Physique-Chimie en Terminale est donc un passeport quasi idéal pour ces formations. Mais d’autres combinaisons sont possibles (SI + Maths + Numérique par ex., pour des écoles en informatique). En bref, après un bac avec SI, votre enfant peut intégrer en 5 ans un cursus et obtenir le diplôme d’ingénieur reconnu (grade Master).
- Les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) : L’autre voie royale, c’est de passer par 2 ans de prépa après le bac, puis de passer les concours des grandes écoles d’ingénieurs. Là aussi, SI est un atout, notamment si l’on vise la filière PTSI/PT (Physique, Technologie et Sciences de l’Ingénieur) qui est spécialement conçue pour les bacheliers ayant fait SI. En prépa PTSI, le programme reprend et approfondit les sciences de l’ingénieur vues au lycée, ce qui offre une certaine continuité. Un élève ayant aimé la SI en Terminale se sent souvent plus à l’aise dans cette filière (où il y a un peu moins de chimie et un peu plus de méca/électronique).
Il est aussi tout à fait possible de rejoindre d’autres prépas scientifiques MPSI (Maths-Physique) ou PCSI (Physique-Chimie) avec une spé SI en poche, mais il faudra alors rattraper certaines notions de chimie ou de maths très théoriques car ces filières sont plus axées sur les sciences fondamentales. Quoi qu’il en soit, de nombreux ex-SI réussissent très bien en prépa et intègrent ensuite des écoles d’ingénieurs prestigieuses.
Nos tips
Si votre enfant envisage la prépa mais hésite entre S.I. et une autre spé, renseignez-vous sur les attentes des prépas. Par exemple, certaines prépas MPSI demandent impérativement la spé Maths et Physique, d’autres acceptent Maths + SI. Les prépas PTSI exigent généralement d’avoir suivi la spé SI ou à défaut l’option SI en Terminale (il existe une option SI de complément si on n’a pas pris la spé, mais c’est rare). N’hésitez pas à consulter les sites des CPGE ou à demander lors des salons d’orientation. Parcoursup vous permettra de voir les profils des admis des années précédentes. D’une manière générale, Maths + Physique + SI ouvre la plupart des portes en filières ingénieures.
BUT et BTS : les filières courtes technologiques
Tous les élèves ayant fait SI ne veulent pas nécessairement faire 5 ans d’études. Certains préfèrent des cursus plus courts, professionnalisants, tout en restant dans la technique. Là encore, le bagage SI est très utile pour accéder à des BUT ou BTS industriels.
- BUT (Bachelor Universitaire de Technologie) : ex-DUT. Il s’agit de diplômes en 3 ans, en IUT, très appréciés pour leur équilibre entre théorie et pratique. Il existe de nombreux BUT dans le domaine de l’ingénierie : BUT Génie Mécanique et Productique (GMP), BUT Génie Électrique et Informatique Industrielle (GEII), BUT Informatique, BUT Réseaux & Télécom, BUT Génie Civil, BUT Génie Chimique, etc.
Un lycéen issu de spé SI aura déjà vu pas mal de notions de base qui l’aideront en IUT (par exemple, lire un plan mécanique, utiliser des capteurs, programmer un automate…). De plus, il sera habitué à la gestion de projet, un plus non négligeable. L’admission en IUT se fait sur dossier via Parcoursup, et la combinaison SI + matières scientifiques est bien perçue pour des BUT techniques. Après un BUT, l’étudiant peut choisir d’aller sur le marché du travail (comme technicien supérieur ou assistant ingénieur) ou poursuivre en école d’ingénieur (des passerelles existent pour entrer en 3ᵉ année d’école ou en école en alternance).
- BTS (Brevet de Technicien Supérieur) : c’est un diplôme en 2 ans, souvent en lycée, très professionnalisant. Il y a également des BTS en lien avec l’ingénierie : BTS Conception de Produits Industriels, BTS Systèmes Numériques, BTS Électrotechnique, BTS Maintenance Industrielle, etc. Un élève avec SI aura un profil adapté, car il a déjà un vernis technique. Le BTS mène principalement à un poste de technicien rapidement, même si là aussi, une poursuite d’études est possible (Licence professionnelle, voire école d’ingé via une prépa ATS).
Le choix BTS vs BUT dépend du projet de votre enfant : le BUT offre un niveau bac+3 et plus de polyvalence, le BTS est plus court et spécialisé. Dans les deux cas, la spécialité SI au lycée est un excellent préparatif.
Université et autres parcours
Enfin, il ne faut pas oublier l’Université. Un bachelier général ayant fait SI peut tout à fait s’orienter vers la fac, notamment dans des Licences scientifiques classiques : maths, physique, informatique, électronique, mécanique...
Par exemple, une Licence mention “Sciences pour l’ingénieur” (SPI) existe dans certaines universités : elle propose un cursus pluridisciplinaire en 3 ans touchant à l’électronique, la mécanique, l’automatique, etc., très en phase avec la SI du lycée. Après une licence SPI ou une licence de physique, l’étudiant pourra passer des concours pour intégrer une école d’ingénieur en cycle Master, ou poursuivre en Master recherche dans un domaine pointu (robotique, énergie, matériaux…) puis éventuellement en doctorat s’il se découvre une passion pour la recherche.
Outre les sciences de l’ingénieur au sens strict, un profil SI peut aussi bifurquer vers des formations voisines : par exemple, certains élèves combinent SI et arts appliqués ou design (lorsqu’ils ont pris l’option Arts) et se tournent ensuite vers des écoles de design industriel, de création de produits, voire des études d’architecture. Eh oui, un architecte doit être créatif et bon technicien – avoir fait SI peut être un plus lors des admissions en école d’architecture (en complément d’un bon dossier artistique bien sûr).
Enfin, qui dit bac général dit aussi possibilité de se réorienter tout à fait ailleurs : votre enfant ayant fait SI au lycée ne sera pas bloqué s’il décide en Terminale de finalement faire une école de commerce ou des études en tout autre chose. Il devra simplement adapter ses choix de formation et éventuellement suivre des remises à niveau dans certaines matières selon le cas. Mais globalement, la SI ouvre principalement vers le vaste secteur des études d’ingénierie et de technologie, sous toutes ses formes.
Quels métiers après la spécialité SI ?
La spécialité SI en elle-même ne “donne” pas un métier immédiatement (il faudra passer par la case études supérieures), mais elle met le pied à l’étrier pour une multitude de métiers scientifiques et techniques. Voici quelques exemples concrets de professions vers lesquelles peut mener un parcours initié par la SI :
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Ingénieur(e) en robotique – Conçoit et programme des robots pour l’industrie, la médecine ou le grand public. Par exemple, développer un bras robotique en usine ou un robot assistant à domicile. (Études : école d’ingé en robotique ou automatisme).
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Ingénieur mécanique / automobile / aéronautique – Imagine et améliore les véhicules et machines. De la voiture électrique à l’avion éco-efficient, en passant par le TGV, ces ingénieurs appliquent les lois de la mécanique vues en SI pour créer du concret. (Études : école d’ingé génie mécanique, génie aéro…)
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Ingénieur en génie civil / BTP – Spécialiste des constructions (bâtiments, ponts, routes). Il dimensionne les structures, choisit les matériaux… Les bases techniques acquises en SI (statique, résistance) l’aident à garantir la solidité des édifices. (Études : école d’ingé génie civil ou architecture).
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Ingénieur en informatique / systèmes embarqués – Développe des logiciels et systèmes électroniques, par exemple le programme qui pilote une voiture autonome ou un drone. Un profil SI + informatique est idéal pour l’ingénierie des objets connectés. (Études : école d’ingé informatique ou électronique).
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Ingénieur énergie et environnement – Travaille sur les énergies renouvelables, les réseaux intelligents, la gestion de l’eau… Ici aussi, il faut innover pour un monde durable (un thème vu en SI). (Études : école d’ingé énergie, environnement…)
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Designer industriel / concepteur de produits – Allie art et technique pour créer des objets du quotidien à la fois fonctionnels et esthétiques (électroménager, mobilier urbain, high-tech…). La SI apporte la compréhension technique nécessaire pour donner vie aux idées. (Études : école de design industriel, double compétence ingénierie/design).
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Architecte – Mariant architecture et ingénierie, il conçoit des bâtiments. Une ex-SI qui devient architecte aura une sensibilité particulière aux aspects structurels et techniques de ses constructions. (Études : école d’architecture + éventuellement formation d’ingénieur BTP).
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Technicien supérieur / chef de projet technique – Après un BTS/DUT ou même une licence pro, il peut occuper un poste de technicien dans un service R&D, une usine, une entreprise de services technologiques. Avec l’expérience, il peut encadrer une petite équipe et devenir chef de projet sur des installations techniques. La SI lui aura donné le goût de la pratique et de la résolution de pannes.
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Enseignant en technologie/SI – Pourquoi pas transmettre sa passion ? Un élève très motivé par la SI pourrait plus tard passer les concours pour devenir professeur de technologie au collège, ou de SI en lycée (après un diplôme d’ingénieur ou un master et le concours CAPET/agrégation).
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Autres métiers scientifiques – La liste est longue ! Chercheur en laboratoire (en robotique, en matériaux…), astrophysicien (si la physique le passionne jusqu’aux étoiles), pilote d’avion (en passant par l’école de l’air), contrôleur aérien, urbaniste, expert en fabrication additive (impression 3D)… En réalité, la spécialité SI ouvre vers tous les métiers de l’ingénierie et de l’industrie, et plus généralement vers les emplois qui requièrent de l’ingéniosité et une compréhension des systèmes techniques.
Cette multitude de débouchés s’explique par le fait que les compétences acquises en SI (raisonnement logique, méthode de projet, connaissances technologiques de base) sont très transférables. Dans un monde de plus en plus technologique, comprendre “comment ça marche” est un atout quel que soit le secteur. Même en dehors de l’ingénierie, un esprit formé à analyser et résoudre des problèmes techniques sera apprécié.
Zoom sur les besoins : Il faut aussi noter que le marché du travail français (et mondial) manque d’ingénieurs dans de nombreux domaines. On parle régulièrement de pénurie d’ingénieurs en informatique, en mécanique, en électronique… Choisir la voie SI puis ingénieur, c’est se diriger vers des métiers avec de belles opportunités d’emploi et d’évolution de carrière. De plus, ce sont souvent des métiers bien rémunérés une fois le diplôme obtenu. De quoi motiver les troupes !
Quelques témoignages d’élèves ayant suivi la spécialité SI
Rien de tel que la parole de ceux qui sont passés par là. Voici deux témoignages d’anciens élèves ayant suivi la spécialité SI, qui partagent leur expérience :
- Camille, 19 ans, étudiante en école d’ingénieur à Montréal (Canada) :
« J’ai choisi la spé SI un peu à l’aveuglette en fin de Seconde, car j’aimais bien la techno au collège. Eh bien, ça a été une révélation pour moi ! En Terminale, avec mon équipe on a conçu un petit robot suiveur pour aider à transporter des livres entre classes. J’ai adoré passer des heures au labo à programmer les capteurs et à imprimer les pièces en 3D. C’est clairement ce projet qui m’a donné envie de poursuivre en école d’ingé. Après le bac, j’ai tenté ma chance pour un Bachelor en ingénierie au Canada. Lors de l’entretien d’admission, j’ai pu parler de mon projet SI en détail : les profs étaient impressionnés qu’on ait déjà fait ça au lycée ! Aujourd’hui, en école d’ingé à Montréal, je me rends compte que j’ai plein d’avance sur certains camarades étrangers qui n’avaient pas fait de SI. Je sais déjà utiliser des machines, coder un peu, et je suis moins perdue quand on parle de mécatronique ou d’arduino. Franchement, la SI au lycée m’a donné confiance en moi et une vraie longueur d’avance. »
- Maxime, 18 ans, élève en prépa PTSI à Lyon :
« Au lycée, j’étais passionné par tout ce qui était technologie, donc le choix de la spé SI a été naturel. J’ai combiné avec Maths et Physique en Terminale car je visais une classe prépa. Honnêtement, la Terminale a été sportive (pas mal de boulot entre les 3 spés), mais la SI était presque une bouffée d’air pour moi : pouvoir manipuler, bricoler en cours de SI, ça changeait des équations de maths à longueur de journée. Maintenant que je suis en prépa PTSI, je vois clairement l’utilité d’avoir fait SI avant. En cours d’sciences de l’ingénieur en prépa, je retrouve des notions déjà vues (logique combinatoire, statique, etc.), du coup je ne pars pas de zéro et je peux même aider des potes qui viennent d’autres filières. La charge de travail en prépa est énorme, mais grâce à la SI du lycée j’ai déjà la méthode de projet et l’habitude de bosser en équipe, ça m’aide à m’organiser dans les colles de TIPE. Je conseille vraiment la SI aux lycéens qui se projettent en prépa ingénieur : c’est un investissement gagnant. Et puis, ça rappelle pourquoi on se donne autant de mal en maths/physique – pour construire des trucs concrets ! »
Comment aider mon ado à choisir ses spécialités au lycée ?
En tant que parent, comment pouvez-vous accompagner au mieux votre lycéen dans sa réflexion sur la spécialité SI ? Voici quelques conseils concrets pour vous aider à l’orienter sans le brusquer, et pour bien réfléchir aux combinaisons de spécialités pertinentes.
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S’informer ensemble sur le contenu de SI : N’hésitez pas à aller plus loin en parcourant le programme officiel de SI (disponible sur Eduscol ou sur des sites comme l’Onisep). Regardez aussi des vidéos ou des forums où des élèves parlent de leurs projets en SI. En comprenant ce qui se fait en cours (par ex. programmer un robot, calculer la résistance d’une poutre…), vous pourrez mieux discuter avec votre enfant de ce qui l’attire ou non. Peut-être pourriez-vous assister à une Journée Portes Ouvertes dans un lycée qui présente les travaux de leurs élèves de SI ? Cela rendra la spécialité plus concrète qu’une ligne sur une brochure.
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Évaluer les centres d’intérêt de votre enfant : Posez-lui des questions ouvertes : “Qu’est-ce qui te plaît le plus dans tes cours de Seconde ? Tu te verrais passer 4 à 6h par semaine à faire quoi l’an prochain ?”. S’il répond “j’adore les TP de physique et j’aimerais aller plus loin” ou “j’aime bien l’informatique et construire des trucs”, la SI peut être un bon choix. En revanche, s’il avoue détester démonter le moindre objet ou ne pas aimer la physique, il vaut mieux considérer d’autres spé. Parlez aussi de ses projets d’avenir : il/elle n’en a peut-être aucune idée (et c’est normal à 15-16 ans), mais s’il dit “ingénieur son ça a l’air cool” ou “j’aimerais travailler dans les jeux vidéo”, essayez de voir quelle spécialité s’en rapproche (SI pour l’ingénierie audio, SI ou NSI pour le jeu vidéo, etc.).
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Faire le point sur ses résultats scolaires : La SI demande d’être à l’aise en sciences. Regardez ensemble ses notes en maths, physique, technologie en Seconde. Si c’est correct voire bon, aucun souci pour tenter SI. Si par contre il/elle a des difficultés sérieuses en mathématiques, il faudra peut-être le soutenir car la spé SI implique des calculs. À l’inverse, un élève moyen en classe mais ultra-motivé par la technologie peut souvent s’épanouir en SI et voir ses résultats grimper grâce à l’aspect concret qui le re-mobilise. Ne vous fiez donc pas qu’aux notes, misez aussi sur la motivation.
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Bien choisir les combinaisons de spécialités : En voie générale, l’élève doit choisir 3 spécialités en Première, puis n’en conserver que 2 en Terminale (la combinaison finale compte beaucoup pour l’orientation post-bac). Si votre enfant prend SI, les autres choix importent. La combo Maths + Physique-Chimie + SI est idéale pour garder un profil scientifique large et solide (et ouvre quasiment toutes les portes en études sup). S’il ne se sent pas de prendre 2 autres sciences, il peut combiner Maths + SI + autre chose (par ex. Sciences Éco ou Langues), mais il perdra l’apport de la physique – ce n’est envisageable que s’il vise plutôt l’informatique ou un domaine techno sans chimie/physique, et il devra de toute façon suivre le module de physique intégré en Terminale SI. À l’inverse, combiner Physique + SI + autre chose sans Maths est risqué si on envisage des études d’ingénieur, car les maths restent incontournables (sauf parcours très spécifique). Dans ce cas, au minimum prendre l’option Mathématiques Complémentaires en Terminale pour garder un niveau convenable en maths serait judicieux. Discutez avec les professeurs principaux et n’hésitez pas à utiliser des outils en ligne comme le site Horizons21 (ou Proxxie, voir plus bas) pour simuler les combinaisons et voir quels débouchés elles offrent.
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Garder des portes ouvertes (mais pas trop) : L’erreur classique est de vouloir choisir des spécialités “au cas où” sans réel intérêt pour l’élève. Par exemple, prendre SI et Sciences de la Vie et Terre et Langues, juste pour “toucher à tout”, n’a pas beaucoup de sens et risque de diluer ses efforts. Mieux vaut cibler les domaines qu’il aime vraiment. Cependant, assurez-vous qu’il ne se ferme pas inutilement des portes : s’il envisage vaguement médecine et ingénieur (ça arrive d’hésiter entre deux mondes), peut-être garder SVT et Maths en Première en plus de SI, puis trancher en Terminale. En gros, aidez-le à cohérer ses choix avec ses envies, sans multiplier les paris contradictoires. À la fin, il faut qu’il aime ses 2 spécialités de Terminale, car ce seront ses matières dominantes pour le bac et Parcoursup.
Enfin, sachez que vous n’êtes pas seuls dans ce processus. D’autres parents et élèves sont passés par là, avec leurs doutes et leurs questions. Il peut être utile d’échanger avec des familles dont l’enfant a choisi SI les années précédentes, ou de consulter des forums (attention toutefois aux avis trop tranchés qu’on peut y lire). Vous pouvez aussi contacter l’un de nos mentors Proxxie pour que l’on puisse vous accompagner.
Conclusion
La spécialité Sciences de l’Ingénieur au lycée est sans conteste un excellent choix pour les jeunes passionnés par la technologie, l’innovation et la science appliquée. Elle offre un apprentissage riche et stimulant, qui change des cours magistraux traditionnels : on y conçoit, on y fabrique, on y collabore, bref on apprend en faisant, tout en construisant des bases scientifiques solides. Pour les parents, voir son enfant s’épanouir en SI, c’est le voir s’ouvrir à de nouveaux horizons, gagner en autonomie et en confiance à travers les projets menés.
Évidemment, la SI n’est pas la voie unique du succès – chaque élève doit trouver sa propre passion – mais pour ceux qui se reconnaissent dans le profil, elle peut devenir un véritable moteur jusqu’au bac et au-delà. Combinée judicieusement avec d’autres spécialités (Maths, Physique, NSI, etc.), elle ouvre la voie à un large éventail d’études supérieures de qualité : écoles d’ingénieurs, IUT, prépas, universités… Les perspectives de carrières passionnantes qui en découlent (ingénieur, chercheur, architecte, concepteur, enseignant…) montrent que l’investissement en vaut la peine.
En somme, si votre enfant a l’âme d’un inventeur ou d’une inventrice, si chaque gadget entre ses mains devient une expérience scientifique, la spécialité SI pourrait bien être son terrain de jeu idéal au lycée. Accompagnez-le dans sa réflexion, encouragez ses projets (même si cela signifie sacrifier une perceuse ou deux), et rappelez-lui que “qui mieux que lui/elle” peut inventer le futur ! Et pour vous aider à naviguer dans ce choix et ceux à venir, souvenez-vous que Proxxie est là pour vous épauler à chaque étape.