La spécialité Arts permet aux lycéens de nourrir leur créativité, d’explorer différentes formes d’expression artistique et d’acquérir une solide culture esthétique. En arts plastiques, musique, théâtre, danse ou histoire des arts, cette spécialité développe à la fois l’imagination, l’esprit critique et des compétences utiles dans de nombreux domaines.
Choisie par des élèves sensibles à l’art et à la création, elle ouvre la voie à des études variées (écoles d’art, université, prépas, formations techniques) et à des métiers dans la culture, la communication ou l’enseignement.
Dans ce guide, vous trouverez :
- Le contenu du programme de cette spécialité.
- Le profil type des élèves qui réussissent dans cette spécialité.
- Les études et débouchés possibles.
- Des conseils pour les parents sur le choix de spécialités et l’accompagnement.
- Des témoignages d’élèves, dont certains à l’étranger.
Tout au long de l’article, je vous partagerai aussi des outils utiles comme Proxxie Coach, le profil OCEAN-X ou le Proxxie Calendar, pour mieux vous accompagner.
Qu’apprend-on avec la spécialité Arts (options arts plastiques, théâtre, musique…) au lycée ?
La spécialité Arts au lycée général vise à développer la créativité, la sensibilité artistique et la culture de l’élève, tout en encourageant sa réflexion critique sur les œuvres et les pratiques artistiques. Concrètement, cette spécialité se décline en sept domaines proposés par le Ministère de l’Éducation nationale : arts plastiques, théâtre, musique, danse, cinéma-audiovisuel, histoire des arts et arts du cirque.
Chaque lycéen choisit un seul de ces modules en Première (il n’est pas possible de cumuler deux spécialités Arts). Le programme exact va donc varier selon l’option retenue, mais l’objectif commun reste d’alterner pratique artistique et apport théorique. Voici un tour d’horizon des contenus pour chaque option :
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Arts plastiques : pratique des arts visuels (dessin, peinture, sculpture, photo…) et exploration de tout le processus de création d’une œuvre, de l’idée à la réalisation jusqu’à la réception par le public. On y étudie la représentation figurative et abstraite, les techniques et supports (matières, formes, couleurs), la notion de matériau, et même un peu de design, d’arts de lien avec d’autres arts (scénographie, danse, musique). L’élève réalise des projets plastiques variés et apprend à présenter sa démarche artistique.
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Cinéma – Audiovisuel : découverte de la culture cinématographique et des langages de l’image et du son. Le programme s’organise autour de grands axes (par exemple : émotions, écritures du scénario, histoire des techniques, économie du cinéma). Les élèves apprennent à analyser des films, à écrire un storyboard ou un script, à manier la caméra et le montage. Ils réalisent de courts projets (courts-métrages, documentaires) de l’écriture à la post-production, et développent leur regard critique sur le cinéma et les médias audiovisuels.
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Théâtre : initiation approfondie à l’art dramatique. Les élèves étudient des œuvres théâtrales du répertoire (du théâtre antique aux contemporains), participent à des mises en scène et des ateliers de jeu d’acteur. Le programme vise à approfondir la relation esthétique au théâtre, à comprendre le théâtre comme fait social et à explorer le lien entre représentation et performance. Concrètement, les lycéens pratiquent l’improvisation, l’interprétation de rôles, la mise en scène de scènes, et développent leur aisance à l’oral, leur présence scénique et leur esprit d’équipe.
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Musique : développement de la culture musicale et de la pratique instrumentale ou vocale. Trois grands champs de questionnement structurent le cours : le son, la musique, l’espace et le temps ; la musique, l’homme et la société. Les élèves étudient différents genres musicaux, analysent des œuvres (de la musique classique aux musiques actuelles), composent ou improvisent de petites pièces, peuvent pratiquer un instrument en groupe, et acquièrent des notions de théorie (solfège, composition) ainsi qu’une oreille critique.
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Danse : découverte de l’art chorégraphique, à travers la pratique de la danse mais aussi l’analyse. Deux grandes thématiques sont au programme : « le corps en danse » et « la danse, entre continuité et rupture ». Les élèves apprennent à s’exprimer par le mouvement, explorent différents styles de danse, créent des chorégraphies en solo ou en groupe, et développent leur compréhension de l’histoire de la danse et de son vocabulaire. C’est une option qui mobilise fortement le corps et l’imaginaire, et qui renforce aussi la confiance en soi et la gestion du stress (notamment lors des représentations).
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Histoire des arts : étude théorique et culturelle de l’art à travers les époques et les civilisations. Ce module est plus académique : on y aborde diverses thématiques comme les matériaux et techniques de création (œuvres uniques ou multiples), le statut de l’artiste (individuel, collectif, anonyme), les lieux et la réception de l’art (musées, galeries, valeur économique d’une œuvre), ou encore la circulation des œuvres et les échanges artistiques à travers le temps. L’élève développe ainsi une solide culture générale en arts visuels, architecture, patrimoine, et apprend à analyser des images, des monuments, à faire des recherches et à argumenter à l’oral comme à l’écrit sur des questions artistiques.
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Arts du cirque : initiation aux disciplines circassiennes et à l’univers du spectacle de cirque. La question centrale du programme est « comment trouver sa place dans une création collective ? ». Les élèves s’essaient à diverses pratiques : acrobaties, jonglage et manipulations d’objets, équilibre sur fil, clown et jeu comique, etc. Ils découvrent également les différents métiers du cirque (artiste, metteur en scène, technicien, costumier…) et acquièrent de grands repères historiques sur cet art vivant. C’est une option très physique et collaborative où l’esprit d’entraide et la créativité collective sont essentiels.
Comme vous le voyez, la spécialité Arts offre un large éventail de disciplines. Selon l’option choisie, l’élève pourra explorer un champ artistique en particulier de manière pratique (ateliers, projets) tout en construisant une culture artistique commune (histoire de l’art, analyse d’œuvres, vocabulaire technique). Dans tous les cas, on attend de l’élève de la créativité, de la curiosité et de l’investissement personnel : la spécialité Arts demande une participation active et une mise en projet constante (création d’une œuvre ou d’un spectacle de A à Z).
En Première, la spécialité Arts représente 4 heures de cours par semaine, et en Terminale 6 heures par semaine (comme les autres enseignements de spécialité). Les groupes sont généralement à effectif réduit, ce qui permet un suivi personnalisé et une ambiance conviviale propice à l’expression de chacun.
L’évaluation au baccalauréat comprend le plus souvent une épreuve orale avec présentation d’un projet artistique personnel, éventuellement accompagnée d’une note d’intention écrite ou d’un dossier. Par exemple, au bac 2024 l’épreuve finale d’arts consistait en la création d’une œuvre personnelle et sa soutenance orale. Le coefficient de cette spécialité au bac est important (coefficient 16 en Terminale, soit 32% de la note finale si l’élève conserve Arts jusqu’au bac). Autrement dit, c’est une matière à ne pas prendre à la légère : il faudra y travailler sérieusement tout en y prenant du plaisir. Si votre enfant est passionné, ce fort coefficient peut devenir un atout pour décrocher une excellente mention grâce à l’Art !
Nos tips
Toutes les écoles n’offrent pas chacune de ces sept options. Les spécialités arts plastiques et cinéma-audiovisuel sont les plus courantes dans les lycées, tandis que des options comme arts du cirque ou danse sont plus rares. Renseignez-vous auprès de l’établissement de votre secteur pour savoir quelles disciplines artistiques y sont proposées. Si l’option souhaitée n’est pas disponible, des solutions existent : par exemple, demander une dérogation pour s’inscrire dans un autre lycée qui propose cette spécialité rare, ou suivre le cours à distance via le CNED (Centre national d’enseignement à distance) si c’est envisageable.
Pour quel type délève la spécialité Arts est-elle faite ?
Quel genre de lycéen s’épanouit en spécialité Arts ? Bien sûr, tous les profils sont les bienvenus – aucun prérequis n’est exigé et même un débutant motivé peut réussir dans cette voie. Toutefois, on observe que la plupart des élèves qui choisissent Arts après la Seconde ont déjà une appétence pour le domaine artistique et souvent une pratique personnelle en dehors des cours.
Voici quelques traits de personnalité, intérêts et aspirations fréquemment rencontrés chez ces élèves :
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Créativité et imagination : Ce sont des jeunes qui débordent d’idées, qui aiment créer, inventer des histoires, des images ou des mélodies. Ils ont besoin d’un espace d’expression pour leur imagination foisonnante.
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Grande ouverture d’esprit et curiosité : Ils s’intéressent à la culture, aux arts sous toutes leurs formes (visites de musées, concerts, films, spectacles…). Souvent, ils présentent un... grande ouverture d’esprit et une soif de culture. Ce sont des adolescents qui aiment découvrir de nouvelles formes d’art, comprendre le monde à travers la création, et qui font preuve de curiosité intellectuelle.
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Sensibilité et besoin d’expression : Beaucoup ressentent l’art comme un moyen d’exprimer leurs émotions et leur personnalité. Ils sont souvent sensibles, imaginatifs, et l’artistique leur permet de prendre confiance en eux. D’ailleurs, on remarque que des élèves pouvant se sentir en décalage dans le cursus général plus traditionnel trouvent grâce aux enseignements artistiques une nouvelle manière de s’exprimer et de prendre confiance en eux.
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Persévérance et investissement : Derrière la passion créative, il y a du travail. Ces élèves n’ont pas peur de consacrer du temps à répéter une scène, à peaufiner un dessin ou à répéter leurs gammes musicales. Quand on est motivé par son art, on fait preuve de patience pour progresser – et la réussite d’un projet artistique apporte une grande satisfaction personnelle.
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Projet orienté vers la culture : Souvent, ces lycéens envisagent de poursuivre dans une voie artistique ou culturelle plus tard. Sans forcément avoir un plan de carrière précis dès la Première, ils se projettent dans des études d’art, de design, d’audiovisuel, d’architecture, de mode, de patrimoine… Cette aspiration les pousse à choisir la spécialité Arts pour nourrir leur passion et se donner une base solide pour la suite.
Et surtout, pas besoin d’être “né artiste” pour choisir cette voie : la spécialité Arts reste accessible à tous les profils, y compris aux débutants curieux qui souhaitent découvrir une discipline artistique de zéro. L’important est d’avoir l’envie d’apprendre autrement et la motivation de s’impliquer dans des projets créatifs. Si votre enfant se reconnaît dans cette description, la spécialité Arts pourrait bien être un choix épanouissant pour lui/elle !
Quelles combinaisons de spécialités sont à faire avec la spécialité Arts ?
Pour vous aider à y voir clair, voici quelques exemples de binômes de spécialités qui fonctionnent bien avec Arts en fonction du profil de l’élève :
Comment bien aider votre ado à choisir ses spécialités ?
Pour aider votre enfant à choisir, discutez de ses centres d’intérêt et de ses projets professionnels. Explorez ensemble les thématiques de chaque spécialité et les débouchés qu’elles offrent. Découvrez notre article : "Comment choisir ses spécialités au lycée ?"
Proxxie est à vos côtés pour accompagner votre ado dans ses choix d’orientation. Avec nos conseils, offrez-lui une spécialité adaptée à ses ambitions.
Proxxie est là pour vous aider à soutenir vos enfants dans leurs choix d’orientation, y compris le choix des spécialités. Si vous ressentez que votre adolescent a besoin d’aide pour affiner son projet scolaire et professionnel, nous pouvons vous accompagner pour l’aider à clarifier ses objectifs et à trouver une voie qui lui correspond.
Choisir la spécialité Arts est un investissement pour l’avenir de votre enfant, en lui apportant des compétences recherchées dans de nombreux domaines et une préparation solide pour les études supérieures.

Ce ne sont que des exemples. Il n’y a pas de “mauvaise” combinaison à proprement parler, du moment que votre enfant choisit des spécialités qu’il aime et dans lesquelles il réussit. D’ailleurs, les jurys d’admission post-bac regardent moins les spécialités suivies que la cohérence globale du profil et la motivation du candidat.
Donc pas de panique : si votre enfant aime aussi la biologie, il/elle peut très bien faire Arts + SVT ! L’important est qu’il/elle construise un parcours à son image, équilibré et en accord avec ses aspirations.
Quelles études après le bac spécialité Arts ?
Une question que l’on me pose souvent : “Que pourra faire mon enfant après son bac s’il choisit Arts ?” Pas d’inquiétude, les débouchés post-bac sont nombreux et variés ! La spécialité Arts offre une excellente base pour réussir dans un grand nombre de formations artistiques, culturelles ou même littéraires après le bac.
Elle est un vrai atout pour intégrer des filières où la créativité et la culture générale sont valorisées.
Voici un tour d’horizon des études possibles après avoir choisi la spécialité Arts au lycée :
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Après Arts plastiques : Les élèves ayant suivi arts plastiques au lycée se dirigent souvent vers des écoles d’art prestigieuses (les Beaux-Arts, les Arts décoratifs, etc.) ou des formations en design. Par exemple, ils peuvent présenter les concours des Écoles supérieures d’Art publiques (qui délivrent des DNSEP à Bac+5) ou tenter des écoles privées de dessin, d’animation, de graphisme, etc. Une autre voie est le DN MADE (Diplôme National des Métiers d’Art et du Design, Bac+3) accessible sur Parcoursup, avec des spécialités variées : design graphique, design d’espace, design de mode, métiers d’art (céramique, bijou…), animation 3D, etc. Certains optent pour une prépa art d’un an après le bac afin de préparer ces concours exigeants. Il existe aussi des BTS en 2 ans dans le domaine de l’art appliqué (ex : BTS Design graphique, BTS Photographie). Enfin, l’université propose des licences d’arts plastiques ou d’histoire de l’art pour ceux qui veulent une approche plus théorique ou pédagogique (devenir enseignant d’arts plastiques par exemple).
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Après Cinéma-audiovisuel : Plusieurs pistes s’ouvrent pour les cinéphiles. Les plus connues sont les écoles de cinéma comme La Fémis ou l’ENS Louis-Lumière (très sélectives), ou des écoles privées de réalisation audiovisuelle (ESRA, EICAR, etc.). Il existe également des BUT/BTS Audiovisuel en 2 ou 3 ans, avec des options montage, son, production, etc., pour se professionnaliser rapidement dans les métiers techniques du cinéma. L’université offre des licences Arts du spectacle, parcours cinéma ou licences Cinéma qui combinent théorie et pratique et peuvent être une bonne option pour poursuivre ensuite en master réalisation, production ou recherche filmique. Certains passionnés choisissent aussi des formations spécifiques en animation, en effets spéciaux (VFX), en jeu vidéo (qui est un domaine voisin faisant appel à l’audiovisuel et au graphisme numérique).
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Après Théâtre : Pour les amoureux de la scène, l’objectif sera souvent d’entrer dans une grande école d’art dramatique. Les plus prestigieuses sont les conservatoires nationaux (le CNSAD à Paris, l’ENSATT à Lyon, le TNS à Strasbourg…) ou des écoles supérieures comme La Comédie de Saint-Étienne, l’École du Nord, etc. L’admission y est très compétitive (concours avec audition), d’où l’existence de classes préparatoires publiques ou de cours privés (comme le Cours Florent, le Studio T) pour s’y entraîner. En parallèle, beaucoup d’élèves intègrent dès la sortie du lycée un conservatoire régional ou municipal pour continuer le théâtre tout en étant à la fac. Justement, l’université propose des licences Arts du spectacle, parcours théâtre qui combinent pratique (ateliers, mises en scène) et théorie (histoire du théâtre, dramaturgie). Ces études peuvent mener aux métiers du jeu (acteur), de la mise en scène, de la dramaturgie, ou encore de l’enseignement théâtre (via un diplôme d’État).
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Après Musique : La voie royale pour un musicien est le Conservatoire. Il y a le Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSM) de Paris ou de Lyon pour les meilleurs, mais aussi tout le maillage des CRR (Conservatoires à Rayonnement Régional) et CRD (Départemental) accessibles sur audition. On peut y préparer des DNSPM (diplôme supérieur de musicien) en instrument, chant ou composition. Parallèlement ou en alternative, l’université propose une licence de Musique/Musicologie qui convient bien à ceux qui veulent un cursus plus généraliste (avec éventuellement un parcours enseignement pour devenir professeur d’éducation musicale). Après une licence de musicologie, on peut passer des concours pour intégrer un conservatoire en cycle supérieur ou poursuivre en master (composition, musicologie, sound design…). D’autres formations existent : écoles de son et d’ingénieur du son si la technique audio intéresse votre enfant, écoles de music business ou de musicothérapie selon les affinités.
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Après Danse : Les danseurs peuvent poursuivre dans des écoles supérieures de danse (par ex. le CNSMD de Paris/Lyon pour la danse classique et contemporaine, ou l’Académie nationale de danse), souvent après avoir déjà un bon niveau en conservatoire régional pendant le lycée. Il existe des formations diplômantes comme le DNSP de danseur. Certains intègrent des compagnies junior ou le Ballet de l’Opéra s’ils sont dans l’élite classique. Pour ceux qui visent l’enseignement de la danse, il faut obtenir le Diplôme d’État (DE) de professeur de danse, accessible après une formation spécifique post-bac. L’université offre aussi des filières STAPS adaptées à la danse (parcours Activités Artistiques, etc.) ou des licences Arts du spectacle (danse) mêlant pratique et théorie. Enfin, des écoles privées existent pour des styles comme le hip-hop, les danses urbaines, le jazz, souvent avec des cursus professionnalisants en deux ans.
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Après Arts du cirque : Il s’agit d’un secteur de niche mais très formateur. L’objectif pour un élève circassien est généralement d’intégrer une école supérieure des arts du cirque. En France, la référence est le CNAC (Centre National des Arts du Cirque) à Châlons-en-Champagne, qui propose un cursus d’artiste de cirque en 3 ans (niveau licence). Il y a aussi l’Académie Fratellini en région parisienne ou des écoles à l’étranger réputées (Montréal, Bruxelles – ESAC, etc.). L’admission se fait sur auditions/tests physiques et artistiques. Une fois diplômé, on devient artiste de cirque professionnel, ou on peut se spécialiser dans la mise en scène de cirque, l’enseignement (diplôme d’Initiateur ou de Moniteur en arts du cirque), etc. Par ailleurs, certains diplômés du bac cirque se redirigent vers des cursus universitaires STAPS (s’ils s’orientent finalement vers le sport) ou des formations de techniciens du spectacle vivant (son, lumière) pour travailler dans l’événementiel culturel.
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Après Histoire des arts : Cette spécialité conduit très naturellement à des études supérieures dans le domaine de l’histoire de l’art, de la culture et du patrimoine. L’université est un choix logique : licence d’Histoire de l’art et archéologie, éventuellement doublée d’une classe préparatoire aux écoles de patrimoine. Il existe en effet des écoles pointues comme l’École du Louvre à Paris (accessible sur concours post-bac ou après 2 ans d’études) qui forme des spécialistes de l’histoire de l’art, de la muséologie et de la conservation du patrimoine. D’autres peuvent tenter l’École des Chartes (pour devenir conservateur du patrimoine ou archiviste, plutôt après une prépa B/L ou Khâgne). Avec un bagage en histoire de l’art, on peut poursuivre jusqu’au master puis passer des concours pour être conservateur de musée, commissaire-priseur, restaurateur d’art (via l’Institut national du Patrimoine ou des écoles à l’étranger), ou travailler dans la médiation culturelle (après par exemple un master Médiation ou Politique des publics). Il est aussi possible de bifurquer vers des études de communication culturelle, d’architecture intérieure, de design d’exposition, etc., car la culture générale acquise est très appréciée.
À noter : quel que soit le module d’arts choisi au lycée, rien n’empêche de changer de domaine artistique après le bac. Un élève ayant choisi théâtre peut très bien entrer en école de cinéma, un élève d’arts plastiques peut bifurquer vers l’architecture ou le design, etc.
L’important pour les sélections post-bac sera souvent le portfolio ou le niveau technique atteint dans la discipline visée, plus que l’option exacte suivie en Terminale.
Cependant, avoir eu la spécialité Arts montre une cohérence dans le parcours du candidat et lui aura fait acquérir des compétences précieuses (créativité, culture, capacité à mener un projet) qui seront utiles dans toutes les filières artistiques. En ce sens, la spécialité Arts est une excellente fondation pour réussir dans l’enseignement supérieur artistique.
Quels métiers après la spécialité LLCA ?
Les débouchés professionnels après avoir eu LLCA comme spécialité au lycée sont extrêmement variés. Le secteur culturel et créatif englobe de nombreux métiers passion – parfois un peu méconnus. Voici quelques exemples de métiers aux disciplines artistiques (pour vous donner des idées des carrières possibles à horizon 5-10 ans ou plus) :
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Arts visuels, design et architecture : artiste plasticien (peintre, sculpteur, illustrateur), graphiste ou directeur artistique dans la communication visuelle, designer (design graphique, design produit, design de mode, design d’espace…), architecte ou architecte d’intérieur (après école d’architecture), décorateur-scénographe, restaurateur d’œuvres d’art, etc.
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Cinéma, audiovisuel et médias : réalisateur de films ou de documentaires, scénariste, monteur vidéo, ingénieur du son (pour la musique ou le cinéma), cadreur/caméraman, photographe, producteur ou régisseur de spectacle, animateur 3D ou créateur de jeux vidéo, critique de cinéma, journaliste culturel spécialisé…
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Arts du spectacle vivant (théâtre, danse, cirque) : comédien de théâtre ou acteur de cinéma, metteur en scène ou dramaturge, danseur ou chorégraphe, artiste de cirque (acrobate, jongleur, clown, etc.), metteur en piste (mise en scène de cirque), marionnettiste, auteur de pièces, professeur de théâtre/danse (avec diplômes requis), intervenant artistique en milieu éducatif ou social, etc.
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Musique : musicien professionnel (instrumentiste dans un orchestre, pianiste, guitariste, etc.), chanteur ou chanteur lyrique, compositeur ou arrangeur, chef d’orchestre, ingénieur du son ou sound designer, producteur musical, DJ, enseignant de musique (conservatoire ou éducation nationale), musicothérapeute, etc.
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Patrimoine, art et culture : historien de l’art, commissaire d’exposition (curateur), conservateur de musée ou du patrimoine, guide-conférencier (médiateur culturel), critique d’art ou chroniqueur culturel, chargé de mission dans l’événementiel culturel (organisation de festivals, de spectacles), etc.
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Industries créatives et communication : directeur de création en agence de pub, illustrateur ou animateur pour les studios d’animation, concepteur multimédia ou designer web, créateur de costumes ou de décors pour le spectacle, styliste ou designer textile, éditeur ou libraire spécialisé en livres d’art, community manager pour des institutions culturelles…
Cette liste non exhaustive montre bien qu’il existe une multitude de chemins professionnels après des études artistiques. Bien sûr, la réussite dans ces domaines requiert souvent une formation poussée et du réseau, et beaucoup de jeunes artistes cumulent plusieurs activités (par exemple, comédien et professeur, musicien et ingénieur du son) surtout en début de carrière.
Il faut garder à l’esprit que les métiers de la culture peuvent être concurrentiels et que l’insertion peut prendre du temps. Néanmoins, pour un jeune passionné, exercer un métier créatif apporte une richesse humaine et personnelle incomparable. Et sachez-le, les compétences acquises via un parcours artistique (créativité, esprit critique, capacité à travailler en projet, autonomie, sens de la communication…) sont très recherchées y compris dans des secteurs plus classiques.
Par exemple, un ancien étudiant en arts pourra tout à fait valoriser son profil dans des métiers du marketing, du web, de l’enseignement ou de la communication culturelle. L’important est d’accompagner votre enfant à développer ses talents, à bien se former, et à rester ouvert d’esprit sur les opportunités. Avec du soutien et de la détermination, il/elle pourra faire de sa passion un métier épanouissant !
Comment aider mon ado à choisir ses spécialités au lycée ?
En tant que parent, comment pouvez-vous aider au mieux votre adolescent dans son choix de spécialité et son parcours artistique ?
- 1. Écouter la passion de votre enfant et le/la laisser s’exprimer – Commencez par discuter à cœur ouvert avec votre ado : Pourquoi veut-il/elle choisir la spécialité Arts ? Qu’est-ce qui l’attire dans cette voie ? Il est important de valoriser ses aspirations et de montrer que vous prenez son projet au sérieux. Si votre enfant est véritablement passionné par une discipline artistique (il dessine tout le temps, joue d’un instrument depuis des années, écrit des scénarios…), cette passion sera un moteur puissant pour sa réussite.
Même s’il n’a qu’un intérêt naissant, soyez à l’écoute : parfois un déclic récent (une pièce de théâtre vue, un film coup de cœur, une expo marquante) peut donner envie de se lancer. En montrant que vous respectez son inclination artistique, vous l’aiderez à prendre confiance dans son choix.
- 2. S’informer ensemble sur le programme et les exigences – Pour accompagner au mieux votre enfant, renseignez-vous sur ce que la spécialité Arts implique concrètement. Parcourez avec lui/elle le programme officiel du ministère (disponible sur Eduscol ou Onisep), lisez des articles (par exemple sur Proxxie Academy ou d’autres sites d’orientation) qui décrivent le contenu des cours, le volume de travail attendu, le format des évaluations, etc. N’hésitez pas à rencontrer le professeur d’arts du lycée lors des portes ouvertes ou à solliciter l’avis d’élèves actuellement en spécialité Arts. Mieux vaut partir avec une vision claire : par exemple, savez-vous que cette spécialité demandera de réaliser un projet artistique ambitieux chaque année et de passer une épreuve orale au bac ? Qu’elle compte autant dans la note du bac qu’une spé scientifique ?
Toutes ces informations permettront à votre enfant (et vous) de mesurer l’investissement nécessaire. En général, quand la motivation est là, l’élève gère très bien la charge de travail parce que c’est un plaisir pour lui/elle de créer. Mais s’informer évite les mauvaises surprises.
- 3. Valoriser ce choix et dépasser les idées reçues – Il existe malheureusement quelques clichés sur les filières artistiques (« c’est facile », « ça ne mène à rien de concret », « on ne gagne pas sa vie dans l’art »…). En tant que parent, votre rôle est d’encourager plutôt que de freiner, si vous sentez que c’est la voie qui épanouira votre enfant. Montrez-lui que vous êtes fier/fière de le voir s’engager dans un domaine qui le passionne. Intéressez-vous à ses créations, allez voir ses représentations ou ses expos de fin d’année ! Cela légitimera son choix à ses yeux. Et rassurez-vous : non, la spécialité Arts n’est pas une « voie de garage ». Au contraire, comme nous l’avons vu, elle peut déboucher sur de très belles études et carrières. De plus, elle développe des qualités précieuses (créativité, culture générale, aisance à l’oral…) qui seront un plus dans n’importe quelle orientation future. En valorisant les compétences acquises en Arts, vous aidez votre enfant à en tirer le meilleur. Par exemple, préparer l’oral du bac Arts donnera à votre ado une aisance à parler en public utile pour la suite.
En bref, faites confiance à son choix et aux atouts de cette formation, tout en l’aidant à garder les pieds sur terre (réalisme sur le travail à fournir et les sélections à venir dans l’enseignement supérieur).
- 4. Choisir une combinaison de spécialités cohérente – Si votre enfant opte pour Arts, se pose la question des autres spécialités à choisir en Première (puisqu’il en faut deux autres, puis deux au total en Terminale). Ici, le maître-mot est la complémentarité. Deux cas de figure : soit votre enfant est résolument tourné vers une carrière artistique, soit il veut garder des portes ouvertes dans un autre domaine par précaution. Dans tous les cas, certaines combinaisons sont particulièrement pertinentes. Par exemple, un profil très littéraire pourra associer Arts avec Humanités, Littérature et Philosophie (HLP) pour enrichir sa culture générale et sa réflexion critique. Un élève fasciné par les civilisations anciennes ou l’archéologie pourrait marier Arts avec Langues et Cultures de l’Antiquité (LLCA) (option Latin/Grec) – utile s’il s’intéresse à l’histoire de l’art ou au patrimoine.
À l’inverse, un créatif féru de numérique et de technologie trouvera du sens à combiner Arts avec Numérique et Sciences Informatiques (NSI), en vue de métiers comme le design numérique, le jeu vidéo ou l’animation 3D. Il ne faut pas non plus négliger les sciences humaines : l’association Arts + Sciences Économiques et Sociales (SES) peut être un excellent choix pour un jeune attiré par le design, la communication ou le marketing culturel, car elle lui apporte des clés de compréhension de la société. Et pourquoi pas Arts + Maths pour un futur architecte ou designer ?
Cette combinaison allie créativité et rigueur scientifique, un duo gagnant pour des études en architecture par exemple. L’important est de composer avec les points forts et centres d’intérêt de votre enfant. (Voir tableau ci-dessous pour quelques idées de combinaisons cohérentes.)
- 5. Encourager la pratique artistique et l’ouverture culturelle en dehors des cours – Pour qu’il/elle s’épanouisse pleinement, soutenez votre enfant dans ses activités artistiques extrascolaires. Par exemple, s’il fait de la musique, aidez-le à conserver son cours de piano ou à rejoindre un ensemble; s’il aime le dessin, inscrivez-le à un atelier le week-end; s’il fait du théâtre, encouragez-le à participer à la troupe de la MJC locale. Plus il/elle pratiquera en dehors du lycée, plus il/elle progressera et prendra confiance. De même, multipliez les sorties culturelles en famille : allez au musée, au cinéma d’art et d’essai, voir des spectacles, des expositions… Cela nourrit sa passion et élargit sa culture. Ces expériences pourront même alimenter son dossier Parcoursup ou ses entretiens futurs (avoir vu telle pièce, tel film, ça compte !). Par ailleurs, montrez que vous vous intéressez sincèrement à son travail artistique : demandez-lui de vous expliquer son dernier projet, valorisez ses réussites (même modestes). Votre soutien affectif et logistique sera un véritable tremplin pour sa réussite.
Et en cas de doute ou de découragement passager, vous serez là pour lui rappeler pourquoi il/elle a choisi cette voie et tout ce qu’il/elle a déjà accompli.
Quelques témoignages d’élèves
Rien de tel que la voix de ceux qui l’ont vécu pour éclairer un choix d’orientation. Voici trois témoignages d’élèves ayant suivi la spécialité Arts au lycée :
"J’ai choisi la spécialité Arts plastiques un peu à la surprise générale. Au collège, j’étais bon élève partout sans préférence marquée. Mais en Seconde, le cours d’arts plastiques m’a vraiment plu et mon coach Proxxie m’a aidé à réaliser que j’avais besoin de créer pour m’épanouir. En Première, en spécialité Arts, j’ai adoré réaliser mes propres projets : peinture, photographie, même un peu de sculpture – ça change des cours classiques ! Mes parents étaient au début inquiets des débouchés, mais en voyant mes progrès et mon enthousiasme, ils m’ont soutenu à fond. Résultat : j’ai monté un portfolio solide et j’ai été admis à l’ESAD de Reims en design cette année. Je ne regrette pas d’avoir écouté ma fibre artistique." – Léon, 18 ans, ancien élève en spé Arts plastiques (Lycée en France)
"Depuis toute petite je fais du théâtre. Quand je vivais en France, j’étais inscrite au conservatoire d’art dramatique. En arrivant à l’étranger en Seconde (je vis à Casablanca), j’ai eu peur de perdre cette passion. Heureusement, j’ai pu intégrer la spécialité Arts option théâtre au Lycée français ici. On n’était que 5 dans le groupe, mais on a monté des pièces géniales ! Ça m’a donné confiance : moi qui étais plutôt timide en dehors de la scène, j’ai pris de l’assurance pour prendre la parole en classe. Aujourd’hui en Terminale, je prépare les concours des grandes écoles de théâtre en France. Ce n’est pas facile à distance, mais mes profs et ma coach Proxxie me soutiennent. Mes parents, qui au début voyaient le théâtre comme un “loisir”, ont compris que c’est plus que ça pour moi – et ils sont super fiers quand ils me voient jouer." – Samira, 17 ans, Terminale spé Théâtre (Lycée français de Casablanca, Maroc)
"J’ai suivi la spécialité Musique au lycée, un choix naturel car je fais du violon depuis l’âge de 6 ans. Ce que j’ai préféré, c’est qu’on était constamment en petit groupe en train de créer ensemble : on a par exemple monté un quartet de cordes pour le projet du bac, on a composé une chanson pour la cérémonie du lycée… J’ai beaucoup appris sur l’histoire de la musique et ça m’a ouvert l’esprit à d’autres genres. J’ai aussi pu améliorer ma théorie musicale, ce qui m’a aidée pour le conservatoire. Je suis aujourd’hui en 1ère année de licence Musicologie + Conservatoire, et je vise le métier de professeur de musique. La spé Musique m’a confortée dans cette voie et m’a donné une longueur d’avance sur certains camarades qui sortent d’un bac général sans musique. Je recommande cette spé à tous les musiciens en herbe : on travaille mais on s’éclate aussi !" – Chloé, 18 ans, bachelière 2024 spé Musique (désormais étudiante en fac + CRR)
Conclusion
La spécialité Arts au lycée général est une aventure humaine et créative qui peut transformer le parcours d’un jeune. Comme on l’a vu, elle permet d’acquérir des savoir-faire artistiques, de gagner en confiance en soi, de développer son esprit critique et d’ouvrir ses horizons. Que votre enfant se destine à une carrière artistique ou qu’il cultive simplement une passion pendant le lycée, cette spécialité lui donnera des clés précieuses pour l’avenir.
Et souvenez-vous : chaque parcours est unique. L’important est que votre enfant trouve sa voie, celle qui le motive et le fait grandir. La spécialité Arts en est une parmi d’autres, mais si c’est la sienne, alors foncez ensemble ! Encouragez-la/le à donner le meilleur de lui-même, tout en gardant l’équilibre avec les autres matières. Le duo parents-enfant est votre meilleure alliée pour une orientation réussie.
Enfin, n’hésitez pas à utiliser les ressources à votre disposition : le tableau de bord dynamique Proxxie, les modules de Proxxie Academy, ou à faire appel à un mentor Proxxie si vous avez besoin d’un accompagnement personnalisé (orientation, Parcoursup, etc.). Mon équipe et moi-même sommes là pour vous aider à transformer le stress de l’orientation en un projet concret et serein.